Princess Bad Girl

•CHAPITRE 35•culpabilité ou désir

Vêtue d'un foulard soigneusement noué pour dissimuler ses cheveux et d'une large paire de lunettes de soleil, Morgane franchit discrètement les portes de la prison municipale. Ses gestes sont nerveux, son regard constamment en mouvement, scrutant chaque recoin de la salle d'attente. Elle s'assure que personne parmi les visiteurs ou les gardiens ne la reconnaît. Assise sur une chaise métallique inconfortable, elle croise et décroise les jambes à plusieurs reprises, ses pieds tremblant d'impatience.

Le claquement sec de portes métalliques attire soudain son attention. Un gardien accompagne un homme menotté dans la pièce. Goltave, un sourire narquois accroché à ses lèvres, marche d'un pas décontracté. Son regard moqueur s'arrête sur Morgane, examinant son déguisement avec amusement.

— Shht ! N'attire pas l'attention, murmure-t-elle sèchement, ses yeux cachés derrière ses verres fumés.

Goltave hausse les épaules et s'installe sur la chaise en face d'elle, ses menottes brillantes reflétant la lumière blafarde de la pièce. Un instant, il l'observe en silence, les bras négligemment posés sur la table, avant de briser le silence.

— Alors, ma libération, c'est pour quand ? demande-t-il d'un ton provocateur, un sourire au coin des lèvres.

Morgane se penche légèrement vers lui, baissant la voix.

— Calme-toi, Goltave. Tout est déjà arrangé. J'ai soudoyé le juge et graissé quelques pattes. D'ici demain, tu seras libre.

Un éclat de rire guttural s'échappe de Goltave, résonnant faiblement dans la salle. Il tend une main vers Morgane, comme pour sceller un pacte invisible.

— On fait une sacrée équipe, toi et moi. Toujours fidèle, hein ?

Morgane reste immobile, ignorant volontairement la main tendue devant elle. Elle se lève lentement, ses gestes empreints d'un mélange de froideur et de mépris.

— On est dans la même équipe, oui. Mais écoute-moi bien, Goltave. Tu n'apparais plus jamais chez moi, et tu ne prononces plus un mot sur cette affaire du kidnapping d'il y a dix-sept ans. Compris ?

Un rictus tord les lèvres de Goltave alors qu'il s'adosse nonchalamment à sa chaise.

— Bien sûr, votre majesté, répond-il avec une ironie glaciale.

Morgane resserre le foulard qui commence à glisser, camouflant à nouveau son visage. Elle se penche légèrement vers lui et chuchote à son oreille :

— Dès ta sortie, j'aurai encore besoin de tes services.

Le regard de Goltave s'illumine d'une lueur sombre.

— Les bons comptes font les bons amis, ma chère.

Sans un mot de plus, Morgane se détourne et quitte la pièce, ses talons claquant sèchement sur le sol bétonné. Goltave la suit des yeux, son sourire s'élargissant à mesure qu'elle s'éloigne. L'idée de retrouver enfin la liberté le remplit d'une joie perverse, mais une part de lui reste sur ses gardes. Avec Morgane, rien n'est jamais totalement sûr.

La porte se referme derrière elle, et Goltave laisse échapper un ricanement satisfait

Je rouvre lentement les yeux, une chaleur douce sur mon front me ramenant à la réalité. Une serviette chaude. Où suis-je ? Je me redresse légèrement, mes muscles encore engourdis, et frotte mes paupières. Mon regard parcourt la pièce, un espace élégant que je ne reconnais pas immédiatement. Puis mes yeux se posent sur Ethan, profondément endormi sur une chaise à côté de moi, sa tête penchée, ses traits détendus malgré l'inconfort de sa position. Les souvenirs de la veille reviennent brusquement, comme un torrent incontrôlable.