Certains rêves nous ramène à la réalité (Mn frère )/Dadju

L'amour

Je m'endors.

Dring... Drong...

Je lève la tête et regarde l'heure. Mon dieu, il est déjà 9h ! Je dois aller à l’école. Je me lève précipitamment, je prends un bain rapide, même pas le temps de manger, je sors en fermant la porte derrière moi. Mon téléphone sonne.

— Allô, folle, t’es où ? Je suis devant chez toi ou t’es déjà partie à l’école ?

C’est Ismaël.

— Non, je descends justement, attends-moi, j’arrive.

Je prends l’ascenseur. Quelques minutes après, j’arrive et monte directement dans sa voiture.

— Bien ou quoi, mec ?
— Bien, et toi, ça va ?
— Tranquille, bon, démarre.

Il démarre, direction l’école. Une longue journée m’attend, je finis à 18h. Quelques minutes plus tard, on arrive et on rejoint nos classes respectives.

Vers 16h, en classe, je me rappelle d’un détail : j’ai oublié les chaussures d’Angelita dans la voiture de Dadju l’autre jour. Elle doit partir en Belgique pour deux semaines, et aujourd’hui, c’est le dernier jour avant les congés de Pâques. Oh non, elle va me tuer. La voilà qui arrive, comme si elle avait senti mon oubli.

— Mes chaussures.
— Une salutation ne coûte pas cher, tu sais !
— Je te saluerai quand j’aurai mes chaussures.

Pff, elle va encore me saouler aujourd’hui.

— Bon, j’ai oublié les chaussures dans la voiture de Dadju. J’écris à Dadju, et il les amène ce soir chez moi, d’accord ?
— QUOI ?

Elle crie si fort que tout le monde se retourne.

— Angelita, silence ! dit le prof.
— Désolée, monsieur... Maria, je vais te tuer, comment je fais pour avoir mes chaussures maintenant ?

Elle parle en petite voix, mais son regard pourrait me transpercer.

— Trop simple : tu viendras les chercher chez moi demain matin.
— 🙄🙄

Elle me regarde mal.

— Fais pas cette tête, imbécile.

On papote un peu, et j’écris à Dadju pour qu’il m’amène les chaussures. Il me dit qu’il a une urgence, mais qu’il va les confier à quelqu’un.

Après les cours, je rentre chez moi, je prends un bain, je mange, puis je m’installe sur le canapé devant la télé. Parfois, la famille en Guinée me manque. Ma grand-mère est chez mon oncle depuis hier. Elle était venue avec la maman de Dadju... enfin, ma maman adoptive. Elle veut que je l’appelle maman, mais je n’y arrive pas.

Mon téléphone sonne.

— Salut, ma fille.
— Salut, grand-mère, tu vas bien ?
— Oh, depuis quand tu m’appelles grand-mère ? Je croyais que j’étais ta maman. Ou bien, tu es toujours fâchée contre moi, Maria ?

Je ris.

— Mama, je plaisante. Toi-même tu sais que je ne peux pas être fâchée contre toi. Tu me manques trop.
— Oh, toi aussi tu me manques. Je voulais venir chez toi aujourd’hui, mais j’avais peur que tu sois encore fâchée.

On discute un moment. Elle me demande d’aller voir ma famille biologique pour mieux les connaître. Je lui promets de le faire, même si c’est difficile.

Vers 20h, j’attends toujours que quelqu’un vienne déposer les chaussures. On sonne à la porte. Je vais ouvrir. Deux hommes se tiennent devant moi. Je les reconnais : ce sont les types qui m’avaient suivie l’autre jour, ceux qu’Ismaël avait éloignés.