L'approche

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Je me réveille en sursaut à cause de la chanson un peu trop stridente de mon réveil. Si je ne mets pas mon réveil assez fort, je suis sûre de ne pas réussir à me réveiller alors je préfère me réveiller en sursaut même si ce n'est pas toujours agréable.

Je me dirige dans ma cuisine et prends mon petit-déjeuner. Je mange en finissant le film que je regardais hier soir. Une fois la comédie finit, je range mon bol et ma tasse de café vide et passe un coup d'éponge sur la table. Je prends les affaires que j'avais prévu pour le voyage, des affaires confortables car 4 heures de voiture en jean ce n'est pas très agréable, puis je vais vers ma douche.

Une fois prête, habillée et légèrement maquillée pour la route, je place toutes mes affaires dans mon entrée pour être prête à partir et ne rien oublier. Je me pose ensuite dans mon canapé et je check un peu tous mes réseaux sociaux et décide d'écouter en même temps quelques-unes de leurs musiques qui m'ont marqué hier. Je m'amuse à chantonner l'air de certaines de leurs chansons. Je passe plusieurs minutes sur mon canapé quand arrive l'heure de les rejoindre en bas.

Je prends mes bagages, mes clés et ferme ma porte. Je descends les quelques escaliers qui me séparent de la rue et arrive au niveau du mini-bus. Je leur fais la bise en me présentant, ils prennent mes affaires et nous prenons place dans le mini-bus. Je me place sur la banquette du milieu, leur manager conduit et Vincent, si je me souviens bien de son prénom, est notre co-pilote. Sylvain et Anli, je crois, se sont placés tout derrière donc je me retrouve aux côtés de Rémi. Vincent décide de mettre de la musique en fond pour ne pas avoir de blancs entre nous.

Rémi, qui me mets tout de suite à l'aise, commence à se présenter :

« Bon, bah moi c'est Rémi, lui Vincent, et derrière Anli et Sylvain, dit-il en les pointant du bout du nez, on a tous 27 ans sauf le petit dernier, Sylvain, qui a un an de moins que nous. Et toi ? tu viens d'où, t'as quel âge et tout ?

-Bah je m'appelle Arianne, hein, mais je pense que vous le savez déjà, par contre je préfère qu'on m'appelle Ari. J'ai 20 ans et je suis une passionnée de photos depuis quelques années maintenant. Je vis à Sarlat, pour mes études, depuis bientôt 2 ans, et je compte redéménager plus tard pour la suite de mon cursus. Et c'est grâce à Marlon, que vous devez sûrement connaître, que je suis là !

-Oui, Marlon est un bon ami à moi répondit leur manager Pauline, si je ne me trompe pas, en me souriant dans le rétroviseur.

-Et nous on l'a croisé quelques fois, il a l'air sympa. C'est ton mec ? demanda Vincent en jouant avec ses sourcils.

-Alors pas du tout, on se connaît depuis peu mais je l'ai tout de suite considéré comme un grand frère et lui me considère comme sa petite sœur.

-Intéressant... finit-il en regardant le paysage.

-C'est pas le moment de coucher avec votre photographe ! Elle est là pour 10 jours et le premier qui la touche se prend une balayette ! C'est clair ? dit-elle en menaçant le groupe du regard alors que je pouffais de rire.

-Oui Maman Pauline, répondirent les quatre garçons en cœur.

-Bien. »

Le voyage se continua dans la bonne humeur. Rémi faisait des blagues et tout le monde y rigolaient, moi y compris. L'ambiance était hyper agréable, ça me rappelait les départs en vacances avec ma famille quand j'étais petite.

On décida de s'arrêter dans une aire d'autoroute, enfin « on » ... c'était plus nos estomacs qui réclamaient à manger. On s'arrêta donc prendre quelques sandwichs, des trucs à manger pour la route et des sodas. Même si Rémi à insisté pour prendre une bouteille de Ricard et ce qu'il fallait avec, ils ont tous levé les yeux au ciel pendant que lui arborait un sourire fier de sa bêtise.

Vincent échangea sa place avec Pauline pour conduire car elle était trop fatiguée pour continuer encore 2 heures et demi. Le reste du voyage se passa en musique, on hurlait tous les tubes des années 80 à 2000 à tue-tête comme des idiots. Je ne pouvais m'empêcher de rire quand j'entendais Rémi se forcer à chanter les mauvaises paroles ou les mauvaises notes. Même si parfois on remarquait qu'il ne faisait pas exprès et cela envenimait notre fou-rire. Il avait l'air quand même très fier de ses conneries...

