Bel endormi

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Hautement érotique et sensuel. Un véritable appel à la luxure, celui que tous rêver d'avoir et de chérir, celui qui faisait tourner tous les regards, toutes les têtes. C'est ce qu'était ce jeune nain, toujours à se balader dans tout Erebor avec sa tunique bleu finement brodée d'argent, sa couronne sur la tête ou simplement les cheveux savamment noués. Son sourire ravageur et ses yeux brillants de malice qui ne laissaient pas indifférent même si certains craignaient d'être celui à qui ce sourire était adressé, sourire qui au finale ne présageait rien d'autre qu'une bonne mauvaise blague de la part du prince. Au fond tous l'espéraient un peu, c'était comme avoir l'attention du jeune brun.

Mais ce que Kili voyait ou entendait lui, ce n'était pas les soupires de tous ces nains espérant un jour avoir un peu de l'attention du jeune brun, non, ce que Kili entendait c'était les moqueries, les insultes. Combien son titre ne lui était pas mérité. Il avait juste eu la chance de naître dans le bon ventre, et Thorin était juste un roi trop perdu et trop juste pour refuser l'honneur d'un titre princier à son neveu. Là où Fili avait la carrure d'un nain noble, la force et l'agilité du combat, la prestance du à son rang, Kili lui avait la carrure d'une femelle elfe et aussi la dextérité des elfes au tir à l'arc, discipline de lâche et de novice. Il était fougueux et ingérable, et son dernier éclat qui consistait à être tombé éperdument amoureux d'une belle elfe rousse, qui s'était ensuite détournée de lui n'avait fait que faire enfler les critiques à son égard.

Le jeune prince brun avait alors finit par se refermer sur lui-même, la douleur de la perte de son amour n'ayant été qu'aggravée par toutes ses remarques désobligeantes. Il avait continué d'agir comme il le devait riant trop fort pour rien, se baladant dans les couloirs immense d'Erebor, se rendant au entrainement de la garde, et remplissant toutes les fonctions que le grand roi sous la montagne consentait à lui confier. Mais au fond de lui le nain brun n'était qu'une immense blessure ouverte, ne rêvant que de faire ses preuves d'être reconnue par ce peuple, par ce roi et son premier héritier. Et même s'il était incapable de le reconnaître et de se l'avouer à voix haute, Kili regrettait le temps passé aux montagnes bleues, sa relation avec son frère lui manquait. Il ne voyait presque plus le blond toujours trop pris par ses fonctions de premier héritier de Thorin. Il regrettait aussi son oncle, l'oncle qui était comme un père pour lui, avait définitivement disparu le grand roi était rongé de plus en plus par ce mal grandissant sous la montagne, par cet appel de l'or, par cette pierre Arcane qui avait presque coûté la vie de leur chèr hobbit, et le départ de celui-ci.

Le roi n'avait même pas pris la peine d'assister au départ de Bilbo, il ne lui avait dit aucun adieu, aucun au revoir, alors que leur cambrioleur les saluait tous les yeux larmoyants, Thorin arpentait les couloirs remplis de trésor cachaient sous la montagne. Pourtant Kili, et pas seulement lui, Fili, Dori, Nori, Ori, Bifur, bofur, Bombur, Dwalin, Balin, Oin, Gloin, tous y avaient cru, tous avaient eu cet espoir que le petit cambrioleur de la comté efface le reflet de la folie dans les yeux de leur roi. Kili plus que les autres, il aurait été prêt à appeler le gentil hobbit qu'il avait tant aimé embêter avec son frère au cours de leur aventure, "tonton" tellement il y avait cru.

Mais désormais Kili était seul, il n'y avait plus de tonton Bilbo pour faire briller les yeux d'oncle Thorin, plus de Fili pour épancher ses peines et faire naître un véritable sourire sincère sur ses lèvres. Ses entrevues avec son frère était de plus en plus brève, et il ne voulait pas les gâcher à s'apitoyer sur son sort. Fili était fiancé et passait ses rares temps libre avec sa promise, et tout le reste de son temps il le consacrait à ses fonctions de premier héritiers et à Thorin.

Toutes ces sombres pensées ne faisaient que passer et repasser dans l'esprit du jeune nain à la nuit tombée, il les ressassait encore et encore sans pouvoir les arrêter, sans réussir à les faires taire. Elles l'étreignaient et l'enfonçaient dans ses propres ténèbres, l'empêchant de dormir, le privant de tout repos, pendant une bonne partie de la nuit. Avant qu'au bout de son supplice et de sa fatigue son cerveau consente à s'éteindre un peu et que son corps épuisé se relâche lui accordant quelques heures de sommeil avant le lever de l'aube, qui le cueillait toujours en pleine phase de repos, et le jeune nain se retrouvait à devoir se lever et reprendre son faux sourire, sa fausse attitude joyeuse, pour passer sa journée avant de retourner le soir à la nuit tomber dans sa grande chambre seul avec ses horribles pensées.

Cela ne faisait qu'un instant que le sommeil lui avait fait grâce de sa présence, quand Fili poussa doucement la porte des appartements de son frère pour venir se glisser dans la pièce sombre, il observa son jeune frère endormi un instant avant de venir s'asseoir sur le lit à ses côtés. Sa main vint tendrement démêler les cheveux brun éparpillés sur l'oreiller avant de glisser sur la joue qu'il caressa du bout des doigts. Le prince blond ne pouvait détourner ses yeux du spectacle de Kili endormi. Son visage semblait si paisible, le souffle profond qui s'échappait de ses lèvres entrouvertes faisait se soulever sa poitrine doucement. Le blond sourit et remonta la couverture sur le torse de son cadet pour le protéger du froid de la montagne. Du pouce il essuya le léger filet de bave qui commençait à s'écouler des lèvres roses entrouvertes. Puis il laissa à nouveau ses doigts glisser contre la peau de la joue, il pouvait encore sentir les sillons laisser par les larmes du brun. Il voyait les poches sous ses yeux s'agrandir de jours en jours. Il les caressa du bouts des doigts, avant de soupirer doucement, brisant le silence de la nuit.

"- Pourquoi, tu ne me parles pas ?... Tu es devenue si sauvage depuis..."

Il soupira encore ne pouvons mettre des mots sur ses émotions. Depuis quand Kili était il devenue comme ça ? Faussement amicale, faussement joyeux, faux tout simplement faux. Depuis le départ de Tauriel ? depuis la prise d'Erebor ? Depuis le départ de Bilbo ? Depuis que leur oncle avait disparu au profit du triste roi sous la montagne ?

Il prit un instant pour juguler l'immense flot de sentiment qui lui prit les tripes à cet instant avant de reprendre, sa voix chuchotant dans le silence de la nuit presque fini, la clarté du jours commençant à faire son apparition au loin.

"- Je voudrais pouvoir t'aider Kili, comme je l'ai toujours fait... Mais, je peux pas... j'y arrive pas, tu ne me laisse plus faire. Je.... Une fois, rien qu'une fois laisse moi encore être un peu, juste ton grand frère..."

Il releva la tête vers la fenêtre de la chambre, qui filtrait la lumière extérieure par un habile jeu de construction. Il ferma les yeux lentement pour juguler la nouvelle montée d'émotions, et les larmes venues de son amertumes et de son impuissance. Avisant le jours qui commençait à poindre, il embrassa le front de son petit frère d'un geste plein de tendresse avant de se redresser. Il quitta le lit et prit un bout de parchemin sur son bureau et rédigea un mot pour son précieux petit frère qu'il laissa sur son chevet, avant de quitter la chambre et de rejoindre ses propres appartement qu'il partageait avec sa futur femme.

Il ne pouvait qu'être profondément désolé pour son frère. Il avait longuement discuté avec Thorin et avec le conseil de l'avenir de Kili, et l'avenir que traçait ses vieux rabougris pour son jeune frère vif et plein de vie, du moins avant d'atterrir sous cette montagne maudite, le rebutait au plus haut point. 

Un ! Deux ! Trois ! Trois cœurs qui bat !!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant