la proie devenue chasseuse

chapitre 10

Point de vue de Dany

Je sors de l’eau, tous les regards se tournent vers moi. Mais, bordel ! C’est quoi leurs problèmes !

Je rejoins ma serviette, je lève la tête et fixe le regard de Thy. Je suis figée, hypnotisée, ensorcelée, captivée. J’ai des sensations bizarre, des frissons, une chaleur dans le corps, des papillons dans le ventre, mon cœur bat trop vite.

Je ne comprends pas ce qu’il se passe. Il me faut un dictionnaire. Il rompe le lien et part en courant dans l’eau. Je m’installe pour me sécher et je vois Jess me regarder.
Je n’arrive pas à déchiffrer son visage. L’inquiétude ? La tristesse ? L’amour ? Euh ! Bizarre !
Je m’allonge sur le ventre pour profiter du soleil.

- Dany ?
- Mun ?
- Tu en pense quoi du lieutenant Davis ?
- Pourquoi ?
- Bah ! Il te regarde avec … !
- Avec ? Soit plus précise, je ne comprends pas ! Oublie pas d’où je viens, je ne connais pas tout ça, et s’est perturbant !
- Que ressens-tu quand tu le regarde ? où veut-elle en venir
- Euh… ! Des frissons ! Une chaleur où il pose ses yeux… ! Des papillons dans le ventre… ! Je ne comprends pas, aide-moi, s’il te plaît ! dis-je dans un supplice
- Je vais être franche, tu tombes amoureuse de lui !
- Comme dans ton livre ? en lui montrant
- Oui !
- Je pourrais avoir la suite ?
- Bien sûr ! As-tu compris le sens de l’histoire ?
- Je pense ! Un amour au premier regard mais lui ne vois pas comme elle mais surtout ne se l’avoue pas !
- Tout à fait !
- Et tu crois qu’il est pareil ? Je ne veux plus être fouetter !
- Cela n’a rien avoir ! Le fouet que tu as connue est une punition et celui du livre est du plaisirs ! La douleur se transforme en plaisirs !
- Un fouet reste un fouet ! Il donne la même chose, des cicatrices !
- Non justement ! Le fouet du plaisirs , appelons-le comme ça, c’est une déconnexion de ton corps, il te donne un orgasme ! Le fouet que tu as eu est le mal, douleur, marque !
- Orgasme ? C’est quoi ? je suis perdu
- Oh ! Merde ! Bon, le plus simple va être de te fait une éducation sexuelle ! Il te reste une semaine d’adaptation ?
- Oui ! que me prépare-t-elle ?
- Alors, on va en profiter ! je vais te faire voir la différence mais avant tu vas lire la suite car le livre est aussi en film !
- Super ! J’ai hâte !
- Pour commencer regarde autour de toi ! Il y a des couples, des hommes qui draguent des filles ou femmes ! Un couple comme eux, il se donne du plaisirs mutuellement ! Par-contre, la drague comme là, c’est juste pour une nuit ou deux, tout dépend ! Je sais, s’est compliqué ! en me montrant du doigt
- Je comprends rien du tout, tu m’embrouille !
- Bon, on regardera des films !
- Ok !

On continue de discuter. Je me retourne, m’assoie et je vois sortir Thy de l’eau.

- Putain ! C’est quoi, c’est abdos ! je reste bouche bée sur son corps d’Appolon
- Oh ! Oh ! Je crois que Clark te fusille du regard ! Tu n’es vraiment pas discrète ! je tourne la tête vers elle
- Désolée !  Je dis ce que je pense, voix haute ou pas ! qu’elle chaleur d’un coup
Je regarde Clark, elle bave devant Thy. Elle le désir, elle s’apprête à lui sauter dessus, chose qu’elle fait d’ailleurs.

Un sentiment de jalousie me traverse le corps. elle l’embrasse à pleine bouche. Je les regarde un cours instant et baisse la tête.

- Que ressens-tu quand tu vois ça ? demande Jess en montrant du doigt
- Jalousie et déception ! dis-je à voix basse
- Tu aimerais être à sa place ? oh, que oui
- Oui et non !
- Oui, pour le fait qu’elle l’embrasse et non ? j’aimerais être a sa place
- Pour une fille de joie ! J’ai bien compris que c’est son jouet, elle n’a pas besoin de s’inquiétée, je lui laisse ! hélas pour moi
- Tout les mecs sont ses jouets ! Mais particulièrement Davis !
- Pourquoi ? je le savais, j’ai aucune chance avec lui
- Elle écarte les cuisses facilement !
- Elle l’aime ! Ca se voit dans son regard !
- Non, elle aime se faire baiser par lui, nuances ! Là, c’est juste pour te faire chier ! Elle est jalouse que Davis te regarde différemment !
- Jalouse de moi ! Arrête, ils se bouffent la langue, alors ne me dis pas… !

Je me lève et repars dans l’eau, sans un regard pour personne. Je plonge, nage, me fatigue. Je sens une colère venir, je vais pas tarder à exploser.

Je dois partir d’ici. La salle de boxe fera l’affaire. Je sors cours directement à la base, je voix le bâtiment et rentre avec fracas.

Me place devant le sac et frappe aussi fort que je peux, cela dur plus d’une heure. Je suis en nage et surtout en sang. Toujours en maillot. Des regards sur moi. Les mecs détournent le regard suite au miens, noir de colère.

- Quoi ? Vous avez un problème ? dis-je en hurlant
- Que t’arrive-t-il ? demande Millers inquiet
- Rien ! Vous faites chier ! Je ne comprends rien de la vie ici ! Je suis perdu ! je tombe à genoux, je pleure, cela ne s’arrête pas, des bras m’entourent

Je me relève, pars pour une douche froide. Arriver sous le jet d’eau froide, toujours en maillot. Je m’assoie sur le sol, genoux remonter sur ma poitrine, bras autour et je me balance d’avant en arrière.

Quelqu’un approche, me glisse des écouteurs et une musique douce me berce, une voix mélodieuse. Alicia Keys, Girl on Fire. Je la regarde, les larmes aux yeux. La chanson suivante amplifie la douleur. Lisen to your heart.

Je me lève de la douche, me déshabille, me sèche. Je m’enroule dans une grande serviette et pars vers mon armoire, je prends des dessous blanc, un jeans noir et un débardeur blanc. Baskets.

On part pour le réfectoire, manger. Le dîner se passe sans un mot. Pour le moment. Je sens une tension à l’arrivée de Clark.

- Comment va la Bombe ? je ne suis pas assez calmer
- Bien, fille de joie ! je la regarde droit dans les yeux, un défi
- Fille de joie ?  Je crois pas, non !
- Quand on se fait baiser par tout les hommes de la base, oui ! Ou pute, comme tu veux ?
- Je ne suis pas une pute ! dit-elle en hurlant
- Tu n’as aucun respect pour toi-même ! Je préfère être qui je suis et non comme toi ! Je ne suis pas pudique, certes, mais personne ne m’a fait écarter les cuisses ! je suis vraiment en colère, je ne contrôle plus mes paroles
- Dit la fille le plus clair de son temps à poil ! j’y suis pour rien
- On a pas eu la même éducation ! Tu as une famille, moi pas ! Tu as eu une enfance, moi pas ! Tu as eu de l’amour, moi de la douleur ! Tu as des amies, moi des tortionnaires ! Alors ? je continue sur ma lancer
- …
- Tu ne dis plus rien ? A la bonne heure ! Enfin j’ai clouer ta bouche ! Vas te faire baiser par qui tu veux, ce qui te rentre dans le cul, ne m’écorche pas la bouche !
- …
- Je ne connais peut-être pas la vie ici ! Mais tu ne connais pas la vraie vie là-bas !
- …

Je me lève, débarrasse mon plateau, et sors sous le regard de tout le réfectoire. Je me dirige vers mon dortoir, un grand besoin de me vider l’esprit. Je vais vers mon matelas, sors mon téléphone et écouteurs. Je lance la playlist de Gina, La Reina Del Flow. Plonge dans mes souvenirs.