Chapitre 18

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Pendant ses cours de la matinée suivante, elle réfléchit à comment elle pourrait entacher la réputation d'Athie. Comment elle pourrait se venger tout en restant soft et évitant ainsi de se faire virer. Mais il faut que ce soit quand même quelque chose de marquant et théâtrale.
Elle repense alors à son lien avec Poséidon qu'elle avait compris en écoutant Andréa et Enyo, bien qu'elles pensaient que Médusa était trop perdue dans ses pensées pour comprendre.

Et si, elle jouait les cupidons ? Ou alors, elle repend une rumeur. Moui, mais laquelle dans ce cas ? Quelque chose qui lui fasse mal et qui détruit sa réputation...

Elle relève le nez du livre qu'elle était entrain de feuilleter, impossible pour elle de se concentrer un temps soit peu sur cette histoire de bûcheron tueur de nouveaux nés. Non. Chacune de ses pensées se tourne soit vers Athie ou Poséidon et de temps en temps sa coloc de chambre. 

Pourquoi est-ce qu'elle a l'impression de devenir folle ? De jouer dans un mauvais film pour ados ? Que quoi qu'il arrive, elle a le contrôle sur rien ? 

Elle lâche le livre et s'allonge dans la mousse tiédis par le soleil de la journée. Une coccinelle se pose sur son cou avant de s'envoler, petite on lui disait qu'il ferait beau le lendemain, on verra bien.

- Oh que c'est touchant,  notre princesse a des idées noires ...

- Tu peux vraiment plus te passer de moi, hein? 

Elle ne regarde même pas Poséidon qui vient de s'allonger à côté d'elle. Il ne représente plus aucun intérêt pour lui, ironiquement il lui semble plus parfait du tout. Mais encore pire, il agit comme un miroir et lui renvoie l'image de catin qu'elle a l'impression de renvoyer sur toutes les personnes qui sont un minima au courant de l'histoire. Bien qu'elle s'en fiche, elle n'est pas spécialement là pour se faire des amis, mais ça n'en reste pas moins attristant, puisque ces derniers temps, elle se met à penser comme eux.    

Il pose sa tête sur son épaule, elle ne réagit pas, il pose une main sur son ventre qu'elle s'empresse de retirer. 

- Alors tu peux toujours courir, c'est de ta faute si je suis devenue ainsi!

- De quoi parles-tu ? 

- Avant toi, j'étais la petite intello solitaire, maintenant je suis sur le point de devenir serial killer, mais un mauvais serial killer, je vais jamais jusqu'au bout. J'ai les idées, et encore quand je les ai, mais je vais jamais jusqu'au bout... Inutile. 

- Ah ouai quand même, t'es bonne pour l'hôpital psychiatrique. Je ne sais pas ce qui me retiens d'appeler. 

- Parce que tu m'aimes trop, toi aussi tu deviendrais fou sans moi.

- Désolé. 

-Désolé de quoi? 

- De t'avoir fais ça. 

- Ah ouai carrément, tu abuses de quelqu'un et tu penses qu'elle va t'excuser comme ça? J'espère que t'as pas fais ça aux autres quand même...

-Oui c'est ça et non puisque les autres ne se plaignent pas de mon charme. 

- Et pourquoi je t'excuserai?

- C'était pas vraiment voulu, c'était un pari.

- Et alors c'est toi qui a choisi de le relever ce pari. Tu es grand, assume maintenant.

- Oh c'est bon, je me suis excusé déjà!

- Tu abuses là, moi j'ai rien demandé à personne, tu squattes et en plus tu commences à être en colère, non mais calme toi. 

Il ne répond pas et reprend sa place sur l'épaule de Médusa qui le laisse faire. Elle fixe le ciel que laissent voir les feuilles des arbres et réfléchis. Réfléchis à quoi faire, elle ne se reconnait plus, elle ne sait même plus pourquoi elle veut se venger. Son parfum vient titiller ses narines, elle vient d'avoir une idée. Sa main se pose dans les cheveux bouclés de Poséidon. Elle lui fait des papouilles, respire un bon coup et ose demander, malgré la teinte rouge que prennent ses joues:

- Et si on remettais ça?

- De quoi ? 

Elle tourne sa tête de son index et de son pouce afin qu'il la regarde et l'embrasse. Elle pose la main sur son torse et se relève afin de s'asseoir sur lui et de continuer à l'embrasser jusqu'à manque de souffle. Elle sent son sourire contre ses lèvres, ses mains s'attardent sur ses hanches. Il rompt leur proximité avec une envie particulière.

- Tu me suis sans t'enfuir ? 

- Oui.

- Cette fois tu es bien consentante?

- Oui.

Ils se lèvent et traverse la lisière de la forêt puis la cours de l'académie sous le regard de leur entourage respectif. Arrivée devant le bâtiment des dortoirs elle aperçoit le regard de sa sœur Euryale puis celui d'Enyo qui la juge depuis l'autre côté du couloir. Ils montent les étages, main dans la main, dans un silence mortuaire, jusqu'à l'étage des garçons. Poséidon pousse la porte et conduis Médusa jusqu'à son lit. 

Son souffle chaud dans son cou, ses mains s'aventurant, leurs respirations mélangées...


MedusaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant