- Je ne l'ai vu que chez les... - Chez les salamandres...

le miroir d'opale

      Tina était à l'hôpital depuis quelques jours maintenant. Les médecins l'avaient autorisée à sortir le lendemain. Elle se tournait et retournait dans son lit en tournant et retournant une idée dans sa tête. Jack était en danger. C'était sûr. Et elle avait trouvé quelque chose pour essayer de le protéger du mieux qu'elle pouvait.

      Elle posa ses yeux sur le plafond blanc crème. Elle put le détailler tout en réfléchissant. À quelques endroits, la peinture se décollait un peu. Ça faisait des sortes de fissures. La lumière du soleil levant contre les vollets blanc bleuté nimbait la pièce d'un joli azur. Elle se redressa. Elle avait trouvé.

      Faire semblant. C'était la clef du problème. Si Grindenwald tenait absolument à tuer ses enfants, elle allait faire semblant que Jack meure. Elle allait le confier à quelqu'un d'autre pour qu'il grandisse. Elle allait cacher son existence, sa vie. Elle allait renoncer à le voir pour qu'il soit en vie... Jamais elle ne le laisserait aux mains du sorcier noir. Jamais elle ne lui ferait courir un risque du genre. Elle préférerai que ce soit elle... Mais apparemment, Grindenwald ne la voulait pas elle, mais ses enfants.

      Elle se leva en soupirant. Elle cherchait un prénom pour lui. Un prénom et un nom de famille... Elle pourrait peut-être même lui changer d'apparence. La couleur des cheveux et des yeux par exemple... Un prénom... Un prénom... Beaucoup défilèrent dans sa tête et elle fut emportée dans leur tourbillon jusqu'à ce qu'elle le trouve. Karl. Quand elle rentrerai, elle allait exposer son plan à Norbert. Elle sourit en imaginant son enfant hors d'atteinte, ce qui fit couler une larme de joie sur sa joue.

     Elle s'approcha du berceau de son fils. Jack. Karl. Deux prénoms pour la même personne. Elle se pencha au dessus de lui.

     Son visage se décomposa. Là où se tenait son fils, il ne restait rien. Il avait disparu.

Rien...

Non...

Un petit papier...

Un mot...

Dommage !

     Ses larmes de joie se changèrent en larme de désespoir... Encore. On lui avait encore enlevé son enfant. Elle ne cria pas. Elle savait que ça ne servait à rien. Elle se laissa tomber sur le sol, comme ses larmes... Elle avait l'impression qu'un étau lui enserrait le coeur pour le faire éclater. Ses deux enfants... Ses deux enfants...

      Une partie de son âme lui criait que Jack vivait toujours. Mais l'autre était tellement en proie au désespoir qu'elle ne l'entendait pas. Elle ne le perçut que quand elle se tut. Et le désespoir devint le Désespoir. L'homme aux cheveux bruns et aux yeux gris la serra si fort qu'elle hoqueta. Et alors elle ferma les yeux et tenta de tout oublier. De se dire que ce n'était qu'un rêve. De se réveiller finalement. Mais quand elle ouvrit les yeux, elle était toujours au sol.

      Le carrelage était froid mais la douleur qu'elle éprouvait faussait ses sens. Elle se sentait tomber... tomber... tomber... sans jamais rien percuter...

      Un an passa. Un an de tristesse. Un an durant lequel elle avait essayé de me parler. Elle m'avait demandé le pourquoi. Elle m'avait reproché de ne pas avoir tenu ma promesse. Ma promesse concernait ceux qu'elle aimait... pas ceux qu'elle aimera... et elle me detesta encore plus. Elle me haï de toute son âme, de toutes ses forces. De la Haine et de l'Angoisse... la famille s'agrandit.

      Cette année, elle fut appelée à Poudlard. Pourquoi ? Elle ne le sut que quand elle entra dans le bureau de Dumbledore et qu'Hagrid portait un enfant dans ses bras. Un enfant d'environ un an.
- Pourquoi m'avez vous appelé ?
- Je vais vous expliquer ça, commença Dumbledore, même si vous vous en doutez peut-être...
- Je ne me doute de rien en voyant un enfant... la seule chose dont je doute n'est pas digne de vous. Et si c'est ce que je crains c'est absolument détestable de votre part...
- Ne soyez pas si agressive. Je vous ai certainement déjà parlé de ma soeur non ?
- Oui mais elle est...
- Elle a eu une fille.
- Amelia... la mangemort Dumbledore.
- Oui. Et cette Amelia a eu un fils... que voici
- Le fils de...
- Oui. Le fils de ma nièce.
- Mais... le père ?
      Il s'approcha d'elle.
- Sirius Black.
- C'est une blague ?
- Non. Malheureusement non. Il s'aimaient. Et comme ils étaient tous les deux agents-doubles et qu'il ignorait qu'elle l'était aussi... Il n'ont pas tout de suite remarqué qu'ils étaient dans le camp opposé
- Et que me voulez-vous ?
      Il sortit d'un tiroir un petit miroir. Un miroir qui tient dans le creux de la main. Un miroir d'opale avec le tour en argent. Il revint vers Tina et le lui tendit.
- Son père, avant qu'il ne meure, m'avait confié cet objet en me disant qu'un jour, il aurait un héritier, et qu'il faudrait protéger cet objet pour le protéger. J'aurais pu m'en occuper, mais Poudlard n'est malheureusement plus un lieu sûr. Et c'est pour cette raison que j'aimerais que vous le gardiez.

      Elle prit le petit miroir et l'accrocha à une chaîne autour de son cou. Elle ne savait pas à quoi il servait. Moi, oui. Mais pas si vite les moustiques... Nous avons tout notre temps. Ce pendentif vous sera expliqué en temps et en heure... Elle ne prit pas le temps de faire le tour de l'école et rentra chez elle. Là, elle raconta tout à son mari et elle lui montra le miroir. Et là. Elle le vit. Le petit garçon. Le petit garçon aux yeux vairons. Dans le miroir. Elle comprit alors à quoi il servait. Elle pouvait voir où il était. En l'occurrence, il dormait sur un lit... enfin un matelas... Et au dessus de lui, était penché une elfe de maison.

      Et la vie passa. Les années passèrent. Des années durant lesquelles ils apprirent que si leur fils avait été enlevé, c'était pour donner vie aux entités que nous sommes, Angoisse, Souffrance, Peine, Haine, Maladie, Guerre, Désespoir et moi. Trois années passèrent exactement. Ils apprirent aussi que Dumbledore avait été tué.

      Un jour de la troisième année. Quelque chose brûlait Tina sur sa peau. Elle sortit la petite chaîne en argent accrochée au miroir et vit le petit. En train de tomber...

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Voilà voilà,
Encore un chapitre fini !
J'adore écrire cette histoire en fait. Plus que je ne le pensais au début.
Encore merci pour votre soutient !
Sur ce,
À plus
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