Et si on... (Beau Brooks)

Chapter 23.

        -Sur qu’elle piton que je pèse?

Lube, toujours aussi impatient de découvrir son nouvel environnement ne cessait de me harceler dans l’ascenseur. Il voulait à tout prix appuyer sur SES nouveaux pitons –j’avais beau lui dire que ce n'était pas les siens… il était borné comme mille…-

        -Ahhhh… sur le 15.

J’avais succombé. Il appuya, les yeux ronds comme des balles pendant que je soupirais une quatrième fois.

        -C’est le dernier étage!

        -Oui et?

Il était exaspérant à la longue. Pire qu’un enfant au zoo.

        -C’est haut, très haut. Hein Fafi?

Ça y est! Il avait vraiment rajeuni de 10 ans le pauvre enfant. Je me souvenais comme si c’était hier.

∞∞∞

        -Fafi c’est beau, hein?

        -Oui Lulu.

Il était complètement en adoration devant l’immense jardin du parc.

        -Regarde Fafi! Elle est blanche! Comme ton chandail!

Il souriait à pleine dent. Comment ne pas craquer. Je m’agenouillai devant lui. Je pris la fleur entre mes doigts et la posa délicatement derrière son oreille gauche.

        -Tu briseras des cœurs comme ça.

        -Non… non je ne veux rien briser, Fafi.

C’est bien ce que je disais.

        -Aller vient, il y a d’autre fleur là-bas.

Il me suivi docilement jusqu’au second bac à fleur.

        -FAFI! FAFI! Regarde un gros chien!

        -Il est énorme, ne t’approche pas trop.

Je me méfiais grandement de son esprit d’aventurier. Il voulait tout voir, tout toucher, tout sentir, tout faire. Je fus bombardé de Fafi par- ci, par-là durant toute la journée. Il était si craquant, si naïf.

∞∞∞

        -Oui très haut.

Beau ne disait pas un mot. Sauf que je pouvais voir un sourire s’élargir sur ses lèvres au fur et à mesure que Lube enchaînait les remarques.

        -Tu veux ouvrir la porte?

Lube me regarda comme si je lui avais donné champ libre sur le nombre de glace qu’il allait pouvoir manger.

        -OUI!

Il m’arracha les clés des mains pour débarrer.