Je me rendis bien vite compte que je ne connaissais pas du tout le chemin jusqu'à chez moi, et que la nuit n'aidait pas. Je me massais les tempes essayant de calmer ma respiration en me remémorant les événements suite auxquels des souvenirs que je pensais enfouie depuis longtemps refirent surface. Je secouai la tête pour faire disparaître ces pensées.
Ok, problème numéro un : trouver un téléphone.
Marchant dans les rues de New-York, j'espérais trouver quelqu'un ayant assez pitié de moi pour m'aider à joindre Maggie, ou appeler un taxi. Évidemment, en ce mois de novembre, et un mardi soir en plus, c'était très calme.
Je boitillais me faisant à l'idée que je passerais surement au journal télévisé quand on retrouvera mon corps étripé demain, puis m'assis sur un trottoir laissant les larmes couler. De toute façon, la situation est fichue pour moi.
Je me maudissais intérieurement pour avoir accepté de sortir en boîte cette nuit. Et surtout d'avoir pensé que de venir en taxi à deux pour pouvoir boire était une bonne idée ; si j'avais réfléchi j'aurais décidé de prendre ma voiture quitte à être Sam et pouvoir rentrer en sécurité.
En levant la tête j'aperçu au loin une silhouette vêtue d'un sweet à capuche se cachant derrière un bâtiment, m'observant.
Je crus reconnaitre la personne, qui commençait à marcher vers moi quand soudain, un klaxon retentit à ma gauche et des fards m'éblouirent.
Je me levais pensant qu'une âme charitable eut pitié de moi. En tournant la tête sur la droite, la personne avait disparu.
-Eh oh. Tu m'écoutes ?
Je regardai mon interlocuteur.
Grosse surprise, « Dim » était en face de moi.
-Tu t'es porté volontaire pour être mon agresseur ? lançais-je amèrement. Un mort de plus ou de moins ça ne change rien.
Il m'applaudit
-Waouh ! Tu es vraiment hilarante toi dis donc.
C'était sarcastique
-Oui je sais. Répondis-je
Je repris ma route. Hors de question de rester une seconde de plus proche de ce tueur.
-Sans rire. Tu sais que tu es pathétique ? Allez monte je te ramène.
-Non, je fonce voir la police. Dis-je sans me retourner.
Et, sans que je ne puisse rien faire, mon corps fut soulevé et à peine dix secondes plus tard, j'étais assise dans la voiture.
-Aller voir la police serait une perte de temps, драгоценный камень (dragotsennyy kamen').
-Ah oui, et en quoi ?
-Ils ne m'arrêteront pas.
Et, sans que je ne sache expliquer pourquoi, je savais au fond que c'était vrai, que cet homme était bien plus dangereux que je le croyais et que même la police devait le craindre.
***
Après une demi-heure de route, nous nous arrêtâmes devant un bâtiment que je ne connais que trop bien depuis un an, l'hôpital.
-Qu'est-ce qu'on fait ici ?
-Ta cheville. Dit-il simplement
Il m'aida à sortir de la voiture et nous allâmes du côté des urgences. Lorsqu'un médecin me pris en charge, il ne me suivi pas.
Tandis que mon téléphone chargeait grâce à une infirmière ayant eu l'amabilité de me prêter un chargeur, j'expliquais simplement au médecin que j'étais tombée en sortant de boîte. Cela ne devait pas être compliqué de me croire ; je devais ressembler à un déchet dans ma robe, avec mon maquillage qui avait coulé et mes genoux râpés par le sol. Il a dû penser que je m'étais saoulée.
Une heure plus tard, je sortis enfin de ce calvaire, dans la salle d'attente et même sur le parking, aucune trace de l'homme mystérieux. Ce n'est pas plus mal.
J'appelais un taxi qui me ramena chez moi.
Mais, à ce moment-là, je senti que j'allais le revoir et que, plus rien ne serait plus jamais pareil dans ma vie.
***
Une fois rentrée chez moi je regardais l'heure sur l'horloge de notre salon affichant 3h29.
Bien, en espérant que le peu de sommeil que j'aurais jusqu'à demain me soit un minimum bénéfique. J'envoyais un message à Maggie qui me répondit en m'envoyant une photo d'elle dans un t-shirt d'homme en train de câliner un torse. Finalement, elle a dû trouver chaussure à son pied pour la nuit.
***
Je fus réveillée par du bruit provenant du salon vers trois ou quatre heures du matin et je me décidai à me lever pour aller voir ce qu'il se passe. En arrivant dans la pièce, je découvris Maggie tentant de rester debout en marchant ou plutôt titubant en direction de sa chambre. Je m'appuyai sur le mur derrière moi, croisai les bras et me raclai la gorge pour me faire remarquer. Ma meilleure amie leva la tête et lorsqu'elle m'aperçut, elle s'exclama :
-Cris' ! Ça va, tu as passé une bonne soirée ? Oh merde ! Pourquoi ta cheville est bandée. Dis, tu es sûre que ça va ? demanda-t-elle après une courte pause.
-Oui, oui, ne t'inquiètes pas, pour ma cheville ce n'est rien je me suis cassé la gueule en rentrant, j'ai peut-être plus bu que ce que je croyais haha.
-D'accord. Dit-elle d'un air suspicieux.
-Tu ne passais pas la nuit chez ton Todd ? demandais-je pour essayer d'éviter la conversation.
-Nop, en fait, il n'était pas très intéressant. Très bon au lit, mais il a commencé à vouloir parler, qu'on se raconte nos vies, tout ça tout ça... me raconta-t-elle avec ennui.
Je rigolai.
Maggie n'était pas prête pour une relation sérieuse. Pour elle, à vingt-deux ans, c'était se rajouter des problèmes inutiles. Alors, elle préférait passer du bon temps avec des inconnus certaines fois. Je m'inquiétais un peu au début, on ne sait jamais sur qui elle pourrait tomber mais je me dis que même en connaissant la personne parfois on finit quand même par être surpris. Alors, tant que tout va bien pour elle je ne lui dis rien, elle peut bien profiter.
-Bon moi je suis crevée, je vais aller faire un gros dodo ! Bonne nuit !
-Bonne nuit ! répondis-je en souriant
Elle rentra dans sa chambre. J'entrepris d'aller me servir un verre d'eau et lorsque je le portais à mes lèvres, j'entendis la porte toquer de façon presque inaudible. Je posai mon verre et allai ouvrir mais il n'y avait personne. C'est alors que j'aperçus sur le paillasson une enveloppe. Je la pris dans mes mains et la regardai mais il n'y avait rien d'écrit dessus. Je fermai la porte après un dernier coup d'œil et me rendis au salon.
VOUS LISEZ
MURDERER LOVE
RomanceQuand on est jeune, on a souvent l'impression que peu de choses peuvent nous faire du mal, on se sent invincible. Je me sentais comme ça avant d'être détruite. Mais on se relève toujours n'est-ce pas ? C'est ce que je croyais jusqu'à ce qu'au moment...