Marché

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Ma tête me fait atrocement mal, tandis que mes membres semblent à bout de force.

Après cet incident je fus transportée sous haute surveillance dans une petite cellule provisoire du camp puis dans l'un des camions destinés à rejoindre le QG. Quatre gardes armés sont constamment à mes côtés, prêt à dégainer leurs armes au moindre faux pas.

La dernière fois que j'ai vu Maxime a été avant de monter dans cette fourgonnette. Son expression terrifiée et désespérée m'avait laissé présager le pire concernant mon sort.

Cela va faire presqu'une demie journée que l'on roule sur des sentiers sinueux, cependant jusque là personne ne m'avait adressé la parole.

Tout espoir à disparu de mes pensées. Je ne suis plus qu'un sac de chair qui se laisse traîner d'un endroit à un autre sans rien dire.

Lorsque j'étais dans la cellule de fortune du camp, le Caporal est venu me rendre visite. Au départ tout se passait bien, j'ai même cru un moment qu'il me laisserait sortir.

C'est alors qu'il m'a énoncé le marché.

Il m'expliquait d'abord le déroulement des opérations.La plupart des creepypastas, qu'il se plaisait à appeler "monstre", étaient tombés aux mains des creepyhunter.
La majorité furent tué sur le champs, seuls quelques uns avaient été confiné pour je ne sais quelle raison.

En moins d'une journée, les manoirs du Slender man et du Offender man avaient été réduit en cendre ainsi que la quasi-totalité de ses habitants.

Entendre ces propos me fît perdre toute espoir et une boule de rancoeur et de désespoir se forma dans le creux de mon ventre.

Cependant mon colonel n'avait pas fini son discours.

Il m'expliquait triomphalement les exploits des creepyhunter à détruire les deux manoirs, mais il descendit d'un ton lorsqu'il fit mention de l'existence d'un troisième, voir peut-être même d'un quatrième.

Cependant leur localisation restait inconnue et ils ne pouvaient donc être exterminés.

Je me souviens que ce terme, "exterminer" me fis froid dans le dos.

Et c'est donc là que le Colonel sollicitait mon intervention.

En me considérant en tant que "victime" de ces monstres, il voulait que je joue les taupes afin de trouver ce fameux troisième manoir.


C'est en refusant cet ordre que je me suis retrouvée ici, enchaînée dans un camion destiné à m'envoyer dans les prisons du QG. Il y a quelques heures à peine cela aurait pu m'effrayer, cependant, après avoir appris la mort de toutes ces personnes, je ne ressens plus aucun sentiment. Je me sens vide. Je n'ai pour seul compagnie que ma culpabilité. Même elle semble avoir disparu...


Sont-ils réellement tous mort comme le prétend mon supérieur? Est-ce vraiment moi qui les ai tous conduit à leur perte?

Pour la première fois de tout le voyage des larmes s'échappent des mes yeux en un ruissellement ininterrompu le long de mes joues. Je reste là, la tête baissée, pleurant en silence mon existence. Je ne sais même plus qui je suis ni ce que je vais devenir.

Alors que je m'apitoyais silencieusement sur mon sort, la lune avait déjà fait surface.

La route se fit de plus en plus régulière me permettant de coller ma tête contre la paroi du véhicule sans craindre qu'une secousse ne vienne me fracasser le crâne contre cette dernière. C'est ainsi qu'une bonne partie de la nuit s'écoule dans une atmosphère tendue avant que le fourgon ne s'arrête. Des lumières firent irruption dans le véhicule, suivies de voix et d'aboiements. Je ne cherche pas à comprendre ce qu'il se dit, encore plongée dans ma léthargie.

Après une halte de quelques minutes nous reprenons le chemin mais cette fois-ci à une allure plus modérée. Au bout de quelques minutes, le camion s'arrêta alors définitivement.

Je ne me souviens pas très bien de ce qu'il s'est passé ensuite. Je me rappelle qu'il y avait beaucoup d'hommes et que l'on me crier dessus de ne pas bouger et de faire tout ce qu'on me dit de faire sans résistance. Il y eu ensuite ce gros ascenseur qui nous conduisit vers les sous-sols de la fondation.

Mais alors que je m'attendais à voir des cellules mitteuses et humides, je fus surprises de voir que ces dernières sont des plus sophistiquées. Ce que je pensais être de simples prisons est en réalité une véritable forteresse hautement sécurisée.
Des centaines de gardes armés vinrent nous accueillir puis je fus transportée dans une cellule voisine à celle d'un jeune homme aux allures étranges.

Lorsque mon regard croisa le siens, il se releva d'un coup avec plus d'enthousiasme que je n'en avais jamais vu.

Je n'y prête pas plus d'attention et j'entre dans ma cellule, toujours dans un état second. On m'attache des liens aux allures de films de science-fiction avant de refermer la cellule par un nombre incalculable de verrou et de clé magnétique.

Il me fallut quelques minutes pour prendre conscience de la situation. Je regarde alors autour de moi, examinant la pièce dans laquelle je vais certainement passer le reste de mes jours. Mais cela ne m'attriste pas, ni même ne m'effraie. La seule occupation de mes pensées est la mort de tous mes amis...?

Je fus surprise par l'emploi de cette expression qui m'était venu tout naturellement à l'esprit.
Sont-ils si important pour moi pour que je les considère ainsi?

Alors que je plonge dans mes pensées, repensant aux derniers événements, une voix étouffée me tira de ma léthargie. Je relève la tête, intriguée par la provenance de cette voix, mais ne remarque nulle présence dans la pièce seulement éclairée d'un néon.

Serait-ce elle? Non, cette voix n'était pas la sienne...

???:"Alice!"

Cette fois le son était plus fort. Il semble venir de derrière le mur qui sépare ma cellule de la cellule voisine...

Moi:"Qui est-ce?"

???:"C'est moi, Liu!

CreepyhunterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant