Creepyhunter

Papa

Les pas se rapprochent. Je dois me dépêcher.

Je profite du moment où une secousse fait trembler les murs et stopper momentanément la personne à mes trousses pour sortir aussi vite qu'une flèche.

Je vois Masky se tenir aux murs, la tête baissée, ce qui me permet de passer sans qu'il m'aperçoit. Je trottine maladroitement dans les longs corridors cherchant désespérément une sortie. Je maudis l'architecte de cette maison qui, sois-dit en passant, ne l'a peut-être pas fait de son plein grès.

Soudain, comme tombée du ciel, une petit porte en bois abîmée se tient devant moi, me narguant avec ses fins vaisseaux lumineux qui traversent sa matière. Dans une hâte étourdie, je l'ouvre en un claquement sec, balayant une personne extérieure au passage.

Mon cœur rate un battement.

Candy pop:"LÀ VOILÀ, JE L'AI TROUVÉ!!!"

Je n'ai pas le temps de réagir qu'une épaisse brume m'entraîne dans un profond sommeil...

???:"Maman!
Maman!!
Mamannnn!"

Maman:"Bouh!"

???:"Kyaaaa-ahahah!"

Maman:"Petite rêveuse, tu ne fais jamais attention à ce qu'il y a autour de toi!"

Je me relève douloureusement, une odeur douce et chaleureuse remplissant mes narines. Je suis assise sur un tapis de feuille aux couleurs de l'automne.

Cette odeur si berçante est celle des bois de mon enfance, ceux dans lesquels nous allions souvent nous promener, maman et moi.

Je lève les yeux vers ces deux individus, qui rient et chahutent joyeusement.

Maman joue avec moi.

???:"C'est si triste de voir ce genre de scène avant un drame."

Je sursaute et me retourne vers la provenance de cette voix, se mélangeant avec celle de l'enfant.

C'est moi. Ou plutôt elle. En fait, je ne sais pas si cet être enfantin est réellement mon moi d'antan, puisque je n'en ai presque aucuns souvenirs.

Moi:"De quoi est-ce que tu parles?"

???:"Regarde ce qui t'entoure, pour une fois."

Je tourne mon regard vers les deux individus qui s'éloignent peu à peu, rejoignant le chemin de la maison. Je décide de les suivre d'un pas hésitant, tout en craignant ce fameux «drame».

Après une petite marche, nous arrivons tous les quatre devant la petite bâtisse qui semble avoir abrité mon enfance.

Maman ouvre la porte d'un geste enthousiaste avant de lâcher prise sur tout ce qu'elle tenait, le regard vide et décomposé. La petite fille recule de quelques pas, lâchant quelques syllabes presque inaudibles:

???:"P-p-pa-pa..."