Neuf ; Coupé en deux

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Valerie sortit un stylo bille de son tiroir en soupirant, avant de feuilleter les pages de son cahier et s’arrêter à une page vierge.

Elle n’a pas fait ça depuis un moment, parce qu’elle avait toujours peur de le faire, mais autant que ça lui faisait peur, ça aidait. Elle n’aimait pas trop penser à ses cauchemars, au lieu de ça, elle les retranscrivait.

Valerie a eu cette technique de délivrance de son second thérapeute, Dr. Richardson. Il était vraiment un gars bien, mais malheureusement, sa femme lui a tiré dessus il y a six mois. Ce n’était pas tellement choquant parce que sa femme le détestait vraiment.

Aussitôt que Valerie commença à écrire, elle ne pouvait plus s’arrêter. Elle écrivait à propos de son cauchemar récurent. Un qui n’avait pas vraiment de signification, mais ça la pétrifiait.

« J’étais dans un ascenseur avec peu d’espace. Je pressais le bouton du onzième étage et commençais à me ronger les ongles, attendant que les portes de  l’ascenseur s’ouvrent. Soudainement, l’ascenseur s’arrêta. Il est tombé en panne. C’était inattendu, mais c’est le truc des rêves, tu t’attends toujours à l’inattendu. Aussi ringard que ça en a l’air, c’est vrai. Je ne savais pas quoi faire, parce que cet ascenseur n’avait pas de bouton d’urgence. J’essayais d’ouvrir les portes de l’ascenseur avec mes mains. Et ça a marché ; les portes de l’ascenseur étaient légèrement ouvertes, mais je pouvais encore faufiler mon corps menu à travers les portes. L’ascenseur était arrêté entre deux étages, mais ce n’était pas trop dangereux. Soudainement, l’ascenseur fonctionna de nouveau, juste au moment où je commençai à y sortir. L’ascenseur a commencé à monter et ce fut à ce moment-là que mon corps fut coupé en deux. » 

Au moment où elle finit d’écrire, des larmes coulaient le long de ses joues pleines de taches de rousseur et ses mains tremblaient. Elle jeta durement le livre sur le sol et se leva maladroitement, titubant jusqu’à sa chambre.

Son corps se laissa tomber brusquement et se retrouva dans un coin de son appartement. Elle serra ses genoux, sanglotant sans se contrôler.

Il y eut des éclats de voix dans sa tête psalmodiant et criant et ce fut à ce moment-là qu’elle réalisa qu’elle s’en fichait d’être sourde. Ou morte. Elle s’en fichait des deux.

Quelques moments plus tard Valerie réalisa qu’il n’y avait plus de voix dans sa tête. Les cris-perçants venaient de sa gorge, maintenant irritée.

Les gens ont toujours représenté les troubles comme de belles choses. Mais ce n’est pas le cas. Ils te détruisent. Ils te font penser à des choses auxquelles tu ne devrais pas penser. Ils te hantent, te font tellement rêver d’avoir la vie de quelqu’un d’autre. T’aimer et accepter le fait que tu es qui tu es, était toujours difficile pour les gens avec ces troubles. Les maladies mentales ne te mènent pas seulement une vie de misère et tristesse, mais ils te mènent aussi à la mort.

Valerie se leva soudainement, essuya ses yeux et sortit de son appartement. Elle s’en fichait si elle était pieds nus ou s’il était quatre heures du matin, mais elle se trouvait devant l’appartement de Calum.

Nightmare Disorder // c.h (Traduction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant