Chapitre 13

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- Et vous vous retrouvez où? lui demande Médusa.

- En général, au-dessus de la cafétéria.

- Je ne savais pas qu'il y avait quelque chose au dessus.

- Il faut croire que tu ne sais pas encore tout sur notre cher bahut. Alors, tu comptes nous rejoindre ?

- Mouai, je sais pas, je trouve ça un peu étrange de parler à un groupe de filles que je ne connais pas...

- Tu sais, tu peux venir une première fois sans parler de tes problèmes, tant que tu ne révèlent pas ceux des autres, et te décider plus tard à te confier, si ça peut te rassurer.

- Okay, on verra si j'ai le temps.

- D'accord, j'espère te voir parmi nous quand tu seras prête. Bisous ma belle, passe une bonne journée.

Une bonne journée... elle ne peut qu'être bonne, c'est les vacances et il fait beau.

Elle décide d'en profiter pour emprunter des livres à la bibliothèque  et les lire dehors, loin de toutes les personnes qui peuvent potentiellement la juger, alors qu'elles ne la connaissent pas, même pas son prénom à vrai dire...

Avec ce beau soleil, ça ne peut qu'être appréciable, surtout qu'il n'y a quasiment plus personne dans le lycée, juste quelques blondes en plastique et quelques garçons qui se prennent pour des hommes en étant dopés à la testostérone.

Ils sont tous rentrés chez eux pour les vacances, au près de leur très chère famille et amis d'enfance, chose que Médusa ne connaîtra jamais durant son cursus.

Des amis: elle n'en a pas vraiment, on est jamais mieux servi que par soi même de toute façon. Andréa étant une des rares exceptions.

Plus jeune, les autres enfants l'évitaient: elle avait des bonnes notes, les professeurs l'adoraient et elle préférait s'entraîner au lancé de couteaux, au tir-à-l'arc, ou quand il faisait plus froid, elle se réfugiait dans la bibliothèque à lire tous les livres de la section jeunesse certains sont même passés plus d'une fois dans ses mains; plutôt qu'aller à des goûters d'anniversaire pour jouer à faire la momie.

Elle était ce genre d'intello solitaire, mais ça ne lui déplaisait pas, au contraire.

Ses camarades, la voyaient entrer et sortir de la forêt, sans jamais savoir ce qu'elle y faisait. Une seule fut plus curieuse que les autres: Andréa. Elle s'y était risquée une fois. 

Cette fois là, Médusa était occupée à affûter son couteau sur un cailloux au sol, du moins elle essayait, quand elle avait vu Andréa arriver vers elle. Elle s'était cachée derrière un arbre, elle ne la connaissait pas encore et parler à des inconnus l'effrayait.

Andréa, elle, s'était assise face à l'arbre voyant bien que Médusa était cachée. Elle lui avait demandé ce qu'elle comptait faire avec son couteau, celle-ci, le lança.

Il passa à une vingtaine de centimètres de la tête d'Andréa pour se planter dans un arbre en face d'elle.

Andréa l'avait dévisagée quelques minutes et lui avait promis d'en parler à personne après l'avoir applaudie.

Depuis ce jour là, seule Andréa et ses sœurs sont au courant de ses occupations et elle en était ravie et l'est toujours à vrai dire. Moins de personnes savaient, et mieux c'était.
Quant à sa famille, la moitié étant à l'internat, l'autre travaillant plus de treize heures par jour pour leur payer ce lycée qui est réputé pour être le meilleur de la région.

Médusa se dit que sa mère, n'a pas vraiment besoin de s'occuper d'elle en plus de son travail, elle a assez de choses à faire comme ça et puis elle s'ennuierait seule chez elle; elle a déjà lu tous les livres que contiennent les bibliothèques de sa maison et ils habitent en ville, il lui est donc impossible de s'entraîner.

Arrivée à la bibliothèque, elle se dirige vers son rayon préféré: les livres historiques. Elle s'est découvert cette passion pour les livres historiques quand son professeur d'histoire au collège lui avait conseillé de lire un policier mélangé à des faits historiques, et que ça lui avait beaucoup plu. 

En faisant glisser le bout de ses doigts sur chacune des tranches de livres, elle remarque que certaines sont victimes de leur utilité, portant des cicatrices de leur sagesse.

Elle en prend un, sa couverture bordeaux et dorée, a attiré ses yeux, c'est un livre sur les sorcières de Salem, étrange, elle a beau être passionnée d'histoire, elle n'avait jamais pensé à lire quelque chose sur ces femmes, pourtant leur histoire paraît assez répandue dans le monde entier.

Elle l'emprunte et salue la bibliothécaire avant de se rendre dans la forêt.

Allongée dans la mousse tiédie par le soleil, elle réfléchi après avoir lu quelques chapitres. 

Elle décide d'y aller à ces réunions de soutien, et une fois qu'elle aura oublié, enfin du moins enterré tous ces souvenirs, elle mettra au point quelques petites choses avec ses soit-disant amies et les individus qui lui servent de sœurs. Elle veut se venger, elle pensait pouvoir leur faire confiance même si ses sœurs ne l'apprécient pas beaucoup et qu'elle le sait , elle est tout de même leur sœur, non?

Elle se replonge dans son livre le restant de la journée.

Lorsqu'elle tourne la dernière page, le soleil commence à voiler le ciel de couleurs rosées.

Elle retourne à la bibliothèque et dépose le livre dans le casier de la femme de l'accueil, puisqu'elle est déjà partie.

Médusa fini par retourner dans la chambre qu'elle partage avec Enyo, mais au passage, elle achète des fraises qu'elle compte bien partager à l'étage avec sa nouvelle colocataire.
Elles ont l'air succulentes, elle espère que cette intention va plaire à Enyo et qu'elles vont passer une bonne soirée.

MedusaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant