Lorsque je me retournai, je ne la vis plus. J'essayai de me convaincre ; elle avait pris un autre chemin plus court, après tout, peut-être qu'elle avait trouvé un second souterrain plus direct que le chemin habituel. Au fond de moi, j'étais sûr que cela était faux. Mais je persistai à me persuader du contraire pour moi et non pour elle. Je devais continuer de croire à cela afin de m'éviter une bêtise qui pourrait causer notre perte. Une vision me traversa l'esprit. Je la vis encerclé de gardes pré-ministériaux armés jusqu'aux dents. Une sueur froide me caressa le dos. Elle me fit presque faire demi-tour. Je l'aurais fait, si seulement, elle avait été une priorité. La Boite Virtuelle est bien plus importante. Chaque chose en son temps. Arrivé dans le QG, je me précipitai vers la bibliothèque, j'avais, avec les nuits de gardes, eu le temps de survoler quelques-uns de ses livres et avait pu repérer ceux qui comporter des sorts que je pouvais réaliser. Ma maîtrise n'est certes pas à son apogée mais j'ai atteint un niveau qu'aucun Mercenaire n'égal. Mais jamais je ne pourrais me mesurer à Maitre Kolkoza. Ses sortilèges sont bien trop puissants. Il restera le Seigneur Des Mercenaires, jusqu'à ce qu'il meure. Celui qui le succèdera, sera le Mercenaire qui réussira toutes les épreuves imposées par le protocole. Pour l'instant, je dois seulement me contenter de prononcer des mots en Joiliens, la langue universelle. « Acarat Meducatye Luviek Pruibonix ! » Je prononce cette phrase plusieurs fois à la suite. Rien. Je m'énerve puis me calme ; pour pratiquer un sort, la concentration doit être optimale. Je recommence, encore et encore, de plus en plus fort. Mon bras se tend, je ne le contrôle plus. Un filet d'énergie verte en sorti. Je le vis s'étendre dans l'espace vide de la Boite Virtuelle puis se tordre dans tous les sens. D'un seul coup, un éclat lumineux s'en dégagea. Blanc. Mes yeux retrouvèrent la vue quelques secondes plus tard. Je tournai la tête dans tous les sens ; rien n'avait changé. Affolé, je sorti. Une fois à l'extérieur, je me retournai et vis une cour vide et sans âme. La joie monta, j'avais réussi ! J'aurai voulu le montrer à Kayo mais elle n'était plus ici. Nous nous étions séparées et cela m'inquiéter. Surtout après l'atroce pensée de tout à l'heure. Je n'entendis plus le son du cor résonné. Mes yeux se levèrent. Du haut de la tour, je la vis me regarder. Son visage avait perdu son éclat. Sur le moment, je ne compris pas. Je l'interrogeai de mon regard, elle se tourna sur le côté, je vis une flèche plantée. Horrifié, je courus vers elle. Arrivé, je la pris dans mes bras. Des larmes coulèrent. Mais pas de son visage, du mien. Une colère monta en moi, une haine incontrôlable. Sa main caressa mon visage. Elle ouvrit sa bouche, et dans un filet de voix, elle m'expliqua :- Je suis désolée. Tu n'avais pas le temps.
- Si, bien sûr que si.
- Non, répondit-elle, ils allaient bien trop vite. Il ne te reste plus beaucoup de temps.
- Mais regarde, j'ai réussi, elle a disparue.
Je pointai du doigt la cour vide.
- J'ai dû servir d'appât. Durant les tours de gardes, j'ai trouvé un sort de téléportation. Je peux ouvrir des portails n'importe où mais je n'ai le droit qu'à trois déplacements par Lune.
- Je suis un peu perdu.
- Tu n'avais pas le temps alors j'ai ouvert une première porte pour aller un peu plus loin du château pour attirer leurs attentions.
- Et ça à marcher, et tu t'es prise une flèche n'est-ce pas ?
- Ne me coupe pas, s'il te plaît. Je suis arrivée devant la porte pour qu'ils me voient par le deuxième passage. Comme ça, ils savent que je suis ici. Et le troisième, c'est pour toi. Tu accèderas directement à la Boite Virtuelle. Ils ne t'ont pas vu, ils ne te chercheront pas.