J'en reste bouche bée. Cela remet en question beaucoup de choses. Mais j'attends des explications. Et les explications viennent. Argol poursuit :
- Tu avais parlé de carte, n'est-ce pas ? Et bien, l'Europe est le seul continent où les gens vivent comme ça.
Je saisis alors ce que Zeuxis appelait l'énergie et c'est bien pire que tout ce que j'aurais pu imaginer. « Alors... »
- Le reste de l'humanité est parqué dans les autres continents et doivent travailler dans la misère pour fournir en énergie, nourriture, boissons et tout les « nobles ».
- Les « nobles ? », demande-je stupéfait.
Sa réponse m'horrifie encore davantage : « Il y a cent ans, quand les compétences sont apparues, une personne a pris le pouvoir par la force et s'est autoproclamée roi. Ceux qui ont accepté sa domination ont été nommés « nobles » et ceux qui ont été soumis sont devenus leurs esclaves et cela se transmet aux familles. C'est pour renverser ce roi que le mouvement des paracios à été créé.
Je l'exclame, horrifié : « C'est horrible ! Comment a-t-il pu faire ça ? ».
Lirna répond alors :
- Il est cruel et sans pitié, mais il ne faut pas le sous-estimer. Il est malin et sournois. Personne ne connaît son identité, si bien qu'il pourrait se cacher partout. Seuls ses principaux commandants connaissent son visage.
- Ses commandants ? répète-je.
- Oui, ce sont...
Lirna le coupe : « Mais d'où débarque-tu ? Comment es-tu entré en possession d'un médaillon de noblesse ? ».
Alors je décide de tous leur raconter, et je leur résume mon passage au château, ma trouvaille, la machine à remonter le temps. Elle s'exclame alors : « Par Hacia ! ». Ce doit être un juron de l'époque... Je raconte aussi l'attaque par l'homme au masque de tigre, et le visage d'Argol se crispe mais il reste muet et c'est Lirna qui se décide à me donner des explications :
- Tu l'as échappé belle. Il paraît que les deux bras droits du roi sont tout aussi mystérieux. On ne sait d'eux que le fait qu'ils portent pour l'un un masque de tigre et pour l'autre un de serpent.
- Tout à fait, poursuit Argol. Bon, Aran, as-tu décidé de ce que tu vas faire, maintenant ?
- Oui...
Une ombre apparaît sur mon visage, qui se crispe. Je fulmine de rage envers ce « roi » inhumain, et ces personnes qui vivent en paix en feignant l'ignorance alors que des vies humaines sont gâchées pour leur fournir leur coin utopique dans ce monde dystopique.
« J'ai choisi mon camp ».
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Futurisme
Ciencia FicciónLorsque Aran, 24 ans, part 200 ans en avant, il se retrouve dans un monde utopique et futuriste. Mais ce monde est-il si utopique que ça ?