chapitre 3

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Allongée sur mon lit, le visage tourné vers le velux, je contemple le ciel noir remplie d'étoile. Il est 3h du matin et j'attend avec impatience mon appel. Celui qui est devenu mon quotidien, mon oxygène, ma raison de vivre la journée. En raison du décalage horaire, je suis obligé de passer une grande partie de ma nuit debout, m'empêchant de rester concentré dans la journée.
J'aimais profondément la nuit. Ce calme plat, ce noir parfois effrayant, tout ces sons qui sont amplifiés... Mais ce que j'aimais par dessus tout dans la nuit noir c'est savoir que j'aurais cet appel. Quoiqu'il puisse se passer dans la journée cet appel est la seule chose qui me permet de tenir debout. Faire face aux rires et aux moqueries. Garder la tête haute et le regard fier. Montrer aux autres cette barrière que j'ai façonné au fil du temps. Façonnée par des larmes, des cris, de la douleur, de la haine. Une haine indescriptible envers l'humanité et plus je grandis plus je comprends le dégoût de ma petite sœur envers les autres. Plus je grandis et je la rejoins dans son mépris constant envers les gens de son âge. Et ça m'effraie, je veux tellement apprendre à aimer, rire et sortir avec des gens de mon âge, de ma ville... Mais la seule chose qui me fait rire, sourire, aimer et sortir de mon éternel enfer c'est cet appel et l'homme qui se tient derrière mon écran.

Mon ordinateur s'allume en émettant un bruit sourd de sonnerie. Merde je ne l'ai pas mis en silencieux ! Espérant que quelqu'un de ma famille ne rode pas dans les couloirs ayant une soudaine envie d'uriner, je décroche. Le visage si joyeux et magnifique de JungJae apparaît sur tout mon écran. A ce moment mon cœur s'emballe, des papillons s'envolent dans mon ventre et mon sang se mets enfin à couler dans mes veines. Je suis enfin vivante. Moi pauvre adolescente de 15 ans, je vis seulement la nuit sous le regard d'un garçon de 16 ans.

-" Hey baby girl " dit-il avec son éternel sourire en coin. Je ne peux m'empêcher de rougir comme une pivoine et détourne le regarde gênée. Ce sentiment d'allégresse s'emplifie au fil des secondes. Je ne sais pas si il voir la joie faire pétiller mes yeux mais je suis sûre que je suis une toute autre personne à cet instant present.

-" Hey Jung ! How are you ? " Soufflai-je soudainement timide sous son regard abyssale. J'étais folle amoureuse de lui. Voilà maintenant 1 ans que je lui parle et je m'en rend compte que maintenant. Moi, Canelle je suis folle amoureuse de JungJae.

-" je vais bien. Tu m'as manqué, je suis désolée de ne pas t'avoir appelé hier soir " s'excuse-t-il. Il est mon prince charmant, mon île à travers cette ocean orageux qu'est ma vie.

-" Ce n'est pas grave. On se parle maintenant c'est l'essentiel " répliquai-je. Oui en sa présence je suis extrêment niaise mais je n'y peux rien. A vrai dire c'est normal qu'on ne puisse pas se parler des fois pendant plusieurs jours... Il m'a mise au courant de son terrible secret quand on a commencé a devenir extrêmement proche. La maladie... Son terrible fardeau. Maladie des poumons. Le garçon en face de moi, si joyeux et pleins d'énergie est gravement malade. Mais ça ne m'a pas empêché de l'aimer même si je sais que notre avenir n'est pas certain.
L'amour est quelque chose qu'on ne contrôle pas je l'ai appris à mes dépends. Alors oui je sais que son avenir vacille à chaque instant mais je ne peux m'empêcher de vouloir l'aimer au delà de l'indécence. Un amour beaucoup trop fort pour des gens de notre âge mais au combien pure et innocent.

On parla pendant 4 heures comme a notre habitude quand on est ensemble. Parlant de tout et de rien, riant malgré l'interdiction d'être sur les écrans de mon coté, jouant innocemment avec les interdits. Bravant la barrière de la langue, les préjugés, et le temps. Avec lui je suis insouciante, pleine de vie et joyeuse chose que je suis rarement face aux regards des gens dans mon quotidien.

Le temps défile trop vite et nos discussions sont intarissables. Je me lève dans deux heures... Ça va être dur mais j'ai vu le visage de JungJae alors tout va bien pour moi. Du moment que mon regard balaie son visage à la recherche de sympathie, d'amour ou de compassion. Du moment que j'entends le timbre de sa voix caressé mes tympans, que sa voix débite des douces paroles pour me rassurer de la journée à venir. Parce que oui il est au courant de tout. De ma douleur quotidienne, de mon ennuie, de ma déprime, de mon besoin d'être aimer. Je ne lui ai rien cachée une fois qu'il m'a avoué sa maladie. Depuis ce jour là un lien plus que fort nous unis. Le lien de la souffrance quotidienne qu'est notre vie. Et dans ce lien étrange nous arrivons à puiser l'amour qui nous manque. Trouvant en l'autre ce qui nous a toujours manqué... Un regard brillant d'admiration.

-" Faut que tu raccroche baby girl, tu vas pas pouvoir assumer ta journée de cours sinon " rit JungJae. Plus quelques ridicules heures avant que mon réveil sonne. Je fais la moue et secoue la tête comme une enfant butée.

-" Encore un peu " le suppliais-je. Son rire résonne dans ma chambre quelques secondes après qu'il se soit esclaffer. J'aime tellement entendre son rire...

-" Tu es vraiment têtue. Allonge toi alors " rit-il. Je fronce les sourcils surprise par sa demande mais obéis. L'ordinateur en face de mon visage, la couette relevé jusqu'à ma poitrine je suis presque prête à dormir.
" Ferme les yeux maintenant. Ce sera comme si je dormais avec toi. Je raccrocherai quand tu te seras endormir." Explique-t-il. Mon cœur fait une embardée face à sa remarque et j'enfouie ma tête dans ma couette.

-" Tu devrais arrêter de dire ce genre de chose " me plaignis-je. JungJae pouffe comme un enfant puis se penche vers son ordi mettant son visage en gros plan sur mon écran.

-" Dors j'ai dit " fait-il semblant de me gronder. Gamine je lui tire la langue mais ferme quand même les yeux.
Toi idiot de mon cœur tu as réussi à me faire tombé amoureuse de toi en quelques jours. Toi ange blanc dans mes ténèbres tu as su ravivée la flamme qui s'était éteint dans mon cœur.

Et si c'était a refaire ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant