Futurisme

Chapitre 2

Tout avait commencé deux ans plus tôt, dans un château de Bretagne. Ce jour-là, Aran visitait le château pour son école d'architecture, une discipline où il excellait, étant même un des meilleurs élèves de toute l'université. Il fit une visite avec un guide qu'il trouva pour le moins barbante. Vers la fin du tour, sur le chemin de ronde, le jeune homme aperçut une tour en ruine qui se dressait de l'autre côté du château et demanda au guide ce que c'était. Ce dernier lui repondit que personne ne devait y aller, le lieu n'étant pas sécurisé, il y avait de fréquents éboulements.

Un peu plus tard, Aran, n'étant pourtant pas de nature téméraire, ne put résister à l'idée de la superbe vue sur toute la région qui s'offrait à lui. Il escalada prudemment la tour jusqu'à y entrer, puis vit des escaliers en colimaçon et décida de monter tout en haut de la tour. Arrivé au dernier étage, à bout de souffle, le jeune homme ne vit pas une ouverture carrée dans le sol et tomba dedans. « Mince, des glissières ! », se dit-il. Les glissières étaient en quelque sorte l'ancêtre du toboggan, construites dans les tours ou les chemins de ronde  et aboutissant dans les douves, qui permettaient au seigneur du château de s'enfuir quand le château était attaqué. 

Aran glissa et, plus il descendait, plus il prenait de la vitesse. Craignant l'atterrissage, il tenta de s'appuyer contre les murs pour ralentir sa descente, mais les murs étaient glissants. Alors qu'il essayait de prendre appui sur le mur de droite, celui-ci se déroba et il entra avec une culbute dans une vaste salle qui n'avait pas été découverte depuis des siècles mais qui avait dû être majestueuse autrefois. Des dorures et tapisseries pleines de poussière couvraient les murs, et comme seul meuble se trouvait une grande table ronde avec quelques objets dessus.  Il n'y avait pas de fenêtres et la lumière de la salle provenait du plafond transparent, qui semblait faire partie du chemin de ronde. Le jeune homme vit les pieds des touristes marcher dessus et un enfant fit tomber un objet et, quand il le ramassa, Aran agita les bras et cria au secours, mais l'enfant ne sembla ni le voir ni l'entendre.

- Donc une vitre teintée insonorisée moyenâgeuse... dit à voix haute Aran, bon par où suis-je entré ?

Il se dirigea et vit le passage secret parfaitement emboîté dans le mur. Il essaya de tirer mais il était impossible de trouver une prise. Résigné, il s'allongea au sol et ferma les yeux. Au soir, il décida de regarder la salle en détail et alla vers la table ronde et y vit un espèce de carnet et un médaillon. Il trouva le médaillon super beau et le prit. Il prit le carnet et, sitôt qu'il l'eut soulevé de la table, il entendit un bruit de rouages et le passage secret s'ouvrit. Décidé à ne pas gâcher cette occasion, Aran se jeta hors de la salle. Il fit bien de se presser, car le passage se referma juste quand il fut sorti.

Après un atterrissage plutôt désagréable et nauséabond  dans les douves, il rentra chez lui, prit une douche, puis se décida enfin à regarder le carnet. Ce qu'il y vit le stupéfia : c'était un plan de machine à remonter le temps. Il se disait que c'était ridicule, que ce devait être une farce, mais, sans savoir pourquoi, il savait au fond de lui que ce qu'il tenait entre les mains était réellement un plan de machine à remonter le temps. Il s'attela alors à sa construction. Les matériaux étaient plutôt simples à trouver : fer, cuivre, zinc. Le carburant était quant à lui du nickel et... un morceau de météorite. Il mit deux ans à trouver ce dernier élément. Deux ans d'impatience et d'excitation.