Survivant

Injustice !

Au moment où le bus démarra, nous retînmes notre respiration. J'avais encore dans la tête les paroles de Anna. La question qu'elle m'avait posé et qui m'avait le plus questionné était "qui est tu?" Tout simplement parce que je ne le savais plus. J'étais depuis toujours la fille de mes parents mais une voix dans ma tête me disait que c'était à cause d'eux que je m'était retrouvé ici, dans cet état. Je portais leur nom de famille, et ils avaient laissés toutes sortes de marques sur mon corps, dans ma mémoire, dans mon cœur. Ils avaient fait de moi ce que je suis aujourd'hui. Et pourtant ils n'avaient eu aucuns scrupules à me dénoncer. Je n'était plus Thaïs Denvez, je n'avais plus 14 ans car en une nuit je devais avoir grandit de 20 ans, je n'avait plus ces faux amis qui me critiquaient dans mon dos j'étais maintenant entourée de mes semblables. Malheureusement j'avais appris à vivre avec moi. A me comprendre, me supporter, m'aimer. J'avais besoins de tout ces gens qui me mettaient en valeur sans le vouloir, de ces adultes qui me félicitaient, me complimentaient ou m'engueulaient. Alors voilà j'étais perdue.

Théo s'approcha de moi, il s'assit à mes côtés et me sourit.

-Salut Thaïs, on a pas trop eu l'occasion de parler. Tu pensais à quoi?

-Ce n'est pas toi qui est censé savoir ça? Je lui sourit.

-Je n'utilise presque jamais cette.... Capacité spéciale.En tout cas pas quand je n'en ai pas besoins. Il fit une pose, et cela me fit réaliser à quel point c'était lui qui portai tout le gros de la révolte depuis le début.

-Merci.... Pour tout ce que tu a fait pour nous, pour eux... Pour moi! Dis je.

Il se contenta de me sourire et s'en alla. Bizarrement, je me rendis compte que j'avais quand même tué un homme et que cela ne me faisait ni chaud ni froid. Jusque là, quand les gens m'insultaient ou me faisaient peur je me contentais de me défendre en leur brisant un ou deux os. Et après cela je vomissais et je ressentais un espèce de dégoût de moi. Sauf que là, il était mort et j'en étais même fière. Cette simple pensé me fit frissonner. Étais je devenue le monstre qu'ils pensaient?

Bien que cela me coûte de l'avouer, Anna conduisait vraiment bien. Elle suivait parfaitement la route et ne faisait aucuns écarts de vitesse. Je me mis à penser aux sept personnes qui c'étaient battues avec moi. Je ne connaissais presque rien d'eux. Il y avait.....

-Théo(dore), sa capacité: lire dans la tête des gens et bien sûr il pouvait aussi insérer des pensées dans nos têtes, c'est comme ça qu'il nous parlait. Il faisait ça sans mal et ce n'était pas désagréable. Par contre ça n'avait pas l'air de lui plaire plus que ça. Il avait l'âme d'un leader et il savait être juste et dur quand cela était nécessaire. Je crois qu'il à 17 ans.

-Anna, 15 ans. Je ne savais rien d'elle mis à part son nom et son age. Et franchement je dois avouer qu'elle me faisait un peu peur.

-Erwan, lui avait 17 ans aussi. Il semblait doux et attentionné. Je portais d'ailleurs son pull.

-Enfin il restait Léon, Tierno, Jannick et Matys. Ils étaient tout les quatre plus grands que moi et ils semblaient ne pas vouloirs se mélanger aux autres pour le moment. Sûrement le stress. Enfin, c'est ce que j'espérais.

La route défilait. Sombre, longue..... Et seule. Elle brille sous la pluie qui ne s'arrête pas. Qui ne s'arrêtera plus! Il me semble que nous ne sommes plus de simples petits adolescents, nous avons passés l'âge d'être pardonnés pour toutes nos actions et nos amis, notre famille, nos parents, notre gouvernement nous rejettent maintenant. Pour moi, c'était dur; très dur. Mais si cela me faisait si mal je n'imaginais pas ce que cela devait être pour les plus jeunes. Nous partagions le bus avec des enfants de 9/10 ans. Ils n'étaient mêmes pas encore entrés au collège que déjà ils étaient poursuivis, persécutés, traqués comme des proies. Rejetés de tout les côtés, détestés pour quelque choses que ni eux ni moi n'avions choisis. C'était dégueulasse et injuste. Pire que tout ce à quoi nous avions étés confrontés jusque là. Et c'est en regardant ces quelques petits innocents que tout le monde blâmaient injustement qu'une idée me traversa la tête.

Si nous étions pestiférés et détestés, que même le gouvernement ne voulais plus de nous, nous créerons nous même notre propre gouvernement, nous nous révolutionnerons dans l'ombre et le silence, jusqu'à arriver à la lumière. Notre lumière!