Chapitre 15

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A son réveil, Médusa est décidée à aller faire des recherches dans la journée pour trouver un poison au plus vite. 

Elle s'habille rapidement mais le temps qu'elle passe dans la salle de bain, Enyo part en lui laissant un mot sur sa paire de chaussures. En sortant, elle l'aperçoit : " Partie courir. Bonne recherches. On se voit à midi.". Elle se dit qu'au moins il n'y a pas de blabla inutile et que cette fille va droit au but, elle apprécie sa franchise jusque là, elle paraît vraiment forte mentalement, c'est certainement quelqu'un de génial. Elle se promet d'essayer d'apprendre à la connaître une fois que tout ça sera fini.

Elle se dirige vers la bibliothèque avec ses fidèles écouteurs pour éviter de parler à qui que ce soit, histoire de perdre un minimum de temps... Il faut que ça soit théâtrale, poétique, qu'on s'en souvienne ... et surtout que ça ne soit pas immédiat, pour qu'on ne puisse pas l'accuser.

Elle commence par chercher l'étagère relevant du botanique, et après différentes recherches, elle a un coup de foudre pour une plante en particulier. Elle en avait déjà plus ou moins entendu parler, mais elle semble vraiment efficace.

Médusa n'a plus qu'à faire en sorte de s'en procurer et chercher un moyen d'approcher cette plante d'Athie. Etant donné que la consommation de cette plante toxique et la meilleure façon d'en mourir, mais surtout la plus simple; il va falloir qu'elle se débrouille pour que cette substance passe par les lèvres de son ancienne amie, qui n'est plus qu'une traîtresse pour elle, maintenant.

Elle vérifie quelques informations sur internet et trouve finalement une jardinerie qui en vend à seulement trois kilomètres de Olympus Académie, elle pense pouvoir trouver le temps d'y aller le lendemain, mais il lui faudra être discrète qu'aucun soupçon de se porte sur elle, elle note l'adresse et se dirige vers le coin historique pour attendre midi afin de rentrer manger avec sa colocataire ainsi que lui annoncer qu'elle a trouvé de quoi empoisonner Athie.
Elle prend de nouveau un livre sur les sorcières de Salem, elle arrive même à trouver une bande-dessinée, et passe le temps, installée confortablement dans un des poufs du fond.

Ce qui est génial avec ces poufs c'est qu'ils sont à l'autre bout de la bibliothèque, ils sont donc très peu fréquentés, puisque les humains de cette génération ont souvent la fainéantise de marcher plus qu'il ne le faut, chose que Médusa fait régulièrement, pour justement éviter de croiser ce genre de personne.

Quelques heures plus tard, Enyo voit une femme souriante entrer dans sa chambre, elle se doute que son sourire n'a aucun rapport avec elle, et sûrement aucun non plus avec les sushis végétariens qu'elle vient de ramener.

Elle aperçoit quelque chose de griffonné sur le dessus de sa main, ça l'intrigue, mais elle attendra qu'elle parle la première pour ne pas la brusquer, sinon elle ne dira certainement rien du tout
Médusa se jette sur son lit et se relève en fixant Enyo. 

Celle-ci se fait mentalement la remarque, que lorsque sa colocataire la regarde ainsi, elle ressemble vraiment à un crapaud, elle ne peut finalement pas s'empêcher d'émettre un petit rire visible aux yeux de Médusa.

- Qu'est-ce qu'il y a? J'ai quelque chose sur le visage ? lui demande t-elle.

- Non... non c'est pas ça ... et elle continue à rire, mais moins discrètement cette fois, puisque Médusa l'a vue, elle n'a plus besoin de se cacher.

- Bah c'est quoi alors ?

Finalement, Médusa n'obtient sa réponse que cinq minutes plus tard, étant donné que Enyo n'arrivait pas à s'arrêter de rire, ce qui avait fini par contaminer Médusa qui rigolait également mais qui ne savait pas pourquoi.

- Alors c'était quoi la base de ton rire ? réessaye t-elle.

- Toi.

- Moi ? Il va falloir être plus précise, je comprends rien là ...

- Toi. Quand tu me regardes comme tu l'as fait tout à l'heure, on dirait un crapaud.

- Un crapaud ? Non mais oh, je te permet pas.

Médusa lui lance de nouveau un oreiller à travers la pièce et comme toujours, il atterrit en plein dans sa cible.

- Ah nan! Tu vas pas recommencer! Tu vas encore perdre! Enfin surtout ta dignité ...

Et Enyo éclate de nouveau de rire, fière de ce qu'elle vient de sortir et surtout de la tête de Médusa, surprise de cette remarque.

- Tu vas voir, si je vais perdre ma dignité!

Elle attrape un oreiller et saute sur le lit de sa colocataire. Elle l'attaque et la frappe avec sa nouvelle arme favorite.
Enyo se tordant de rire ne réagit pas tout de suite.

Une fois qu'elle a compris ce qu'il se passait, elle réussit à attraper les poignets de Médusa d'une main et de ses jambes immobiliser ses pieds qui lui servaient de défense, une fois protégée de ses coups, Enyo se met à la chatouiller de sa main restante. C'est maintenant au tour de Médusa de se tordre de rire, sa torture double d'ardeur lorsque son assaillante comprend qu'elle est plus sensible du derrière des genoux. Elle n'en peut plus, ses abdos lui font mal à force de rire, s'en est au point où ses yeux ont commencé à pleurer.

Elle capitule.

- Okay, tu as gagné, mais je m'entraînerai pour la prochaine fois ...

Enyo finit par la lâcher une fois de plus fière d'elle.

- T'inquiète pas que tu perdras quand même. et elle lui lance un oreiller au visage.

Médusa retourne sur son lit et fait mine de bouder en regardant le plafond.

- Ce que tu peux être susceptible.

Prise d'un syndrome d'immaturité, elle lui répond en lui tirant la langue et retourne à sa contemplation.

- Rho ... Au fait, j'ai parlé avec quelqu'un de mon cours de biologie, et il m'a parlée d'un poison qu'on peut trouver, même dans l'académie.

Médusa, intéressée,  se tourne vers Enyo et attend des explications, qu'elle ne semble pas vouloir donner, puisqu'elle s'arrête là.

- Et donc c'est quoi ce poison?

- Alors comme ça tu boudes plus ?

- Bof. Alors ?

- C'est du venin.

- Du venin de quoi ?

- De serpent.

- Attends, tu veux dire qu'il y a des serpents dans l'académie?

- Oui. Dehors mais aussi dans le vivarium du laboratoire et drôle de coïncidence, dans ce vivarium, il y a l'espèce qui nous intéresse, qui est aussi sûrement la seule mortelle dans le coin.

- Mortelle? Trop bien!

Elle réfléchis quelques secondes et se dit qu'avec un cocktail de deux poisons mortels, ça doublerait ses chances de la tuer... Il faut absolument qu'elle trouve un moyen d'avoir ce venin.

- Et c'est quoi comme serpent ?

- Une vipère aspic, en latin ça donne vipera aspis zinnikeri... C'est bien plus beau hein?

- C'est trop trop bien! Merci beaucoup, je t'en suis reconnaissante. Tu voudras bien m'aider à avoir ce venin ?

- Euh oui, mais si tu te fais prendre, j'étais pas là !

- Okay ça marche. Merci.

Médusa lui saute dans les bras et l'étouffe de câlins. Enyo étant pas tellement à l'aise, la stoppe rapidement et commence à manger ses sushis en regardant sa série, très vite imitée par sa colocataire.

MedusaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant