Mes veines conduisent et dispersent ce doux
sentiment collant, infusion verveine,
Secousse dans mon corps qui s'atrophie sans peine,
Laissant la mort se faufiler, redoux
atroce, redescente abrupte et délicate.
Hymne à ton odeur, à ce poison ivre
qui me fait prisonnier, érotique Vouivre.
Je sens approcher ; chaleur hyperbate,
Mes joues rosissent, j'aime comme j'inspire.
Tour à tour tu lacères, me caresse,
Mélangeant vitriol, méphédrone. Allégresse...
Et tes ongles dans mon cou déchirent.
Tu es là, tu ne bougeras plus, ligoté,
face à moi, la ruse brûlant dans tes yeux,
Tu plantes crûment tes crocs dans mes veines. Jeu ?
Tu sens une dernière fois, intoxiqué,
Mon parfum Datura et ses vapeurs plastiques
Qui contribuent à ton euthanasie,
Te poussent dans mes bras, antique synesthésie,
Accrochées, dans un cri goût Arsenic,
À ton destin. Une extase commune nous possède,
Incoercible épiphora tant forte
est la douleur ; Dans tes bras, je m'oublie, escorte
vers ce moment où je n'aurai plus d'aide.
Où la partie s'arrêtera, me laissera
pour mort, seul face à ce vide abyssal
que je t'évoque. L'ardente hémérocalle
née de notre fragile union sera
remplacée, détrônée, supplantée, relayée.
Tu ne tiens pas à le savoir, et le
Pourrais-tu ? Car ici ce monde doucereux
prend fin : il est trop tard. Abandonné,
Folie de mon cerveau qui veut masquer les plaies,
Ici le sang du désir a coulé.Nino M., 21. 02. 2018.
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