Chapitre 16

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Le lendemain, je me suis réveillé les yeux lourds, les courbatures le long du corps. La journée de la veille m'avait achevé physiquement et c'était une bonne chose que mon corps s'endorme. C'était quand même ma dernière nuit dans le monde des mortels.
Dans quelques heures , ma décision allait être délivré aux supérieurs ( si ce n'était pas déjà fait ) et j'allais passer dans le couloir froid de la mort. D'un condamné à mort qui ne peut rien prouver , rien dire...
Pour éviter une menace.
La menace que je me reproduise et qu'il y ait un jour des hommes à ma capacité sur notre planète et dans nos océans.
Idée absurde ?
Non.
Ma mort par contre ?
Complètement.

Mais le temps n'est plus à y penser. J'allongea mon corps tout endolori sur mon lit. La cicatrice encore fraîche de ma poitrine me lanceait maintenant des piques atroces dans le cœur.
J'inspira profondément, prenant toute les odeurs insalubres de la piece. J'essayai de faire le vide sur tout. De tout oublier .
La compétition, la fortune et la notoriété que je voulais puis la trahison, la rapidité de mon arrestation, l'abandon de ma mère, la colère , les expériences, la torture....
Et cette fois ce n'était pas un film qui passait en boucle dans ma tête. C'était le vide plat et le calme complet.
Tout ce que je ressentais, c'était la profonde envie de voir de l'eau, de respirer de l'eau, de nager et de fuir dans les profondeurs. Je me sentai comme un poisson prit encore vivant à la chasse que l'on regardait mourir à petit feu avec le choix de le relâcher en mer ou de le tuer.
C'est tout ce que je pouvais ressentir . Et ce n'était pas plus mal. Finalement dans la vie, c'est tout ce qu'on devrait ressentir : L'air ou l'eau . Et rien d'autre. Être en vie et respirer. Comme un Lotus.
C'est le principal.
Et c'était seulement maintenant que j'arrivai a cette conclusion de ma vie...
Je fit un sourire sous mes bleus.

Est ce que c'est vraiment tout ce que j'avais besoin dans ma vie ? Est ce que je ne souhaitais pas autre chose genre l'amour ? Ou bien la paix ? Le regard de ma mère ? Mon propre regard joyeux ? Je n'en savais rien alors qu'il s'agissait des derniers instants de ma vie. C'était bizarre. Faire des conclusions aussi tôt alors que ma vie ne venait de commencer. C'était souvent ce que ma mère disait et maintenant je l'appliquai à moi.
De toute façon ma conclusion c'était quoi qu'il arrive la mort. Et j'avais choisi la plus confortable. Couché sur un brancard , face à des spots de lumière blanches dans une blouse blanche.
Mon cœur se mit a bondir comme un dernier saut.
J'etais complètement meurtri. J'allais vraiment mourir.

Soudain, la porte de ma porte se déchaîna.

" Jeune homme ta décision a été entendu par mes supérieurs. Tu peux me suivre."

Je fis comme si je ne l'avais pas entendu. Je continuai de comtempler une minute de plus le plafond sombre. Puis, je me relèva péniblement.

" Tu veux fumer quelque chose avant ? "

Hein ? C'était quel genre de gentillesse de dernière minute ?
Le garde semblait une mine un peu inquiet. Ça pouvait se comprendre. On ne voit pas souvent un condamné a mort de 17 ans , condamné pour respirer et sous l'accord des autorités, en secret...
Je secoua un non de la tête. Mon regard s'arrêta plutôt sur la bouteille d'eau encore a moitié posé sur la table.

" Je vais boire un dernier verre. Dis-je la gorge chargée."

Je saisis la bouteille et avale une bonne gorgée. C'est bien la dernière fois que je serais de ma vie en contact avec l'eau. La mer, l'eau, les vagues... Tout ses sentiments que j'avais voulus mêlés à la gloire et au succès. Les voilà à l'état brut dans cette bouteille en plastique.
Les bulles émises par ma bouche m'apaisait, des micro vagues se créent à la surface de toutes ses inscriptions autour de l'opercule. Des inscriptions sur le sel et le magnésium, et tout autour de la bouteille, une  demande de soutien financier à encore l'un de ses Uniceps en faveur des pauvres.
Cette fois c'est TERRA qui demande des sous ! Ça c'est le réseau qui s'occupe d'étudier la vie des réfugiés et des migrations forcés si je ne me trompes pas....
Hein ?

Et tout à coup, mes yeux s'arrêtèrent. Je me figeait.
Les émigrés...
La migration...

Le gardien m'ordonna de me lever. Il ouvrit la porte.

" Il est l'heure , jeune homme."

Lotus of the BreathOù les histoires vivent. Découvrez maintenant