Dans la voiture.

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Tout semblait nouveau. Nous marchions dans les rues –toujours en silence- non pas main dans la main. Comme ça côte à côte. La circulation était d’une densité ÉPOUVATABLE! WOW! Je promenai mes mains le long des gros édifices en brique froide. M’écorchant à certain endroit, le mal vite remplacé par le bonheur d’être de retour.  Nous nous enfoncions dans le downtown. Les maisons plus miteuses se dressaient devant nous. Je souriais, il boudait. Je riais, il avait un visage de mort. Je décidai tout de même de couper le silence –puisque nous étions sur le pas de MA porte!!! Chez moi!-

        -On est rendu… si tu veux repartir c’est bon. Merci de m’avoir raccompagné.

Ce serait une bien triste séparation après tout le voyage pénible que nous avions parcouru. Trouvant simplement la tendresse, le désir… -et un peu d’amour si j’avais été chanceuse- sous les couettes. N’était-ce qu’un présage pour je ne sais quoi? Probablement.

        -Bordel! En fin tu vas arrêter de vouloir me jeter dehors?

Oups… je croyais qu’il était en colère… je croyais…

        -Euhm… oui?

Tout ça sonnait plutôt comme une question et non une affirmation.

Je poussai la porte. À ma plus grande surprise rien n’avait changé. Tout était –me semblait- à leur place. Seule la vaisselle surplombait le comptoir. Pour ma plus grande déception un sac empli de joints trainait sur le coin de la table. Je m’avançai vers ce dernier, tranquillement comme s’il allait m’explosé dessus.

        -Je ne pensais pas…

Me murmurai-je à moi-même.

Je l’ouvris et en retirai un. Il y avait longtemps que je n’en avais pas fait glisser un entre mes doigts -longtemps depuis l'épisode de la falaise-. Je l’approchai de mon nez pour sentir l’odeur d’une chaleur évidente à sa consommation. Je balayai des yeux la salle. Je trouvai finalement ce que je voulais. Je le déposai entre mes lèvres, l’allumai et aspirai. Je recrachai la fumée dans un petit toussotement. Comme je l’avais prédit la chaleur enivrante d’une paix intérieure se faisait sentir.

Beau Milann :

C’était presque irréel. Elle se sentait chez elle dans un trou à rat, mais étrangère dans une belle villa qui lui offrait tout. Ses gestes tellement familiers avec les lieux. La brillance et la déception à la vue de ce sac. Je ne savais pas. «Non bien sûr que tu ne savais pas imbécile! Tu la connais depuis peu» me dis-je. Elle semblait mieux maintenant. Plus calme, plus sereine. Elle inspirait et expirait avec satisfaction chaque bouffée. Une sensualité apparente s’extirpait d’elle lorsque ses lèvres touchaient le bout du joint. Elle était encore plus jolie. Je n’osais pas parler de peur de briser ce renouvellement. La porte s’ouvris alors brusquement, je crus que j’allais défaillir là, sur le sol d’un plancher affreux et pourri.

Lube se tenait le corps droit devant la porte. Bouche grande ouverte. Yeux exorbités. Puis maladroitement commença à parler. –Faith ne l’ayant toujours pas entendu resta dos à nous.-

        -Fafi!?

Elle se retourna brusquement. Laissa tomber devant elle les deux centimètres de joint qu’il restait. Il rebondit sur le sol au ralenti. Une scène tragique. Où rien ne se passait comme nous l’avions prédit, trop préoccuper à essayer de satisfaire que nous rations l’essentiel.

Et si on... (Beau Brooks)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant