Creepyhunter

Promesse

Je suis réveillée par le bruit massacrant du poing du garde tambourinant sur la lourde porte métallique de ma cellule. Je me relève doucement, grimaçant et jurant contre ce tintamarre qui me prive de mon sommeil. Mais alors que j'allais protester, le garde me devance et prend la parole avant que je ne puisse ouvrir la bouche.

Garde:"Tu as de la visite. Trois minutes, et pas une seconde de plus."

Sa seconde phrase semble être adressée à quelqu'un d'autre situé dans l'un de mes angles morts. Finalement la porte s'ouvre lentement, et alors que je tente une approche vers cette dernière le canon d'une arme se pointe sur moi. L'évasion, ça ne sera pas pour cette fois...

En une fraction de seconde j'aperçois une silhouette s'introduire rapidement dans la cellule avant que la porte de cette dernière soit soigneusement refermée à l'aide de ses multiples verrous.

Je ne met pas longtemps à reconnaître cet individu, et lorsque nos regards se croisent je lâche un hoquet de surprise.

Maxime:"Salut Eva..."

Moi:" Ma-... qu'est ce que tu fais ici?! L'accès aux cellules n'est pas censé être interdit aux soldats?!"

C'est alors qu'il sort de sa poche une petite liasse de billet, un sourire mesquin se dessinant sur son visage, avant d'ajouter tout bas:

Maxime:"Certain serait prêt à enfreindre le règlement pour quelques bouts de papier..."

Il range de nouveau sa petite fortune dans sa poche avant de balayer la pièce du regard. Alors que ce dernier effectue des mouvements circulaires il s'arrête soudain sur un point au dessus de mon épaule. Alors que je m'apprête à me retourner pour voir la chose qui l'intrigue mon acolyte reprit la parole.

Maxime:"Je suis désolé... Pour tout ça... Je n'ai pas beaucoup de temps mais je veux que tu saches que je suis profondément désolé pour tout ce qu'il t'arrive, ainsi que pour toutes les choses que j'ai dû te cacher... Mais crois-moi, je n'ai pas eu le choix..."

Son expression si fière il y a quelques instants s'est métamorphosée en un tableau plus sombre et plus sérieux.

Moi:"On a toujours le choix. Même si toutes les issues sont mauvaises, on a toujours le choix de prendre la meilleure."

Maxime:"Dans ce cas considère que cette solution était la meilleure qu'il m'est été proposé..."

Moi:"La meilleure tu dis... Et qu'est ce qui pourrait être pire de me mentir sur ton identité, sur MON identité et me mener en bateau depuis le début pour une raison qu'encore maintenant j'ignore?!"

Maxime:"Cette solution était la seule où tu pouvais rester en vie..."

Moi:"Et voilà, encore et toujours des mystères, des questions sans réponses... En y réfléchissant j'aurais peut-être préféré mourir plutôt que de vivre tout ça..."

Maxime:"La Eva que je connaissais n'aurait jamais voulu mourir..."

Moi:"Sauf que cette Eva là, je ne la connais pas."

Un long silence plane à présent entre les murs de béton. Maxime regarde le sol d'un air abattu tandis que je le fixe intensément du regard.

Moi:"J'ai besoin de réponses Max'... s'il te plaît, j'ai besoin de savoir qui je suis et pourquoi les creepypasta m'accordent autant d'importance..."

Maxime:" Tu n'as plus à penser à eux, ils ont tous été exterminés."

Sa voix est pleine de rage et de colère, et je peux voir à son regard que ces mots étaient impulsifs et qu'il n'avait pas eu le temps de les garder pour lui.

Un bruit sourd retentit dans la cellule voisine.

Liu...

Il devait certainement avoir tout entendu... Mon coeur se serra en imaginant tous ses espoirs s'envoler.

La garde frappa discrètement à la porte, certainement pour signaler que les trois minutes sont écoulées. Cependant Maxime ne bouge pas, restant planté devant mon son regard plongé dans le miens peu à peu brouillé par les larmes.

Maxime:"Je te promet..."

Sa voix est tellement inaudible que je dois me concentrer pour comprendre ce qu'il dit.

Maxime:"Je te promet de te dire la vérité... de tout te révéler... Mais pas maintenant... Laisse moi un peu de temps..."

Sur ces mots il se lève furtivement et sort de la cellule sans un regard en arrière.

Les cliquetis des verrous sont alors remplacés par le silence, lui même troublé quelques instants plus tard par des sanglots étouffés venant de la cellule d'à côté...