Alliances ennemies

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Les jours défilaient et se suivaient, égaux, sans aucun rebondissement. Avec Tim on essayait de déchiffrer le message mais on perdait patience. Tout ça nous avait bien amusé à un moment mais là ça devenait carrément ennuyant. On cherchait des codes sur des sites internet et on les testait, les uns après les autres. Toujours avec ce même espoir. Et puis au bout de deux, trois, on en avait marre. On remettait le mot dans notre «boîte à indices» qui était à mon goût bien trop vide et on se couchait. On discutait, souvent pendant des heures dans l'obscurité de notre chambre. Puis, un de nous deux se laissait envahir par le sommeil et le lendemain commençait la même journée. Codes, discussions, manger, dormir, rien. Pas d'indices, ça aurait été trop beau pour être vrai. On y arriverait pas, en tout cas pas tout seuls, j'en étais persuadée.

«- Tim, si on demandait de l'aide ?
- À qui ? Tout le monde nous regarde de travers ici ... Il n'avait pas tord mais j'y croyais.
- Je sais pas ... Il doit bien y avoir quelqu'un qui pourrait nous aider.
- Ici je vois personne, ne te fais pas d'illusion.
- Si il n'y a personne ici alors on va aller chercher quelqu'un en ville.
- C'est pas contre toi mais qui nous croirait ? Cette  histoire est complètement délirante.
- Toi, tu m'as crue.
- Mais moi je suis fou. Il avait répondu ça du tac au tac, comme si sa réponse coulait de source.
- Ne dis pas ça, tu sais très bien que ce n'est pas vrai.
- Et toi tu sais que j'ai raison. Personne voudra aider deux pauvres orphelins dans leur chasse au trésor.
- C'est pas une chasse au trésor et encore moins un jeu, c'est ma mère, c'est mon histoire, c'est ma vie merde ! Tu comprends ça ? Ma vie !
- Tu sais quoi ? Je veux bien t'aider et je comprend que ce soit important pour toi mais on devient fou avec tout ça. Tous les deux. Son réalisme faisait peur, il avait entièrement raison et je le savais.
- Ça m'est bien égal d'être folle. De toute façon tout le monde le pensais déjà au moins maintenant ce sera la vérité !
- Fais comme tu veux mais compte pas sur moi pour aller mendier de l'aide chez les gens, avait-il dit sur un ton froid.
- J'ai pas besoin de toi.»

J'ai fini la discussion sur cette phrase et je suis sortie en trombe du foyer. Direction la police municipale. J'avais un plan. Totalement fou, Tim avait raison sur ce point, mais il avait des chances de marcher. Qui sont les personnes les plus qualifiées pour déchiffrer un message codé ? Les policiers, et plus précisément la police criminelle. Il me fallait juste un prétexte et surtout une couverture imparable. Il ne fallait laisser aucune chance aux policiers de découvrir que j'enquêtais sur ma propre mère. Et si déjà j'allais devoir jouer les actrices autant le faire carrément.
C'est comme ça que je me suis retrouvé avec un chapeau de paille sur la tête et des lunettes complètement déjantées à entrer dans le commissariat le plus proche.

Je n'ai pas réfléchis, j'ai ouvert les portes et crié de toutes mes forces :

«- Au secours, une menace, j'ai reçu un message codé c'est une menace, on veut me tuer !!!»

C'était surjoué et j'avais vraiment l'impression d'être folle mais ça a marché.

«- Madame, s'il vous plaît calmez-vous. Le policier qui avait répondu me regardait avec pitié.
- Oh monsieur, aidez moi, je vous en supplie, regardez ce mot, c'est une menace, j'en suis sûre.
- Je vous le répète, calmez-vous, ce mot est peut être une erreur et certainement pas une menace de mort ou je ne sais quoi.
- Déchiffrer le, je vous dis que c'est une menace !
- Je l'amène à mon équipe, il vont faire cela. Ça n'a pas l'air d'être bien compliqué.»

Dix minutes plus tard le policier revenait avec mon mot déchiffré. La rage me montait à la gorge à l'idée qu'en quelques minutes ils avaient réussi à déchiffrer un message sur lequel j'avais passé une semaine sans rien trouver. Mais il était déchiffré, c'était l'essentiel.

                     " FLEURS SOLEIL ''

Au nom de la justiceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant