Je suis retombée sur des images que j'avais enregistrées, au collège.
J'ai l'impression que ce n'est pas moi qui me sentais comme ça. Je sais que je ressentais des choses complètement différentes il y a quatre ou cinq ans, mais que c'était moi, et pourtant... pourtant je n'arrive plus à me comprendre moi-même, à savoir pourquoi j'ai fini dans cet état...
Je ne sais même pas comment j'ai fait pour avoir la façon de penser que j'ai aujourd'hui. Il y a forcément eu une transition, alors où est-elle passée ? Si seulement je me souvenais de ce que j'avais ressenti aussi précisément que nécessaire, et surtout, comment je suis passée à un bonheur quasi-permanent, je pourrais aider ceux qui ne savent pas comment remonter la tête hors de l'eau, tu vois...?Il y a deux jours j'ai vu dans les commentaires d'un texte, qu'une fille était malheureuse. On a discuté. Elle m'a demandé comment moi j'avais fait pour ne pas recommencer quand j'avais envie de me faire du mal. Et bordel, j'en avais aucune idée.
Tout ce que j'ai pu lui dire, c'est que c'était possible d'aller mieux, qu'elle y arriverait, qu'elle est plus forte que tout ça. Mais je n'ai servi à rien.Je voudrais tellement faire plus. Au collège, je m'étais jurée de ne jamais oublier ça pour pouvoir dire aux gens ce que j'avais besoin qu'on me dise quand moi j'allais mal. Je me rends compte aujourd'hui que j'en suis incapable.
Parfois, je croise des gens qui ont les bras bariolés. Des lignes rouges foncé ou rose pâles, en désordre sur la peau.
Je me sens mal quand je les vois. J'ai envie de proposer mon aide à la personne, mais je sais que ça ne servirait à rien...
Les miennes disparaissent. Mon moyen de dire "tiens, regarde, je te comprends, mais j'te promets ça va aller".Un jour, tu m'avais demandé si je suis heureuse. Je le suis. Plus que je ne pourrais l'espérer. Sauf que je n'ai aucune idée de comment j'ai fait pour en arriver là.
- "Who would love a depressed girl.." je pense que c'est quand même possible d'aimer cette fille "
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A Fleur de peau
Short StoryMalgré tous nos travers, nous restions deux. Êtres un peu bancals et pas très fiables, avec notre réalité fictive, des âmes perdues au fin fond de notre univers.