On venait d'arriver à l'hôtel d'Orléans, on y déposa nos bagages dans les chambres et on partit en direction de la salle. Ce n'était pas aussi grand qu'un Zénith mais pas trop petit non plus. C'était parfaitement ce que je m'étais imaginée quand j'avais regardé certaines de leurs interviews. Ils n'étaient pas très connus mais pourtant leurs musiques sont si motivantes mais je suis persuadée qu'un jour ils « perceront » et on pourra les voir en tête d'affiche d'un festival.

Pendant que les garçons prenaient leurs marques sur scène, moi je prenais les miennes en fosse avec la lumière et tout le tralala. Je partis discuter avec l'ingé des lumières pour être un peu plus calée pour les photos. Une fois fait, je recherchais des petits spots où me poser pendant le concert pour avoir des beaux angles. Alors que j'avais trouvé un coin assez cool avec un super angle, je m'amusais à prendre les garçons pendant les répétitions. Ils avaient l'air concentré même si de temps en temps ils s'amusaient un peu à jouer aux cons. Quant à Pauline, elle avait préféré rester à l'hôtel pour faire toute la paperasse pour les autres dates. Il fallait bien que quelqu'un s'y colle...

Pendant que je trifouillais sur mon appareil photo, un des cons de services que je shoot décida de me faire peur en arrivant en douce. Le cri le plus puissant de ma vie s'extirpa de mon corps. Tous le reste des garçons arrivèrent en panique pendant que l'autre imbécile de Vincent était plié de rire derrière moi alors que moi je le regardais avec la main sur le cœur. Je le rejoignis dans son fou-rire alors que les trois autres nous regardèrent avec incompréhension.

[...]

L'heure de monter sur scène arrivait à grand pas et la salle venait de se finir de se remplir. Les garçons allaient monter sur scène, je leur souhaitais bonne chance et je partis prendre place dans mon coin. Une fois que les garçons étaient arrivés, je me mis dans ma bulle et commençai de les prendre en photos.

Je décida de changer de spot et me plaça derrière eux. Sylvain taquina mon objectif, je me posai près de Anli pour le scruter un peu plus dans mon viseur. Il avait l'air tellement dans son monde qu'il me fit sourire bêtement. Je ne sais pas pourquoi mais voir des gens comme eux, si passionnés, me fait sourire d'une façon très niaise et très fan.

[...]

Le concert et les dédicaces étaient finis et les gars avaient encore trop d'excitation pour aller dormir, et je ne voulais pas non plus rentrer à l'hôtel alors nous avons tous pris la direction d'un bar qui était tenu par un ami de Vincent. Il avait réussi à nous privatiser l'arrière salle qui ressemblait à une petite boîte de nuit. La musique était à son maximum et on avait même un peu du mal à s'entendre.

On s'assoit tous sur les banquettes qu'il y avait tout autour. Pauline s'était endormi à l'hôtel et Anli l'avait rejoint, je me retrouvais donc seule avec les trois zigotos complètement dégénérés.

L'alcool ayant bien fait son compte sur Rémi et Vincent, Sylvain et moi étions devenus des nounous de ces deux fous. Rémi devenait de plus en plus collant et cela faisait bien rire les deux autres. Je décidai de me prendre au jeu de Rémi, je jouais la petite innocente qui se laissait charmer par le beau jeune homme qui me collait. Sylvain et moi étions pliés de rire, pendant que le lourd de service continuait son jeu de charme. Alors que je riais aux éclats, Rémi replaça une mèche derrière mon oreille et s'approcha dangereusement de mes lèvres. Je reculai brusquement en continuant de rire, amusée par le comportement de Pex, je crois que c'est ça son nom de scène, un peu bizarre mais amusant.

« Ok, je crois qu'il est l'heure de rentrer parce que là tu commences à devenir fou, dis-je en essayant d'articuler malgré mon fou-rire.

-Ouais parce que là l'alcool lui monte à la tête, se moqua Sylvain »

[...]

On rentra à l'hôtel quelques minutes plus tard avec beaucoup de difficultés à causes des deux zozos qui couraient dans tous les sens et qui s'émerveillaient devant chaque poteau. On s'endormit directement dans nos lits respectifs, on a laissé les deux fous dans la même chambre car c'était trop compliqué de s'en sortir, laissant Sylvain et moi dans le même lit.

Sylvain (VSO)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant