Chapitre 09 - Protocole

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Y'a-t-il des fans des chansons de la série Violetta ?? J'ai bcp aimé cette série et c'est grâce à toutes leurs chansons que j'adore la langue espagnole ❤

\\ Chapitre 09 : Protocole //

Après mon cuisant échec aux épreuves de la Star-Search, je n'osais plus en parler à la maison. Moi qui d'ordinaire après des examens avait hâte de rentrer crier à mon père à quel point je le remerciais de m'avoir doté d'un peu de son intelligence, étais rentrée tête baissée, rechignant toute la modestie dont j'avais fait preuve jusque-là.

*Message de Jane à Scott :  22 heures 03

" Jane :  J'ai passé une journée horrible. Toi tu réponds tjrs pas, rassure-moi t'es toujours en vie ?  

Scott : Sorry, j'avais éteint mon tel, une envie de me détendre. Chui allé voir mes cousins à Shreveport. Une légende ne meurt pas bêtement, tu le sais ! Qscki s'est passé audij ? Je peux t'appeler ? "

Je ne lui avais pas raconté toute l'histoire dans les détails, comment j'avais eu un incroyable trou noir, et n'arrêtais pas de m'inquiéter car il était injoignable toute la journée. On parlait brièvement du concours puis j'ai ramené la conversation à lui. Certes ça fait du bien d'avoir quelqu'un avec qui se plaindre de son sort, mais je n'étais jamais à l'aise quand il s'agissait de dire exactement ce que j'avais sur le cœur.

Sur ce point, j'ai toujours secrètement envié la personnalité d'Izéla, elle, n'était pas seulement rebelle, mais aussi sincère et disait tout ce qui lui passait par la tête. Cela pouvait être considéré comme une attitude égoïste car elle n'hésitait pas à blesser les autres pour se libérer. Mais quelques fois c'est une attitude à avoir parce que certaines choses méritent d'être dites clairement et sans détours.

Quand j'avais onze ans, ma tante m'a offert mon premier journal intime. Alors depuis que j'ai onze ans, j'écris. J'en ai seize à présent et j'en suis à mon sixième journal. Tenir ce journal m'aidait réellement à en apprendre plus sur moi, découvrir mes forces insoupçonnées, mes faiblesses, mes limites.

Lorsque je n'ai envie de rien, je touche un crayon, sans même avoir envie d'écrire. Quand je commence à noter, je me surprends à être réellement inspirée, et je me demande d'où me vient cette inspiration.

Je suis peut-être faite pour devenir écrivaine, qui sait. Parce que sinon pourquoi je me sens si bien lorsque je raconte mes délires sur du papier. D'ailleurs, je ne sais pas trop non plus ce que je notais depuis ces années, parce que je n'avais rien de croustillant ou de palpitant à raconter. Mais peu importe la portée de ce que je marquais, écrire me donnais cette sensation incroyable d'être libre, de me sentir capable de prononcer exactement ce que j'avais envie d'exprimer. D'être moi.

Au début de notre relation Scott me reprochait de ne pas assez parler de moi, d'être brève quand il me posait des questions personnelles et disait que les seules fois où il se sentait réellement proche de moi était quand il me pénétrait. De cette manière il pouvait entrer dans ma tête et lire mes pensées. Une allégorie quelque peu déroutante qui m'avait fait rédiger au moins cinq pages dans mon journal ! 

Parler de moi, mais parler de moi comment ? Je répondais lorsqu'il me posait des questions, alors de quelle manière il voulait que je parle. Il est vrai que j'avais toujours tendance à laisser les autres parler. Je suis plus du genre à écouter qu'à protester, mais ça c'est parce que je considère que moi je n'aie rien à raconter et que je suis un livre ouvert, tout ce qu'il y'a à savoir sur moi est inscrit sur mon front. En outre, j'ai toujours eu l'impression que les gens voulaient que je parle de moi, mais que quand je commençais, ça les ennuyait et on changeait très vite de sujet, alors à quoi bon parler de moi et de ma capacité à être très vite barbante.

ME PERDRE : Entre pureté et vanitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant