Poèmes - Ce que nous sommes

Et si jamais...

Et si jamais je m'en allais.

De peine, d'amour ou d'accident.

Et si jamais je partirais.

De haine, de bravoure en plein printemps.

Je ne voudrais pas voir vos blâmes.

Pourquoi, pour qui et pour longtemps.

Je ne voudrais pas croire vos larmes.

Entendre les cris de mes parents.

Et si jamais je voulais mourir.

Amis, pourriez-vous m'oublier ?

Et si jamais je voulais m'enfuir.

Famille, pourriez-vous m'pardonner ?

Je ne suis rien de plus qu'un sot !

A me voir partir avant l'heure.

Je ne mérite pas ce repos.

Je ne mérite pas cette faveur !

Vivez au loin même sans moi

Aimez vous comme si je n'existais pas

Continuez de rire, suivez la joie.

Vêtus de noirs ne venez pas !

Je ne désire pas votre tristesse

Je ne veux pas entendre vos sanglots

Voyez votre vie, pleine de richesse !

Profitez en tant qu'il le faut !

Haïssez-moi, ne m'aimez pas !

Je ne suis au fond qu'un égoïste.

Pour vous faire connaître ça,

Je n'étais au fond qu'un utopiste !

J'ai espéré de mon vivant

D'un futur encore possible.

Mais ne pouvant vivre que dans le présent,

Ou l'avenir inaccessible.

Alors oui, j'avoue avoir commit

Des atrocités et des blessés.

Et évidemment, vous l'avez compris

Je n'ai jamais pu m'le pardonner.

J'en ai abandonné plus d'un,

J'en trahis plus que les autres.

A s'en demander pourquoi aucun,

Ne m'avait dit à qui la faute !

Et si jamais c'était trop tard,

Que ce poème reste muet.

Que votre amour à mon égard,

N'ai pu retenir mes regrets.

Et si jamais je m'endormais,

Bercé par dieu ou le néant.

Ne vous accrochez pas au passé,

Ne reproduisez pas ce testament.