ᴀᴍᴏᴜʀ ᴘᴀssɪᴏɴɴᴇʟ - ˢᵒᵖᵉ / ʸᵒᵒⁿˢᵉᵒᵏ

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Je suis vraiment joie. Je ne sais pas où cette fiction va aller encore, mais je remercie de tout mon cœur chaque personne qui prend la peine de lire cette histoire. S'il vous plaît, laissez un commentaire ou autre, pour que je sache qui suis ce livre, vous êtes géniaux.

Double update ! Je voulais pas vous laissez avec un chapitre aussi court avant. Je vous préviens aussi, j'ai pas encore décidé pour le rythme de parution, mais j'essaierai de publier le plus possible :)

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Cela faisait maintenant plusieurs années que la famille habitait dans leur maison à l'écart de Gwangju. Leur fils était entré au collège depuis presque trois années.

Ses parents avaient pris l'habitude de l'emmener là-bas à bord d'une voiture qu'ils avaient longuement hésité à acheter, pour une raison que l'enfant ignorait.

Enfin, ils l'y conduisaient jusqu'à ce que les premiers grattes ciels de la ville fassent leur apparition. Après cela, ils le laissaient y aller à pied, assurant que ça lui permettrait de mieux connaître les environs si jamais il devait rentrer seul chez eux un jour.

Mais tout de même. Ça faisait quand même plusieurs années qu'il retenait le chemin.

Autre comportement étrange qu'ils avaient à l'égard de leur fils: ils étaient toujours très inquiets par sa santé, son bien-être, ou ses fréquentations. Il leur était arrivé de venir toutes les cinq minutes dans sa chambre pour s'assurer qu'il n'avait besoin de rien, que tout se passait bien.

Cependant, le jeune garçon ne se doutait pas qu'ils agissaient bizarrement, qu'ils avaient une peur maladive pour leur enfant, pour lui c'était quelque chose que tous les parents faisaient.

Comme chaque jour d'école, ses parents l'avaient laissé sur le bord de la route, là où la route se faisait plus grande, là où on croisait enfin quelques passants. Après qu'ils l'aient couvert une nouvelle fois d'avertissements et de baisers, le collégien se sépara d'eux et commença à marcher en direction de son établissement scolaire, sans lancer de regard derrière lui à la voiture qui préférait s'assurer que le jeune garçon réussisse sa périlleuse traversée sur le trottoir tant qu'il était encore dans leur champ de vision.

L'adolescent prit quelques tournants, traversa un ou deux carrefours, et parvint enfin dans son collège. Il traversa rapidement la cour, remplie d'élèves de tous niveaux confondu car tous rentraient à cette heure-ci.

Regardant brièvement autour de lui si ses amis étaient arrivés, il finit par continuer son chemin jusqu'aux casiers en ne les apercevant pas. Mais alors, une main se posa presque aussitôt sur son épaule. L'interpellé se retourna, son interlocuteur esquissant un large sourire tout en s'écriant d'un air surpris:

« Mais regardez qui voilà ! C'est rare de te voir si tôt... D'habitude t'arrive juste avant la sonnerie ! »

Le jeune garçon détailla plusieurs secondes du regard celui qui venait de lui adresser la parole, lui souriant faiblement pour toute réponse. Et sans même qu'il ne lui ait demandé quoi que ce soit, son aîné, plus grand en taille que lui d'ailleurs, passa son bras autour de ses épaules et lui murmura d'un ton tracassé :

« Tu sais... Les autres continuent encore à dire des choses vraiment dégueulasses à ton égard... C'est vraiment horrible, ils ont aucun respect. »

Bien sûr. Il était obligé de lui rappeler ceci.

« Vraiment, je te défends quand je les entends dire ce genre de choses. Haha, je sais pas ce que tu serais sans moi, ricana t-il. Tu sais bien que je pourrai à tout moment aller de leur côté, mais je le ferais pas, car t'es une bonne personne, toi. »

Il tourna la tête vers le plus jeune, qui se mordait la lèvre pour ne pas laisser sa tristesse l'envahir.

« Tout à l'heure, on ira manger ensemble. Et je te promets qu'ils viendront pas t'embêter avec moi. »

Sans que le plus jeune ne réponde quoi que ce soit, l'autre sembla soudain se rappeler de quelque chose:

« Ahh, meeerde... Je sais pas si je pourrai être là finalement, j'ai oublié mon argent chez moi... Oh merde, je suis désolé. Tu pourrais m'avancer cette fois, s'il te plaît...? »

Comme les cinq fois précédentes.

Il sourit timidement, hochant la tête en assurant à son ami :

« Oui, pas de problèmes... M-mais faudrait quand même que tu t'en rappelles ce soir, enfi-

- Bien sûr, mec t'es le meilleur ! »

Savait-il au moins son nom ? Le plus jeune en doutait.

Ils avancèrent tous les deux jusqu'aux casiers en silence, leur chemin étant curieusement moins fréquenté aujourd'hui.

C'est alors qu'ils s'arrêtèrent - enfin, le plus âgé des deux s'arrêta et le plus jeune fut obligé de faire de même, le plus grand ayant remarqué quelqu'un plus loin, dans le couloir. Il chuchota à son ami, sans quitter des yeux l'autre:

« Hey, tu l'as vu, lui ? Il paraît que c'est un nouveau, un troisième. Il vient de Daegu, apparemment il déteste Gwangju et il râle toujours sur le fait que sa ville est mieux... Ce salaud à une humeur de merde et pourtant il a réussi à se faire des potes. Il a l'air vraiment chiant, tu trouves pas ? »

Il tourna la tête vers le plus jeune en attente d'une réponse, mais tout ce qu'il vit était son regard ancré sur le troisième. Dieu, qu'il était beau. Adossé contre un mur, on dirait qu'il attendait quelqu'un, somnolant la tête baissée. Il était principalement vêtu de noir, mais sa peau était presque blanche. Le jeune garçon ne pensait même plus à respirer. Qu'est ce qu'il aurait aimé pouvoir aller lui parler, maintenant, mais pour quoi dire ? Qu'il était magnifique ?

Non, il n'avait pas l'air chiant. Il avait l'air d'être parfait.

Son ami ne tarda pas à s'impatienter, cherchant à capter le regard du plus jeune, les sourcils froncés de mécontentement. D'une voix presque agressive, il lança:

« Hey, t'as fini de le mater comme un psychopathe ? T'es pas gay en plus ?! Beurk, ce serait trop dégueu... »

L'interpellé releva la tête immédiatement, fixant son ami l'air pris de court. Il n'osa pas regarder à nouveau le troisième, et baissa la tête mort de honte.

Si, il l'avait vraiment trouvé beau. Et il avait été attiré par lui, inexplicablement.

Enfin si, il y avait une explication. Il était une fois de plus pas comme les autres.

Il se sentait honteux, honteux d'être ce qu'il était. Ç'aurait été si simple d'être comme les autres.

Son ami plus grand soupira:

« Bon, je te laisse, je vais aller voir si les autres ont des trucs à raconter. Bye. »

Et il s'éloigna, sans rien ajouter, le laissant seul. Le jeune collégien avait bien lancé un regard vers le troisième, mais il semblait que celui ci était parti, ayant sûrement trouvé la personne qu'il attendait.

Il se dirigea vers les casiers, plus personne ne se trouvait dans le couloir. S'en était presque effrayant. Il ouvrit son casier, ne prenant plus attention aux tags qu'avaient été marqués dessus, par Dieu seul sait qui.

Et soudain, il sursauta.

Son casier, supposé être vide, contenait une feuille froissée.

Tremblant terriblement, il saisit la fiche. Ses yeux s'écarquillèrent, les larmes commençant à couler alors qu'il lut ce qu'il y était marqué en lettres majuscules rouges, accompagné de plusieurs croix :

« MEURS SALE DEMON ! »