Survivant

Réfléchis-y!

Tout dans mon champs de vision devint noir. Seul sa silhouette passé aux rayons X ressortait. Je voyais ses organes, ses os. Mes doigts plièrent, je sentis avec satisfaction les os de toute la jambe droite de mon adversaire craquer. Son cri intense de douleur me laissa de marbre. Je malaxais à présent son cerveau. Arrachant parfois des neurones, tout sentiment d'empathie m'était à présent inconnu. Juste un sentiment de puissance incontrôlée. Ce n'est que tandis que son cœur s'arrêtait de battre que les personnes autour de moi reparurent et que je pris conscience de ce que je venais de faire.

Théo me regardait avec un mélange d'admiration et de compréhension. Il me tendit la main et je la pris avec reconnaissance. Nous étions 8 à nous être battus pour notre liberté, dans le lot, j'étais la plus jeune et nous n'étions que deux filles. Anna était de cette minorité. Théo parla alors à haute voix pour tout les adolescents qui avaient refusés de se battre. Sa voix était grave, sombre et pourtant apaisante.

-Nous réquisitionnons ce bus, vous n'avez pas le droit de protester, c'est nous maintenant qui contrôlons. Vous ne nous avez pas aidés, alors maintenant vous en paierez les frais. Les quelques faux culs qui veulent nous rejoindre peuvent le faire dès maintenant, les autres serons obligés de quitter le bus.

Quelques personnes plus petites ou plus vulnérables, habituées à vivre sous le joug des plus puissants s'approchèrent en baissant la tête, mais la plupart des adolescents descendirent du bus. Pour eux, que ce soit les gardes ou Théo, c'était la même. Un chef en remplace un autre mais si ils avaient la possibilité de s'éloigner ils le faisaient.

Une fois tous répartit, Théo se plaça en face de nous. Il nous dévisagea un à un, sondant nos esprits. Je savais qu'il savait lire sous les fausses pensées, alors il n'était nul besoins de lui paraître loyal. Je m'efforçais juste de ne penser à rien de particulier. Il s'attarda plus longtemps sur certaines personnes, mais il eut vite fini et il commença alors un nouveau discours.

-Bonjour à tous, je m'appelle Théodore, les jeunes de moins de 12 ans, allez vous assoir au fond du bus. Tout ceux qui nous ont regardés nous battre vous les surveillez. Si vous avez quelque chose à dire c'est dehors!

Il n'y avait rien à dire, Théo en imposait. Autour de lui, il ne restait que les adolescents qui c'étaient battus. Il nous regarda profondément avant d'annoncer,

-Dehors.

Nous sortîmes tous en file. J'étais encore habitué à la chaleur que répandait les corps dans le bus et le vent froid me fit l'effet d'une gifle. Tout mon corps se hérissa et je tremblais, n'étant pas habillée pour parer ça. Et soudain, Erwan s'approcha et me tendit son pull. Sans un mot mais avec un regard très doux. Il me fit comprendre que je devais l'enfiler et que même si je n'en voulais pas il ne le remettrait pas avant que je me sois réchauffer. Je lui sourit et Théo reprit son discours.

-Je tenais d'abord à tous vous remercier pour vous être battus avec moi. On a gagné une bataille mais pas la guerre. Chacun de vous à participé à cette victoire et c'est pour ça que je voulais vous parler de la suite des opérations, nous allons aller au sud, j'ai entendu dire que là bas il accueillaient les survivants. Anna, tu conduis, emmène nous vers la prochaine ville, faut qu'on fasse des réserves et il faut s'occuper des petits. Thaïs, Erwan, et Léon vous êtes ma garde rapprochée. Vous veillez sur moi et moi je réfléchis. Tierno, Jannick, et Matys vous vous occupez des enfants pourris gâtés qui se chient dessus à l'arrière. Interdiction formelle à vous trois d'utiliser vos pouvoirs contre les moins de 12 ans, compris?

-Oui! Répondirent ensemble les trois désignés. Avant de retourner à l'intérieur du bus.

Anna me retint alors que tout le monde remontait dans le bus. Elle me regarda longtemps, essayant de fouiller dans mes yeux, mais n'ayant pas le pouvoir de le faire elle abandonna vite avant de souffler,

-Comment tu t'appelle? T'es qui? Pourquoi t'es resté? Est ce plus intelligent de lui faire confiance? Quel est ton but?

-Euh.... Moi c'est Thaïs. Je suis juste une survivante comme nous tous, et pour les autres questions je crois ne pas les avoir toutes comprise.

J'avais dit ça sur le ton de la plaisanterie mais elle ne se dérida pas. En retournant à l'intérieur elle me glissa deux mots,

-Réfléchis-y!