Deux Âmes.

5. Yara.

Faites l'amour pas la guerre.

Lorsque je vois sa main bouger d'un millimètre vers sa ceinture, je n'hésite pas une seule seconde pour tirer le mien. Il ne sait pas qui je suis. J'ai le temps de prendre mon beretta et de me cacher derrière le fauteuil avant que le premier coup de feu retentit. La première balle part mais pour prendre en chasse il faut le rendre fou. Alors je bouge agilement hors de sa vue, lui faisant croire que je suis toujours derrière le canapé.

-Ne joue pas à ça avec moi Yara, je suis un chasseur né.

Je reste silencieuse. Croit-il que je suis à ce point débutant pour pouvoir me duper de cette façon? Je ne sais point ce qui me trahis mais une balle vient écraser le mur pile en face de moi. Il savait depuis le début mais ne tira pas, il ne va pas me tuer. Si il le voulait, il l'aurait fait il y a bien longtemps alors je décides de mettre fin à ce jeu de gamin. Me lève, la tête haute, me postant pile en face de lui et par la même occasion, pile en face de la gâchette.

-Tire. Vas-y. Qu'est-ce que tu attends?

Il me regard d'abord rageusement, la main tremblante, essayent certainement de contrôler son doigt sur la gâchette. Est-ce que j'ai peur? Non. Est-ce qu'il va tirer? Non. Je sais reconnaitre l'étincelle dans les yeux d'un homme avide de sang, ce n'est pas son cas. Je n'ai pas peur parce que ça fait longtemps que j'ai accepté ma sentence, si je dois mourir, je le ferais la tête haute et non soumise.

-Vas-y.

J'attrape la gâchette et la pose sur mon front, le regardant droit dans les yeux, sans sourciller. Il ne semble point surpris de mon envie de mourir. Il finit par relâcher la pression de ces mains sur son 9mm.

-Si je le fais, je te rendrais service.

Il le sait. Mes yeux, par expérience, n'exprime jamais rien mais ce que j'ai appris dans la vie c'est que l'expression ne peut apparaitre que dans les yeux de l'observateur, tout dépend de son regard. Une pointe de curiosité apparut dans ces yeux, une part de compréhension pour finalement ne laisser place qu'à un désir. Ces mains ne me touchent pas mais de son 9mm il caresse mon visage, doucement mais violemment. La froideur du metal me fait frissonner, je ne le lâches pas du regard, étant envouter par son regard.

-Tu veux mourir?

-Pas toi?

-Ma famille a encore besoin de moi.

-Alors ne meurt pas pour eux.

-Et toi? Quelqu'un a besoin de toi?

Je ne réponds pas, il connait déjà la réponse. Il ne sait pas la chance qu'il a d'avoir encore sa famille parce qu'un jour si je meurs, seul des sourire entoureront ma tombe. J'ai finis par acceptée le fait que je sois vouée à l'enfer mais pas au fait que ma vie sur cette terre ait été un enfer. Peut-être que je me suis refusé le bonheur à plusieurs reprises parce que je ne pensais pas le mérité mais jamais il ne m'a jamais été tendu. Ce putain de monde ne laisse place à rien, sauf à la haine et la peine et parfois je confonds les deux. Il finit par remettre son pistolet à sa place.

-Tu viens courir avec moi?

J'hoche la tête. Cela me fera certainement du bien. Je manque cruellement de sommeil mais une nuit blanche n'est rien comparé à ce que j'ai vécu. Il appel Gabriel qui m'apporte des habilles de sport pile à ma taille à la chambre d'amis dans laquelle la température est à présent parfaite. Je m'habille rapidement, range mes cheveux en queue de cheval et met une casquette. Je le rejoins devant la porte. Il parcours mon corps avant de rencontrer mes yeux. Pourquoi y-a t-il toujours cette tension entre nous. Même si je sais mieux le cacher que lui, le tee-shirt moulant noir qu'il porte moule son corps, soulignant ces muscles. Il hoche la tête pour me dire qu'on peut y aller. Juste derrière sa demeure, se trouve une sorte de jungle immense. J'enfonce mes écouteurs dans mes oreilles et prend une respiration. Je commence doucement tandis que lui prend de l'avance. Je vais très attention à mes muscles, essayant de ne jamais les brusquer ou de les froisser. Je suis plus dans l'endurance que dans la vitesse mais visiblement ce n'est pas son cas. On verra qui fera le malin.