Confusion émotionnelle

27 3 0
                                    

Ils ne vinrent jamais.

J'eus resté éternellement face à la porte, écu en avant, épée par devant, si une jeune femme n'était pas entrée quelques minutes, ou était-ce quelques heures, plus tard. J'étais en état de choc et ma perception du temps et de l'espace était troublée... enfin, c'est ce qu'elle m'a dit.

Quand je repris mes esprit c'était apparemment la fête de l'élan, nous étions donc le 22 décembre. J'ai toujours adoré cette tradition, pas seulement pour l'ambiance festive, mais aussi pour l'esthétique des costumes de cerf et la tradition d'hospitalité qui va avec. La femme était brune comme la plupart des gens dans cette région et elle respectait à merveille la tradition en ayant sculpté de magnifiques bois d'élan pour elle et pour moi. On voulait dans le royaume que celui qui ne porte pas de bois ne se considère pas comme un insulaire, les bois étant le signe distinctif des uniformes de la population originel, il y a longtemps, quand cette dernière repoussait l'envahisseur de l'extrême-est qui, en plus de nous livrer bataille, chassait les cerfs sacrés.

Elle avait l'air d'une sorte de druidesse-guérisseuse, elle ne me donna pas son nom mais un repas à base de plantes uniquement, ce fut pourtant, étonnamment fort revigorant. Elle ne voulait pas de moi que je reste, et je ne voulais pas d'elle qu'elle me garde, alors je m'en suis allé vers la ville. Il fallait que je me presse car la fête de l'élan était suivi le lendemain, de la célébration de la victoire des tribus réunifiées face à l'ennemi commun. Et durant cette fête, on brûle tout les procès de l'année pour symboliser le pardon que s'accordèrent les peuples originels entre eux, avant de combattre ensemble les orientaux. (C'était énorme comme pas vers l'avant pour l'époque, car nombre de complots et de trahisons, de vieilles rancunes et d'anciennes rancoeurs, furent effacés des esprits alors qu'ils régissaient alors toutes les politiques.)

J'étais parti et, très étrangement, je me sentais presque heureux. Il fallu peu de temps pour arriver à Noldrith, 30 minutes environs. Tandis que le soleil commençait à se coucher, la lisière de la forêt se livrait sur un doux vallon qui prenait fin sur l'autre rive de manière moins abrupte que de mon côté. Une rivière rigolait au fond de la vallée serpentant joyeusement entre les naturels parterres de lys bleu et blanc. La prairie, donc, était discrétement clairsemée de quelques uniques et immenses sapins dont l'ombre formée par les feuillages couvrait bien un rayon de 15 mètres autour du tronc...
Ce qui est intéressant et mystique à la fois à propos de cela, c'est qu'un tel arbre ne comprend rien de plus spécial qu'un autre à l'état de graine, c'est seulement en attendant qu'il pousse qu'on comprend s'il devient « géant » ou pas. La capitale du royaume qui représente le pays, prit pour emblème le sapin géant sur fond de neige et d'argent pour symboliser la presque infime probabilité que le royaume pousse, ainsi que la capitale, dans un milieu aussi rude.

La vision que cette allégorie donnait était touchante, d'autant plus que de là où j'étais, on pouvait voir les majestueux murs de Noldrith s'extirper du sol tels une forêt sombre et compacte. Les murailles étaient si grandes que nul bâtiment ne dépassait mis à part un grand pic rocheux sur lequel une sorte de petit temple à colonne était juché. La pluie, ou bien la rosée avait gelé presque immédiatement sur les pierres noires impolies et le lavis d'argent qui en résultait donnait ce caractère si spécifique de brillant-froid réconfortant.

Noldrith, bien qu'il était austère, était sans conteste un joyau d'architecture.

Nirar d'Ellis, Honneur d'un bourreau désignéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant