Téléportation

124 16 3
                                    

Silveny leva les yeux vers le petit oiseau qui venait de se poser près d'elle. Un Colibri Lunaire.

Elle secoua légèrement la tête et déploya ses ailes. Elle était déjà debout car, comme on le sait tous, les équidés ne se couchent jamais, pas même pour dormir.

L'oiseau battit des ailes et s'envola. Silveny le suivit. Bientôt, poussée par ses gracieux battements d'ailes, elle s'éleva très haut dans le ciel. Elle savoura le contact du vent frais qui ébouriffait ses plumes, l'ambiance si froide et sèche, la caresse des cumulus lorsqu'elle passa la couverture nuageuse, la chaleur du soleil qui semblait si près d'elle, et pourtant si loin. Elle savoura sa liberté, l'espace infini qui s'offrait à elle, envisageant de voler toujours plus loin, jusqu'à atteindre le bout du monde. Elle suivrait le Colibri Lunaire partout où il déciderait d'aller, quelle que soit sa destination.

L'oiseau avançait en sifflotant. La lumière solaire se reflétait sur ses plumes argentées aux reflets multicolores.

Silveny vola ainsi une bonne heure, puis imagina autour d'elle des prairies fleuries, couvertes d'herbe bien verte, où les papillons volent les uns autour des autres jusqu'à devenir des arc-en-ciel ambulants. Soudain, l'air se réchauffa, le vent faiblit; l'alicorne ouvrit les yeux et découvrit qu'elle se trouvait dans l'endroit qu'elle venait d'imaginer.

Elle ne fut pas surprise. Après tout, les alicornes ont un pouvoir de téléportation, c'est bien connu, et peut-être qu'elle avait trouvé le moyen de l'utiliser.

Elle baissa la tête pour commencer à manger.

La Dernière AlicorneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant