La fumée entoure ton visage. Elle caresse tes joues éclairées par les rayons du soleil. Le jour pointe son nez à l'horizon. Ton regard perdu est fixé dessus. Mon bras s'avance vers le tien et nos doigts se croisent. Ils s'accrochent et tu serres ma main.
" Tu m'aimais, dis-tu. Mes doutes tapis dans l'ombre remontent à la surface.
Pourtant je le sais, je l'ai toujours su. C'était inévitable, comme la mer qui remonte après la marée basse, comme la nuit qui passe après le jour. Aussi évident que le ciel est bleu, tu m'aimais. Je le voyais aux étoiles dans tes yeux, mais je te voyais si peu...Des nuages ont passé.
Notre ciel est gris."Nos doigts entrelacés, ta cigarette au coin des lèvres. J'aimerais la remplacer. Quitte à laisser la vie te consumer autant me laisser participer.
"Ta vie est grise.
Alors pour toi je me ferais poète, troubadour des temps modernes avec mon crayon usé et mon papier froissé, les battements de mon cœur pour seuls instruments. Je rallumerai la flamme au fond de ton âme et je la nourrirai d'espoir. A deux on bâtira un empire, un monde tout entier qu'on imaginera du bout de nos pensées.
Mais ma vie est grise comme ta fumée.
Je n'ai plus de couleurs à te donner. Tout est délavé, sale. Je ternirais ton esprit à trop m'en approcher. Éloigne-toi, éloigne-toi je te dis! Lâche ma main et pars, cours aussi loin que tu le pourras mais surtout ne reste pas... Ne reste pas dans ce camaïeu odieux que nous nous sommes créés. Ne laisse pas mes envies t'abîmer."
Un souffle quelque part à ma droite. Une respiration calme et profonde,
et tes doigts, l'un après l'autre, qui lâchent les miens.
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A Fleur de peau
Proză scurtăMalgré tous nos travers, nous restions deux. Êtres un peu bancals et pas très fiables, avec notre réalité fictive, des âmes perdues au fin fond de notre univers.