Chapitre 8

190 16 8
                                    


 Le bureau était vide, Charlie faisait les cent pas au centre de la pièce, elle se rongeait de l'intérieur. Je toquai timidement et m'approchai de Charlie. Encore une fois j'aurais du opter pour les talons car Charlie s'était hissée sur des échasses. Je suis vraiment petite en faite !

- Je viens de parler aux médecins.

- Kim va s'en sortir ? Fis-je, là je me serais sentie vraiment mal si elle m'avait annoncé son décès prématuré, la cause : crise cardiaque fulgurante en admirant son reflet de courge.

- Evidement ! Porte pas la poisse Emma ! Elle sera revenue à la normal au plus tard dans deux jours.

- Question idiote mais néanmoins importante. On fait comment pour le gala ?

- Tu fais comment, tu veux dire ? Je reculai d'un pas, elle ne pouvait pas savoir que j'avais pris une boisson détox à base de lait d'amande. Je suis innocente.

- Je ne comprends pas... Perplexe je m'appuyai sur la chaise.

- Faudrait m'expliquer comment tu t'y prend, mais Henry a bien spécifié, il ira à cette soirée, mais seulement s'il est accompagné. Je trépigne.

- Comment ? Il veut qu'on lui trouve une cavalière en 4 heures ? Elle cala sa main sur sa hanche, me regardant comme une idiote qui n'avait rien saisi au principe du coloriage sans déborder.

- Il l'a trouvée sa cavalière. Miss Oberlin. Fit-elle en imitant la voix suave d'Henry. Je posai mon index sur mon thorax, la bouche grande ouverte, le coeur a du cesser de battre, car je ne sens plus mes membres. Dieu merci ma voix prend le relais.

- Moi ? Ok j'aurais mieux fait de me taire une fois de plus, car ça ne fait pas avancer le schmilblick. Et j'agaçais encore plus ma patronne qui ruminait.

- T'en connais beaucoup des Miss Oberlin toi ? Fit elle agressive, c'était légitime de sa part, mais franchement, elle aurait vraiment besoin de baiser un peu pour se détendre.

- Mais je n'ai rien à me mettre ! Décidément j'ai encore raté une occasion de bien fermer ma gueule.

- Je te dis qu'Henry veux que tu remplaces Kim la citrouille. Ah ! je suis pas la seule à avoir fait le rapprochement. Et toi tu me sors que t'as rien à te mettre ? Le don verser à l'UNICEF n'est pas juste un cheque comme ça. Kim était la vedette de la soirée! Hurla t-elle, j'avais presque envie de lui dire que les dons n'auraient pas été mirobolants si elle était le lot. Mais la révélation me revenait à la figure comme coup de poing.

- Alors si j'ai bien saisi, je vais devoir être l'assistante, la cavalière, et la potiche de consolation et les trois à la fois ? Elle mit son visage entre les mains, dépitée. Mon idiotie frôlait l'indécence.

- Quelle perspicacité Emma ! Elle applaudit ironiquement mes prouesses. Mais je ne pouvais pas faire l'intelligente alors que j'étais encore abasourdie par les révélations, je vivais dans Les Feux de l'amour.

- Ok je vais le faire.

- Emma je crois que tu n'a pas saisie l'ampleur de la situation ! Tu n'as pas le choix ! Je n'ai pas le choix. Dans le genre mère maquerelle, Charlie obtient la médaille d'or. Tu y vas, tu joues ton rôle et tu te fais discrète. Je tressaille de ma position.

- Charlie, faire discrète au bras d'Henry c'est comme demander à un chien de parler. Elle me regarde claquant ses doigts entre eux.

- Pas faux ! Alors évite le plus possible les photographes. Elle me fit sortir du bureau en me demandant de choisir une tenue qui ne me mettrait pas trop en valeur, là aussi c'était une mission qui s'avérait compliquée. Je ne pouvais décidément pas me pointer en tenue de sport là bas, ni revêtir une robe de mon dressing. Chéquier d'entreprise tu vas m'être très utile.

La vie n'est pas une comédie romantiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant