Chapitre 38

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Pauline Lloris
Stade de France 23:40

Nous entrons tous dans le vestiaire, je m'assois près de mon frère et je pose ma tête sur son épaule. Il pose sa main sur ma jambe et m'embrasse le front.

Didier : Le gagnant a toujours du mérite. On n'arrive pas en finale par hasard. Ils n'ont peut-être pas gagné beaucoup de matches mais ils ont gagné le plus important. Il y a peut-être eu des générations portugaises plus talentueuses. Mais elles n'avaient pas gagné. Eux l'ont fait. Il est cruel de perdre une finale comme ça. On a eu les opportunités, notamment sur ce poteau de Dédé. On a manqué de lucidité, de réussite et sans doute un peu de fraicheur. Ça se joue à peu de choses. C'est très dur. C'est cruel. Mais il faut l'accepter.
On n'a pas joué tétanisé, bien au contraire. Le Portugal sait faire déjouer l'adversaire, il repart vite... On a poussé et laissé plus d'espace aussi. Mais on n'a pas raté notre match. On a joué cette finale comme on devait le faire! Nous apprenons de nos erreurs et peut-être que nous ferons mieux à la prochaine grande compétition qui est la coupe du monde. En attendant, nous avons besoin d'encore un peu d'entraînement. Merci pour cet euro et bravo à vous d'être arrivé aussi loin.

Il prononce ces mots la gorge serrée mais on sent qu'il veut remotiver ses bleus qui ont fait un beau parcours. Tout le monde le regarde, triste et énervé mais finalement remotiver pour leur revanche. Nous applaudissons mais il reprend et cette fois c'est à moi qu'il veut parler.

Didier : Pauline, tu as été très présente pour nous surtout pour eux (il pointe les garçons du doigt), veux-tu faire un discours à ton tour?

Hugo me chuchote de le faire et je vois dans le regard des garçons qu'ils veulent que je le fasse. Je me lève encore tremblante et je vais près de Didier.

Moi : je voudrais déjà vous remerciez pour cette magnifique aventure même si c'est avec un goût amer que nous allons nous quitter. Ma voix tremble et les larmes me montent aux yeux. J'ai tout de suite été intégrée au groupe et j'ai passé de très bons moments avec vous. D'un coup tous les souvenirs me reviennent en tête et mes larmes recommencent à glisser le long de mes joues. Je n'arrive pas à terminer de parler, alors Paul se lève en premier suivi d'Antoine, Blaise et puis tous les bleus pour me serrer dans leurs bras.

Didier : je vois que tu es devenue très importante pour tout le monde ici alors serais-tu prêtes à revenir auprès de nous pour les prochaines sélections?

Moi : évidement et avec grand plaisir! Un sourire se dessine enfin sur mon visage mouillée.

Hugo : c'est pas que je veux t'expédier Pauline mais c'est que nous allons nous doucher et nous changer, je voudrais pas que tu en profites!

Tout le monde rigole. Mon frère détend l'atmosphère encore tendue. Je souris.

Moi : j'ai compris, c'est bon je vais dans mon vestiaire

Je me lève et sors du vestiaire pour rejoindre le mien. Une fois dans celui-ci, je me change pour remettre mon tailleur bleu puis je m'assois sur le banc. Je suis seule et je le serais bientôt réellement, rien que d'y penser ça me fait mal. Je rassemble toutes mes affaires et je décide de prendre l'air.

Lorsque je sors de mon vestiaire, j'aperçois quelques portugais dont Ronaldo. La porte claque derrière moi, ils me regardent. Ma haine resurgit et j'ai soudain envie de leur faire bouffer leur coupe. Mon regard est si noir qu'ils font quelques pas en arrières. Je reste immobile jusqu'à ce que la haine soit plus forte que moi, je m'élance vers Ronaldo et lui saute dessus. Il m'insulte en portugais pendant que je l'insulte en français. Il est au sol et essaye de se défendre sans me taper, je le gifle 2 fois puis des mains m'attrape et me retire de lui.

Entre amour et passionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant