Comme une sortie en famille

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J'avais craqué pour un jour de repos mais cela faisait plus d'une semaine que j'essayais de ne plus penser à toute l'histoire de ma famille. On s'amusait tellement, et lâcher prise me faisait du bien. Je n'étais plus sur les nerfs toute la journée. Alors, pour la première fois depuis mon arrivée au foyer, j'ai participé à une des sorties organisées tous les mercredis après-midi. Durant ces derniers jours Tim et moi nous étions rapprochés des autres enfants et c'était l'occasion de sortir un peu en dehors de la cour du foyer. L'activité du jour était la visite d'un parc botanique. Ce qui n'a pas pu m'empêcher de repenser à mes parents et à l'enquête que j'étais en train de mener. Nous avons déambulé toute l'après-midi entre des parterres de fleurs de toutes les couleurs, des serres multicolores et des jardin parfaitement entretenus.
À première vue, l'idée n'était pas franchement passionnante mais tous ensemble, on a réussi à bien s'amuser.

Avec Tim ont en a profité pour faire des milliers de photos des jardins, papillons et autres insectes qui bourdonnaient autour de nous. Pendant le temps libre on a même fini par faire un shooting privé avec quelques autres ados du groupe. Ils avaient eu du mal a me convaincre de participer à la sortie mais finalement c'était plutôt sympa. Mise à part quelques plantes légèrement écrasées lors de notre séance photo improvisée.

Plus tard dans l'après-midi je me suis dit que cette sortie aurait plu à ma mère. Apparemment elle semblait avoir développé une nouvelle passion pour les fleurs. Je ne m'en étais jamais douté. Ma mère n'était pas du genre poétique à aimer les bouquets de fleurs et les roses de la Saint Valentin.

Autant que je m'en souvienne mes parents détestaient la Saint Valentin. Ils disaient que c'était une fête purement économique dont le seul but était de rapporter de l'argent et de déprimer les célibataires. Une année mon père a tout de même voulu offrir des roses à ma mère. Rouges bien sûr, couleur de l'amour, synonyme de passion. Elle n'en a pas voulu et mon père ne s'est pas vexé. Il comprenait, au moins il avait essayé.

Alors que ma mère soit passionnée par les fleurs je ne m'en serais jamais doutée. Jusqu'à aujourd'hui, jusqu'à cette rose blanche dans la tapisserie et ce mot faisant allusion aux tournesols. Il faut dire que je ne connaissais rien d'elle. Ni ses passions, ni sa couleur préférée. Elle était un mystère pour moi mais cela ne m'avait jamais choqué. Je trouvais ça normal, c'était comme ça, ça l'avait toujours été.

Tim m'a rapidement sorti de ma rêverie en me demandant si je voulais aller prendre une glace avec les autres. J'ai accepté et quelques minutes plus tard je savourais une glace rafraîchissante à souhait, saveur passion. Ma préférée.

Décidément les fleurs me poursuivaient, j'étais persuadée qu'un jour les pétales s'assembleraient pour reconstituer la fleur de mon histoire.

Au nom de la justiceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant