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Bridgetown, Barbade

Nous sommes le 20 novembre. Cela fait exactement 1 mois et 20 jours que j'ai quitté Madrid et que je n'ai pas vu Saúl. J'espère tous les jours que je vais bientôt le voir mais plus les jours passent et moins je garde espoir.

Au départ, nous nous appelions au moins une fois par jour. Mais au fur et à mesure, les appels se sont fait plus rares. Désormais, nous nous appelons une à deux fois par semaine. Même si nous nous parlons par message régulièrement, j'ai l'impression que l'on s'éloigne de plus en plus. Je laisse le temps passer et vois où le destin nous emmène.

-« Laïla ! Qu'est-ce que tu fous ! Nous sommes en plein service du midi. Bouge toi. M'ordonne Ronald.
- Oui désolé. »

Je prends les deux assiettes et vais dans la salle pour les donner aux clients. Je m'excuse du retard avant de retourner en cuisine.

Cette histoire avec Saúl me met dans tous mes états. Et après je ne suis plus concentrée dans mon travail. J'essaierai de l'appeler ce soir. En plus, demain c'est son anniversaire et dans 10 jours c'est le mien. Cependant, il faudra que j'attende 18 heures ce soir pour qu'il soit minuit à Madrid. Comme ça je pourrais lui souhaiter son anniversaire.

~~~

Kaira et Josie sont chez moi. Et à mon avis, elles vont rester manger ce soir. Nous sommes en train de regarder un film sur Netflix. C'est un film d'amour et vu qu'il ne fait pas beau dehors, ça nous fait passer le temps.

Sauf que ce film ne fait que de me rappeler ma situation avec Saúl. Ce qui fait que je ne suis pas tellement concentrée sur le film qui a l'air bien en plus.

Kaira se lève d'un coup du canapé et met en pause le film. Elle me montre l'heure et dit en même temps :

-« Laïla il est 18 heures. Il faut que tu appelle Saúl. Enfin, si tu le veux vraiment !?
- Ah oui c'est vrai ! J'avais oublié. Merci. Vous pouvez continuer le film sans moi. Je dis en me levant à mon tour.
- Ne t'inquiètes pas. Ça va bien se passer. Me rassure Josie.
- Oui. » 

Je monte dans ma chambre et ferme la porte derrière moi. Je prends mon téléphone et appelle Saúl en FaceTime. Je ne sais pas pourquoi mais j'ouvre ma fenêtre et m'assois sur le rebord de celle-ci.

Il décroche au bout de quelques sonneries. Dès que je vois sa tête, toujours le même sourire apparaît sur mon visage.

Feliz cumpleaños ! Je dis avec un très fort accent anglophone.
- Gracias little baby.
- Tu dormais ? Je lui demande car il parait fatigué.
- Oui. L'entraînement de tout à l'heure m'a achevé. Mais entendre ta voix et te voir me rend le plus heureux.
- You're very cute.
- It's the truth.
- Tu es sûr que ça va ? Je lui demande car je le trouve bizarre.
- C'est juste que c'est le premier anniversaire que je passe sans Jony. Il m'avoue.
- Oh Saúl ! Tu aurais dû me le dire dès le début. J'aimerais tellement être avec toi pour surmonter ce moment. Aarón et tes parents vont sûrement venir te voir. Et il y a tes coéquipiers. N'hésite pas à leur parler si jamais ça ne va pas. J'essaye de le réconforter.
- Oui ne t'inquiètes pas. Parlons d'autre chose.
- Tu me manque vraiment. Cette distance commence à me peser. Je lâche.
- Je sais. Moi aussi ça commence à m'énerver.

Un petit silence commence à s'installer. C'est ce sujet qui provoque notre éloignement. J'espère qu'on va finir par trouver une solution sinon j'ai bien peur qu'on finisse par s'éloigner pour de bon.

- Tu sais, j'ai beaucoup réfléchi par rapport à ça. Je pense que j'ai trouvé une solution mais cela ne dépend que de toi. Dit Saúl coupant court au silence.
- Tu commences à me faire peur là. Je commence à m'inquiéter.
- Rien de grave. Je me suis juste dis que tu pourrais venir habiter chez moi. À Madrid.
- Mais...
- Attends, laisse moi expliquer. Je sais, c'est compliqué. Tu as une bonne partie de ta famille à la Barbade, tous tes amis sont là-bas. Tu as construis toute ta vie à la Barbade. Mais maintenant tu vas bientôt avoir 21 ans. Dans quelques jours tu vas être majeure. Il serait peut-être temps que tu prennes ton envol. Puis, moi de mon côté, je ne peux pas partir de Madrid. Même si ça aurait cool de venir habiter à la Barbade. Mais je comprendrais bien que tu ne veuilles pas partir. Mais juste réfléchis-y s'il te plaît. M'explique Saúl.
- Je sais pas Saúl. C'est vrai que tu as raison sur certains points. Mais c'est dur pour moi de tout quitter. En revanche, je vais essayer de me l'imaginer. Je vais y réfléchir mais je ne te garantis rien.
- Je comprends. C'est juste horrible de me dire que nous sommes ensemble mais je ne peux même pas t'embrasser, te serrer contre moi car nous habitons à des milliers de kilomètres l'un de l'autre. Tu ne peux pas savoir comment ça me frustre. M'avoue Saúl.
- Moi aussi ça m'énerve. J'aimerais tellement t'embrasser ou même juste passer du temps avec toi mais ce n'est pas possible pour le moment. J'espère tous les jours qu'on va bientôt se voir mais le temps passe et on ne se voit toujours que par téléphone. Je vais réfléchir à ta proposition. Si je n'avais pas toute ma vie ici, je prendrais le premier avion pour Madrid. Je vais en parler à mes proches et je te dis ma décision d'accord ?
- Oui. Ne tardes pas trop quand même.
- On se dit jusqu'au 1 décembre d'accord. Ça me donne 11 jours pour te donner une réponse.
- D'accord. Je vais essayer d'être patient pour une fois.
- J'ai hâte de voir ça alors. » Je dis en me moquant de lui.

Nous discutons encore au moins pendant plus d'1 heure. Nous parlons de notre journée, de tout et de rien à vrai dire. Ça fait du bien de le retrouver et d'avoir mit les choses au clair. Au bout d'un moment, les filles m'ont rejoints et elles parlent avec Saúl.

Le plus important pour moi, c'est que mes amis et ma famille approuvent Saúl. Les amis c'est bon mais ma famille n'est toujours pas au courant. À part quelques cousines qui habitent soit aux États-Unis, à la Barbade et une habite même en Espagne, à Bilbao. Il faudra que je l'appelle demain pour lui demander son avis. Elle connaît Saúl de nom car son copain aime beaucoup le foot et il aime bien l'Atletico mais il supporte l'équipe de Bilbao.

Je raccroche avec Saúl après lui avoir parlé pendant presque deux heures finalement. Je décide de parler de l'idée de Saúl à Kaira et Josie dès ce soir. Plus j'ai la réponse tôt, mieux c'est.

Je les rejoints dans la cuisine. Elles ont commencé à préparer à manger. Mon père va rentrer tard du travail et ma mère est encore partie aux États-Unis pour le boulot. Elle rentre dans deux jours.

Je mets le couvert et nous nous installons à table avec de la musique en fond. Je rentre direct dans le sujet :

-« Saúl m'a proposé d'aller vivre chez lui à Madrid.
- Mais c'est trop bien ! S'exclame Josie.
- Tu vas accepter j'espère !? Me demande Kaira.
- Je sais pas. Ici, je vous ai vous. J'ai ma famille. J'ai ma vie ici. Mais en même temps, Saúl me manque énormément. Je suis partagée.
- Tu sais, nous on va toujours vivre ici. Nous allons mourrir ici. À moins d'avoir une opportunité d'aller ailleurs mais ça va être compliqué. Et toi, tu as la chance d'avoir un mec qui t'aime autant que tu l'aimes donc il faut que tu en profites. Ne rate pas ta chance. Va vivre avec lui. Si jamais ça ne marche pas, tu reviendras ici mais si tu n'essayes pas, tu ne sauras jamais. M'explique Josie.
- Oui essayes. Tu pourras toujours revenir ici quelques jours ou nous viendrons te rendre visite. Ne t'inquiètes pas. Nous t'oublierons jamais. Tu seras toujours notre petite Laïla. Continue Kaira.
- Je vais en parler à mes parents. » je conclue.

Ce qu'elles m'ont dit m'a beaucoup aidé. Leur avis compte énormément pour moi. Maintenant, il faut que j'en parle à Noah et Thomas bien évidement, ainsi qu'à mes parents.

This holidaysOù les histoires vivent. Découvrez maintenant