Quelqu'un d'autre

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Maxime:" Eva... tes... tes yeux..."

Ma colère s'en va aussi vite qu'elle était venue, laissant place d'abord à de l'incompréhension puis à de la peur.
Est-ce-qu'elle a repris le contrôle de mon corps??
Non ce n'est pas ça, je suis encore maîtresse de mes mouvements... Mais alors...?!

Soudain quelqu'un fit grogner la fermeture éclaire qui scellait l'entrée de la tente. Maxime, dans un geste surpris et maladroit, me poussa violemment en arrière. Surprise et incapable de réagir, je tombe à la renverse sur un sac dont le contenu semble être des vêtements.

Les bruits de dehors semblent alors s'amplifier, cependant, pendant quelques secondes, le calme régna dans la petite bâtisse en toile. Finalement, une voix masculine un peu confuse s'adresse à Maxime:

Voix:"Le... le chef demande à te voir... Avec elle..."

Maxime:"J'y vais de suite."

Son ton est ferme, faisant comprendre à l'intrus qu'il fallait partir. J'entendis une seconde fois le bruit de la fermeture éclaire avant de me relever, confuse et secouée. Maxime me saisit le menton et m'examinait de près... d'un peu trop près...

Nos nez semblent se toucher, pendant que son regard plonge dans le miens. Je sens le sang monter dans mes joues, ce qu'il paru constater puisqu'il recule presque en sursaut, avant de se justifier:

Maxime:"Je, hum... c'est bon tes yeux n'ont plus rien, on doit aller voir le chef..."

Il semble aussi rouge qu'une écrevisses. Cependant je passe outre ce détail lorsqu'un autre m'interpella.

Moi:"Qu'est-ce-qu'ils avaient... mes yeux...?"

Maxime, tout aussi gêné, détourne le regard avant de lâcher dans un murmure:

Maxime:"Ce n'était pas ton regard..."

Moi:"Quoi? Comment ça"

Maxime:"Rien, oublis..."

Moi:"Max!!"

Je fus tout aussi surprise que lui de l'appeler par ce diminutif. Cela m'aurais parue normal, il y a quelques mois. Pourtant aujourd'hui, j'ai presque l'impression que cette appellation est interdite. Comme si notre relation n'était plus assez forte pour cela. Comme si, en quelques mois à peine, le lien qui nous unissait s'était brisé en des milliers de morceaux à jamais séparés.

Après un court instant de confusion, Maxime repris la parole, bredouille:

Maxime:"Je sais pas comment l'expliquer... c'était tes yeux, ton visage... mais ce n'était pas toi..."

Moi:"J'ai beaucoup changé ces derniers mois..."

Maxime:"Non Eva, c'est pas ça... vraiment, c'était pas toi qui se tenais en face de moi... on du moins pas Eva..."

Moi:"... Ça n'a aucun sens. Comment ça n'aurait pas pu être moi?"

Je dis ces mots avec peu d'assurance, ce que Maxime ne manqua pas de remarquer. Cependant il n'ajoute rien et se lève en silence, avant d'ouvrir la toile qui sert de porte à cette demeure.
Quand à moi, je panique. Est-il possible qu'elle ait vraiment pris possession de moi sans que je m'en rende compte? Est-ce-que Maxime a compris? Qu'est ce qui arrivera s'il découvre que cette chose prend possession de moi? Est-il de mon côté?

Une succession de pensées se bousculent dans ma tête. Mes mains commencent à trembler, mes yeux se laissent envahir de larmes. La pression est trop forte, il faut que je prenne l'air.

Je me lève brusquement bousculant Maxime au passage et me précipite à l'extérieur en direction de quelques arbres en dehors du camp. J'entend Maxime me crier après, je sens tous les regards posés sur moi, mais je continue d'avancer, pressé de m'isoler de toute vie humaine.

Alors que j'arrivais aux dernières tentes reculées du campement, des hurlements me firent sursauter. Je me retourne vivement et me retrouve face à une dizaine d'hommes, armés de mitraillettes et de pistolets tous pointés sur moi.

L'homme à l'avant dû me répéter plusieurs fois ses consignes avant que je ne les exécute, confuse.
Je me mis à genoux, les mains en l'air quand d'un coup je fus plaquée au sol avec une telle violence que ma mâchoire se fracassa contre le sol, laissant peu à peu un goût métallique envahir ma bouche.

J'écoute, sous le choque, ce que dit l'homme qui semble diriger les troupes.

Homme:" Que cet individu soit transporté avec la plus haute sécurité au quartier général ouest, sur demande du commandant Harry Gurs après la tentative d'évasion ainsi que la réticence à coopérer à plusieurs ordres donnés."

C'est quoi ce bordel.

CreepyhunterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant