l'immortelle

Chapitre 4

Les terres du clan McNeil s'éloignaient peu à peu, et les trois femmes ne purent retenir leurs larmes. 

Toutefois, il leur fallait quitter le domaine un moment afin de faire réagir Callum face à son comportement envers elles. 

En fin d'après-midi, Callum, Liam et Aiden rentrèrent des champs. 

La maison était calme, bien trop calme, dépourvue de toute présence.

Callum monta à l'étage pour vérifier la présence de Mia, mais ni elle, ni sa mère, ni sa fille ne s'y trouvaient. 

En observant la commode vidée de tout leur linge, il comprit que sa femme, excédée par ses sautes d'humeur, avait préféré fuir loin de lui. 

Descendant, il rejoignit Liam et Aiden pour les informer du départ des deux femmes. 

Ils ne furent qu'à moitié surpris par la nouvelle.

L'envie de partir à leur recherche tenaillait Callum, mais Aiden réussit à le dissuader en lui rappelant qu'elles avaient besoin de se ressourcer après les récents événements. 

Callum passa la nuit à vider les bouteilles de gnôle de la maison, finissant par s'endormir complètement ivre au petit matin.

Liam et Aiden partirent aux champs à deux seulement, sachant que la journée serait longue. 

Vers seize heures, Callum se réveilla enfin avec un énorme mal de crâne. 

Ses yeux brûlaient, signe qu'il avait probablement pleuré pendant son sommeil. 

Resté allongé dans son lit, il pensait intensément à sa femme et sa fille.Une fois que Liam et Aiden furent rentrés, Callum prit la décision de se ressaisir afin de reconquérir le cœur de sa tendre épouse. 

Plus de trois mois s'étaient écoulés depuis le départ de Mia et sa mère pour Fort William, et leur absence lui pesait énormément. 

Il décida donc de les rejoindre, accompagné de son beau-frère Aiden.Après une journée de voyage, ils arrivèrent à Fort William. 

Face à la demeure de son oncle Duncan McNeil, une émotion forte saisit Callum lorsqu'il mit pied à terre. 

Les bruits extérieurs alertèrent Mia, qui se dirigea vers la grande porte d'entrée. 

En découvrant les visages des visiteurs, son sang ne fit qu'un tour et son cœur s'emballa.

Bien que le comportement de son mari l'ait contrariée, son absence l'avait tourmentée bien plus que de raison. 

Callum fixait Mia avec intensité alors qu'elle s'avançait. 

Elle étreignit son grand frère avec force dans ses bras, réservant à son mari un simple bonjour. 

À cet instant, Callum aurait préféré qu'elle lui enfonce un couteau en plein cœur, tant la douleur de son indifférence le blessait profondément.

Il était conscient que c'était lui qui avait provoqué une telle réaction chez sa femme. 

Il l'avait blessée au plus profond et il savait qu'elle allait probablement lui faire payer cela. 

Quand Éilidh sortit à son tour, accompagnée de Millie, Duncan et son épouse Sally, elle salua Aiden et ne put s'empêcher de prendre son fils dans ses bras. 

Ils lui avaient tous deux énormément manqué.

Callum s'avança pour saluer son oncle, sa tante et la douce Millie, Aiden fit de même. 

Duncan proposa qu'ils rentrent pour se restaurer après ce long trajet. 

En entrant, Callum aperçut sa petite Freya jouant sur une couverture au milieu du salon. 

Il s'approcha d'elle pour la serrer fort dans ses bras et lui offrir un énorme câlin. 

Elle mit quelques secondes avant de le reconnaître, mais leur complicité père-fille refit surface rapidement.

En levant les yeux vers sa femme, Callum ne put s'empêcher de remarquer son petit ventre arrondi. 

En effet, Mia avait quitté le domaine McNeil enceinte et ne s'en était rendu compte que quelques semaines après leur arrivée à Fort William.

 « Tu es aussi belle que dans mon souvenir », dit-il en la regardant. 

Elle expira lentement et lui répondit froidement par un simple merci.

Il ne savait plus du tout comment se comporter avec elle. 

Se demandait-il si elle allait lui faire payer encore longtemps son manque d'attention envers elle ? 

La question de pouvoir l'honorer comme un mari le devrait se posa également. 

Il décida d'attendre le bon moment pour engager une vraie discussion avec elle et s'excuser de son comportement.

Toutefois, il savait que lorsque sa femme avait une idée en tête, rien ou presque ne pouvait la détourner. 

Le soleil s'était couché depuis longtemps lorsqu'il rejoignit sa femme dans la chambre.

 Mia était déjà installée dans le lit, sa fille soigneusement placée au milieu. 

Le message était on ne peut plus clair : elle ne voulait pas de lui près d'elle.

Ils passèrent la nuit dans le même lit, sans pour autant se toucher, même du bout des doigts. 

Mia n'avait pas prononcé un mot, même lorsque Callum avait tenté d'entamer une discussion. 

Le lendemain, Aiden remarqua le froid qui régnait entre sa petite sœur et son beau-frère

À midi, Sally demanda gentiment à Aiden d'aller chercher Callum à l'écurie car le repas allait être servi. 

Aiden s'exécuta. 

Profitant de ce court tête-à-tête avec son beau-frère, il osa lui poser la question sur leur situation avec Mia.

"Mia et toi, vous ne vous parlez toujours pas ? 

C'est toujours la guerre," demanda Aiden. 

"Je crains que oui. Elle refuse catégoriquement de m'adresser la parole," répondit Callum. 

"Tu sais à quel point ma sœur t'aime. Ne t'inquiète pas, cela finira par passer." 

"Je comprends qu'il soit difficile pour elle de revenir en arrière. Je l'ai blessée au plus profond de son âme et je m'en veux terriblement." 

"Si j'ai un seul conseil à te donner, c'est d'avoir une bonne discussion avec Mia." 

"J'ai déjà essayé, mais elle refuse tout contact avec moi. 

Je ne sais plus quoi faire pour la convaincre que c'est du passé et lui dire à quel point je m'en veux pour mon comportement."

 "Ne t'inquiète pas, je vais aller lui parler et voir si je peux plaider ta cause. Après tout, elle a toujours suivi mes conseils jusqu'ici."

 "Je compte sur toi, Aiden. J'ai agi bêtement, je le sais, mais je ne veux pas perdre ma femme. Je l'aime tant."

 "Nous commettons tous des erreurs, mais nous avons tous droit à une deuxième chance, Callum."

Après leur discussion, les deux hommes retournèrent à la maison où le reste de la famille les attendait pour déjeuner.