À un être d'une abjection importante

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Cher Billy,

Ne connais-tu pas la nature du mal que tu produis,
Quand de tes lettres le temps se joue, quand de ton simple oubli
Nait une panique béante, une morosité atroce ?
Billy, ainsi tu ouvres l'antique boîte de Pandore.

Sais-tu, Billy, que

La suie de ton assemblage sournoisement s'insinue
Et, peu à peu, le noir de tes cheveux s'accroche à ma vue.
Ton illusion volète comme les moutons de poussière ;
L'orageuse angoisse me jette dans tes yeux de Cerbère.

Mais dis-moi Billy,

N'en as-tu point fini de frauder avec mon sens logique,
De jouer allègrement avec les mots, les sens, l'étique ?
Me prendre au creux de toi puis me laisser sous la pluie glacée...
Je finirais bien par me lasser de ces absurdités.

Alors, Billy,

Peiné de vainement lacérer de mes ongles sanglants
Les murs usés de ma conscience, sans cesse haletant,
Consumé par ton corps, rongé par le soupir de ton nom,
Résigné, je succombe, me laisse tomber tout au fond.

Écoute Billy, écoute bien.

Ne laisse plus jamais l'ardente avidité t'entourer,
Car le sang du peuple a cousu ta fière cape sacrée.
Une once de ta beauté a suffi pour briser mon âme,
Mais notre mépris apprend des arrogants toxicomanes.

Nino M., 09. 06.2019.

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