1 partout, balle au centre

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La police avait le soutient du peuple, j'avais les indices de ma mère. La course que je menais pour mes parents était un bras de fer invisible entre les forces de l'ordre et une gamine de 14 ans. Une lutte dont seule moi connaissais l'existence. Moi et Tim, bien sûr. Au yeux des citoyens ma mère était une criminelle, aux miens elle était la bonne fée. Celle qui chasse les mauvais présages et rétabli la paix. Il fallait le vivre pour le comprendre. Vivre, vivre alors que vos parents sont partis, vivre alors qu'il serait tellement plus simple d'aller les rejoindre, d'enfin apprendre la vérité. Mais aussi, et surtout, vivre pour faire éclater cette vérité au grand jour.

Les fleurs me sortaient par la tête et il était de plus en plus difficile de garder son calme. Je n'en pouvais plus. Tim n'en pouvait plus. On était au bout de nos forces, l'épreuve était trop dure, le petit jeu de piste avait trop duré. Mais j'étais obstinée, prête à tout. La tension entre Tim et moi était palpable, on était au bord du craquage, à bout de nerfs.

«- Il faut qu'on fasse une pause, ça peut plus durer.
- Tim j'arrêterai pas.
- Tu as vu nos têtes, on fait peur. Sérieux, on doit décrocher là. Au moins quelques jours. On ne peut pas se gâcher la vie indéfiniment.
- Ma vie est déjà gâchée.
- J'ai toujours aimé ta positivité.
- Tim je suis pas d'humeur aux blagues.
- Tu es d'humeur à quoi exactement.
- À rien.
- Tu ne manges plus, tu dors plus. Maintenant stop. Eh si tu veux avoir la chance de découvrir la vérité, il faudrait mieux que tu sois en vie.
- Je suis vivante.
- Si tu continues comme ça plus pour longtemps.»

Tim parlait toujours avec légèreté, ses mots semblaient être des plumes qui volaient dans l'air. Pourtant ce jour là, ses mots étaient durs, lourds. Pas parce qu'il étaient secs, ni dit par méchanceté. Parce qu'ils étaient vrais et qu'ils comptaient pour moi.

«-Une journée de repos. Pas une de plus.
- Yes, j'étais sûr que tu allais craquer !
- Je peux encore changer d'avis.
- Sauf que tu sais que ça ne serait pas le bonne décision.
- Ok j'avoue.»

Pour la première fois depuis que j'étais orpheline, je me suis réellement amusée pendant une journée. C'était juste magique et il faut dire que les autres enfants ne sont pas si terribles que ça ... En fait on a vraiment rigolé avec eux. Ça nous a fait un bien fou. Il faut le dire. J'ai réalisé que me rendre malade à trouver la signification des messages loufoques de ma mère ne m'aiderait en rien. Alors les jours suivants j'ai appris à apprécier la vie. Elle n'était pas si noire finalement, il fallait juste la regarder du bon côté.

Au nom de la justiceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant