«Il n'y aura pas de discours interminables, pas de fontaines de larmes, pas de câlins réconfortant. Il y a juste toi, et moi. Et tu sais très bien pourquoi. À vouloir trop jouer tu as défié les règles. Tu n'y croyais pas à ces putains de règles du jeu. Tu disais que dans ce monde il n'y avait pas de limites, tu disais que tu savais ce que tu faisais. Alors tous les soirs quand tu partais, je ne disais rien, je ne pleurais pas. Je savais ce que tu faisais, au fond de moi, mais je ne voulais pas y croire. Je prenais mon crayon, mon cahier et je noirçicais les pages. Une, deux, trois, je ne les comptais plus. Elles se remplissaient de mots, de poèmes, de déclarations. Parfois j'essayais d'imaginer ce que tu étais entrain de faire. Qui allait tu tuer cette fois ? Un autre innocent ? Je ne me suis jamais endormie avant que tu rentre, j'attendais, dans mon lit, d'entendre la porte s'ouvrir. Je savais que tu venais de commettre l'irréparable mais je ne te disais rien. Le lendemain matin tu regardais les informations, avec cet air démoniaque et anxieux. Je te voyais te détendre quand le présentateur annonçait "un nouveau crime mais aucune trace de l'assassin".
Ça a commencé il y a deux ans, tu sortais juste le soir. Et puis tu rentrais de plus en plus tard. J'ai vite compris ce que tu faisais. Mais je n'ai rien dit.
Le premier, je m'en rappelle comme si c'était hier. Luke Denver. Alias assassin de papa. Tu le haïssais. Le jour où tu a appris que papa était mort, tu savais que c'était lui et personne d'autre. La police ne t'as pas cru alors tu t'en ai chargé. Tu l'as tué, pour qu'il paye ce qu'il avait fait a notre famille, pour qu'il subisse la même chose que papa. Puis tu t'es mise à tuer tous les "méchants".
Tu es devenue le pire ennemi des serials killer, des voleurs, de tous les criminels. Tu voulais être une sorte de Supergirl. Sauf qu'on était pas dans un film et c'était pas ton boulot de partir chasser tous les criminels du pays. Toutes les nuits. Tes crimes étaient toujours parfait, aucune trace, aucune preuve, jamais de sang. Tu les as tous tués proprement et dans l'intérêt du bien.
Mais ça ne t'as pas suffit et ça devait arriver un jour. Tu as voulu qu'on sache qui tu étais, tu as voulu être l'héroïne d'un pays. Mais merde maman on était pas dans un film, tu as tué 42 personnes ! Le peuple ne te voyais pas comme une héroïne juste comme une tueuse en série. La police te croyais folle.
Alors il t'ont tué. Il n'y a pas eu de discussion. Tu as fait exprès de laisser des indices sur ton dernier acte, pour qu'on sache qui tu étais. Mais il ne t'ont pas acclamé. Ils sont rentrés dans la maison, par la grande porte et il t'ont descendue. Ça devait arriver. Tu savais que ça arriverai un jour.
Et maintenant je suis seule dans cette putain d'église pour ton enterrement. Je n'ai plus rien. Tu n'avais plus rien. Juste moi, ta fille. Et maintenant, maintenant que tu es morte je fais quoi moi ? Ne crois pas que je vais continuer ce que tu as commencé. Non. Je ne le ferai pas. Même si je sais au fond de moi que tu as rendue service. Même la police le sais. Sans toi il y aurait 42 criminels encore en vie. Mais c'est illégal. Tu aurais simplement pu dire ce que tu savais à la police. Simplement. Mais non ce n'était pas si simple.»
J'étais plongée dans mon monologue face au cercueil de ma mère. Elle m'avait gâché la vie, je n'avais plus de famille, ils avaient tous fuit. Soudain je compris. Tout. Pourquoi, comment. Tout.
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Au nom de la justice
Adventure{terminé} 42 meurtres, 4 indices, 1 vérité. Lorsque le bien passe pour le mal, le plus difficile est de rendre la justice. Et si le bien et le mal n'étaient pas si différents ? J'espère que la lecture vous plaira ;) N'hésitez pas à partager et à la...