Kuni Rana : Une vie de merde

Segment 3 : Le rejet d'une mère indigne

Ma mère et moi avions emménagé dans une petite maison, à environs 2 heures de notre ancienne habitation.

Le début a vraiment été difficile... Pas de meubles, pas d'argent. Aussi loin que je me souvienne, je n'ai jamais vue ma mère travailler. Maintenant que j'y repense, je crois que mon père lui donnait de grosses sommes d'argents pour venir à nos besoins... C'était pour ça qu'elle ne travaillait pas.

Et là, parties comme des voleuses, nous avions pas un sous... Je me demandais même comment ma mère a eu cette maison.

Je me souviens parfaitement de ma mère qui appelait les différentes écoles élémentaires de la ville pour une inscription de dernier moment. Fort heureusement, l'école où j'étais tombé n'était pas la pire.

Mais comme je dis, le début était difficile... Autant dans cette nouvelle école que à la maison.

Pour l'école, mes camarades me regardaient comme si j'étais une étrangère. Si je n'avais pas un fort tempérament pour me défendre, je parie que j'aurais été dans la même situation que cette fille aux cheveux noirs dans mon ancienne école. Mais heureusement, au fil du temps, mes camarades ont fini par lâcher prise et à me respecter.

A la maison... C'était très tendu. Déjà que Aika n'était pas une mère très maternelle, j'avais la net impression qu'elle me fuyait. Au bout d'une semaine installées dans cette maison, la routine de ne presque plus fois sa mère s'était mit en place. Je rentrais à la maison, et deux heures après ma mère quittait le foyer, me laissant toute seule. La première fois, quand je lui ai demandé où elle allait, elle m'a dit qu'elle avait trouvé un travail de nuit dans un restaurant... Mais croyez-le ou non, je n'arrêtais pas de me demander si il était nécessaire de s'habiller aussi court et aussi serré comme elle était pour bosser dans un resto.

C'est trois ans plus tard, vers mes 12 ans, que j'ai enfin compris ce qu'elle faisait. Car son "boulot" dura trois à quatre fois par semaines, pendant plusieurs années. Je l'ai compris un soir où j'étais encore debout, et que j'ai entendu ma mère rentrer vers 2 heures du matin. Et voir sa mère avec sa chemise à l'envers, décoiffée et sa culotte dépasser de son sac...

Enfin, vous comprenez que Aika avait reprit cette manie des rendez-vous rémunérés.

Mais sa gosse de 12 ans n'était pas censé voir ça.

Au cours de ces années, on a pas manqué d'argent, normal après tout... J'avais une scolarité stable, j'avais des amis que je me suis faite... Et bien sur, aucune nouvelle de mon géniteur. Et visiblement, ma mère en n'avait pas non plus.

Mais à la maison...

Ok, je ne manquais de rien. Mais ma relation avec ma génitrice a vraiment dégringolé quand j'arrivais à l'adolescence. J'avoue n'avoir pas été une ado facile, mais ne jamais avoir eu d'affection me rendait plus irritante à son égard.

Je commençais à la détester.... A lui reprocher de faire la pute, comme si c'était le seul boulot qui payait bien. En plus de cela, j'avais l'impression de me disputer avec une adolescente... Comme si au final, c'était moi la mère.

Et ça, jusqu'au jour où elle fit LA preuve que je n'étais rien pour elle...

J'avais 15 ans. Venant de quitter le collège, j'étais à quelques semaines de la rentrée scolaire et de ma première année au lycée. A cette période, je me demandais comment allait être ma nouvelle école, assez contente en imaginant être avec mes amis.

Donc en vacance, j'avais passé la journée avec mes amis proches jusqu'à que je rentre chez moi vers 19 heures. Habillée d'un jean troué et d'un débardeur, je ne voulais pas qu'une soudaine pluie prévue pour la soirée me tombe dessus.