Le repos

59 7 8
                                    

« Messieurs, Arianne est réveillé mais elle a reçu un choc. Allez-y mollo, hein. Bon en tout cas évitez les sports extrêmes et ce genre de truc, finit-il en jouant avec ses sourcils

-N'est-ce pas Sylvain ? demanda Pex en regardant devant lui, fier de sa connerie

-Ta gueule, répondis-je gêné

-Bon on va partir, vous pouvez allez la voir mais ne faites pas trop de bruit

-Merci messieurs, vraiment merci, dit Vincent

-Pas de soucis et j'espère ne pas vous revoir, termina-t-il avec un accent du sud »

Les pompiers venaient de quitter notre bateau, il nous restait encore une journée à passer pour ensuite rentrer au port le soir même. Il devait être midi et demi quand les garçons me demandèrent d'aller voir Arianne, tout seul...

Leur excuse ? Ils m'ont dit que j'étais celui qui avait eu le plus peur et cela leur semblait logique que j'aille lui parler seul. Je vous avoue que leur excuse me semblait toute pétée dans le sens où même s'ils ne le montrent pas, je les connais et qu'ils ont autant été touché que moi. J'acceptai tout de même, parce qu'au fond de moi c'est ce que je voulais vraiment, et parti voir Ari dans le salon.

« Hey ça va ?

-Oui, je t'avoue que j'ai très mal à la tête mais ça passe

-Ah et tu te souviens de tout ? demandais-je pas très sûr de moi, voulant vérifier que les débordements de mes sentiments n'auront pas de conséquence sur le reste

-Euh non, il faut que je me souvienne de quelque chose ?

-Ah... Non... Rien du tout »

Je ne sais tellement pas mentir... Mais elle me sourit en rougissant, comprenant sûrement la raison de ma question. Elle est si belle, même quand ses joues rougissent. Limite, elle est encore plus mignonne.

Oui je l'aime bien...

[...]

PDV ARIANNE

Sylvain était posé sur le siège à mes côtés, les deux autres zigotos étaient assis sur la table tout en m'harcelant de question pour savoir comment je me sentais et si j'avais vu quelque chose pendant mon « coma ». Ils devaient sûrement se croire dans un film de science-fiction, où j'aurai eu un contact avec l'au-delà, mais malheureusement pour eux, je n'ai plus aucun souvenir de ce qu'il s'est passé après que ma tête a heurté la coque du bateau

« Les pompiers ont dit de te laisser au repos jusqu'à ce soir et demain tu pourras gambader comme un petit lapin

-Merci les gars d'être là pour moi...

-Ouais bah soit pas trop remerciant parce que je te rappelle que c'est un peu de notre faute si t'es allongée dans ce fauteuil comme un légume, finit Vincent en me regardant avec un air triste

-Nan, les gars c'est pas de votre faute. C'était juste un mauvais concours de circonstance »

Les gars me forcèrent à rester posée dans le bateau ou allongée sur la terrasse du pont supérieur, à l'ombre bien sûr. Quant à eux, ils prirent leurs maillots de bain et sautèrent à l'eau, en faisant attention de ne pas tomber comme des merdes comme moi. Sylvain resta avec moi, soi-disant qu'il avait mal au dos et que nager lui tirait trop les lombaires.

« Il faudrait qu'on parle, nan ? demandai-je le rouge aux joues

-Euh ouais

-Ecoute je n'aurais pas dû t'embrasser comme ça »

Je me sentais rougir de plus belle, et ceux, pas à cause du soleil. J'ai toujours eu du mal à parler de ce que ressent. Et encore plus face à lui. Ouvrir mon cœur comme je le fais n'est pas dans mes habitudes.

« Euh ouais, enfin évite de me sauter dessus aussi brutalement à l'avenir...

-J'essayerai... »

On souriait comme deux idiots, et j'avais envie de me mettre des claques. Je ne sais pas comment je faisais pour parler de ça en toute légèreté. Je n'avais pas confiance en moi, et encore moins dans les autres... mais les trois cons qui me tenaient compagnie depuis plusieurs jours maintenant avaient réussi à gagner ma confiance plus que quiconque. 

« Sinon je pense que si tu m'as embrassé ce n'est pas pour rien, hein...

-Haha oui... »

Je vous le confirme : la gêne est belle et bien présente. Et les claques imaginaires que je me mets sont de plus en plus forte. Non mais vraiment pourquoi je suis stupide au point de parler de ça face à la personne concernée par... par ça...

« Bon alors, euh, je me redressai pour m'assoir face à lui. Je pense que t'as compris que je t'aimais bien...

-Aimais ? je pouvais voir un sourire malicieux se poser sur ses lèvres.

-Pffff, je levai les yeux au ciel, aime. Et toi tu vas pas t'en sortir comme ça...

-Quoi moi, demanda-t-il surpris

-Bah je sais pas... »

Je me mis sur mes genoux au pied de son transat et entrepris de l'imiter avec une voix assez aigue pour le faire bien chier... J'accentuai cela avec des manières de tragédie de théâtre classique, toujours dans le but de me moquer.

« Ari, je t'en supplie, reste avec moi. Ari ne me laisse pas par pitié »

La tête qu'ornait Sylvain était magistrale. Et bien évidemment, on remercie Rémi de m'avoir raconté ça...

« Oh non... Ne me dis pas que... »

Il mit ses mains sur son visage pour masquer la gêne qui devait le tourmenter. Puis il se saisit d'un des coussins des transats et me le lança sur la tête. Mon instinct de gamine et de joueuse pris le dessus, même si je suis sûr que l'adulte de 25 ans qui se trouvaient en face de moi avait perdu environ 20 ans au moment où le coussin avait quitté sa main.

« Eh trou duc, dois-je te rappeler que y'a 30 minutes j'étais allongée et entourée de forts et beaux pompiers ? dis-je le sourire aux lèvres

-Ah, tu dois confondre avec les zozos de service qui te servent de potes

-Hmm, qui ça ? demandai-je innocemment

-Je vais me venger

-Oh bah c'est con tu ne peux pas... Les beaux et forts et musclés pompiers m'ont dit de rester au calme pendant 24 heures... »

Il me regarda avec une mine boudeuse, cherchant sûrement un moyen pour se venger. Les deux rappeurs qui étaient partis se baigner comme des petits enfants venaient de revenir.

On décida de rentrer au port, en effet la journée avait été longue et les dates allaient reprendre bientôt. Il fallait bien qu'on reprenne tous un peu de force après cette courte pause qui avait été un peu tumultueuse...

Sylvain (VSO)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant