Kuni Rana : Une vie de merde

Segment 8 : Tenir le coup... Par amour

En tant normal, être enceinte pouvait être une source de stress. Ce fut le cas. Mais cacher mon ventre était plus facile que je le pensais. Je n'avais plus d'amis, donc souvent seule...

Je fus dispensé de sport grâce à l'infirmière de l'école, qui fut dans le secret. C'est vrai que mes camarades se posaient des questions, mais ils n'osaient pas me demander. Pour mes activités "hors d'école", je pu m'exercer normalement jusqu'à ne plus pouvoir, au bout de mes 3 mois de grossesse. Ce fut dur à expliquer, mais faire des carnages aux katanas était très physique. Alors je du faire une pause.

Est-ce que vous vous souvenez qu'à l'enterrement de Mida sa mère m'avait proposé de m'aider financièrement ?

Hé bien heureusement qu'elle était là, sur ce point. Bosser chez les yakuza's rapportait très gros, mais avec les frais pour l'arrivée de mon enfant l'argent fondait à vue d'œil.

Les mois passèrent...

Comme prévue, quand mon uniforme ne pouvait plus cacher mon ventre, je me suis mit à suivre mes cours par correspondance. Et pour les examens, je retournais à l'école en mettant volontairement un uniforme plus large.

Je me souviendrais de ce jour... Le dernier jour d'école.

On me regardait comme si j'étais un fantôme. Et pour une fois, une personne s'approchait pour me demander comment j'allais.

Ishimaru.

Ouep. L'apprenti détective.

J'étais sur le point de quitter le lycée quand je fut interpellée.

"Kuni-chan !"

La voix venant de mon dos, je me retournais. Je gardais toujours un visage pâle, et un regard vide...

Je vis alors Miharu-chan s'approcher de moi en courant, s'arrêtant devant moi. Elle expirait de manière essoufflée tout en posant son regard en ma direction. De haut en bas... Puis en haut.

"Est-ce que je peux te parler ?" me demanda-t-elle.

-Ouais... Qu'est-ce que tu veux ?

Il y avait du changement dans ma voix depuis que j'ai... 'Fin bref. Je parlais naturellement plus grave, plus sombre...

Le regard vert de Ishimaru s'associait avec son visage qui tirait une légère grimace. Elle était hésitante à lever ses mains et sur sa bouche qui s'ouvrit sans éjecter un son de voix... Jusqu'à enfin dire quelque chose :

"Je m'inquiète, voilà ce que je veux. Depuis cette histoire tu es distante, tu ne parles plus... Et là ça fait des mois que tu as quitté l'école. Qu'est-ce que tu as ?"

-C'est marrant que c'est une fille brisée qui me demande ce que j'ai... Tu n'as pas perdu ton père adoptif, par la faute d'Aishi ?

-Si... Mais je suis allé de l'avant. Je vais mieux, moi.

-Contente pour toi. Maintenant, laisse-moi tranquille...

-Kuni-chan ! On s'inquiète pour toi, enfin !

-On ? Qui ça "on" ? Yamada ? Saikou ? Ruto ? Kiiro ? La bonne poire... Vous me fuyez autant que les autres cons de cette école de merde. Mais ne t'en fais pas. C'est le dernier jour d'école, vous verrez plus ma gueule !

-A-attends ! Rana !

C'est sur ceci que je m'en allais à pas rapide, mes mains sur mon ventre tout rond. Je sentais le bébé bouger.

Et étonnement... C'était l'inverse de l'appréhension que je me suis faite.

Sentir quelque chose de vivant en moi me... Rassurait...