9. Yara

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                                                                                 Because of you. 

Le fils de John, un fidèle collègue, finit par s'en aller en regardant mal Adam. Un petit coup dans son égo ne lui fera pas du mal, ce genre de gamin pourri gâtés il faut les remettre à leur place, leur apprendre que l'argent ne fait tout mais que c'est bien ce que l'on a dans le pantalon qui fait la différence. Je me retournes vers Adam qui me tends sa main pour m'inviter à danser avec lui. Je l'attrapes sans hésiter et me retrouve collée à lui, sa main à la limite de mes fesses. 

-Ne prends pas trop rapidement la confiance Adam. 

-Je l'ai déjà la confiance. 

-Et je pourrais te l'enlever bien rapidement. 

-Impossible, je te plais beaucoup trop pour cela. 

-N'en sois pas si sur. 

-Bien sur que si. La preuve, depuis tout à l'heure, au lieu de me regarder dans les yeux, tu jongles entre les êtres inintéressant autour de nous et mes lèvres, évitant ainsi un contact visuel qui changera certainement la donne n'est-ce pas?

-Peut-être n'ai-je juste pas envie de finir aveugle tellement ta laideur est accentuée à cet angle là?

-Tu peux me mentir à moi mais pas à toi-même, sache le. 

Je finis par le regarder dans les yeux pour lui prouver qu'il se trompe. Ces yeux sont d'un vert foncé entouré d'un marron clair, des couleurs qui me rappellent la foret, la jungle, la sauvagerie. Ils sont brillants mais vides, rien ne peux les remplir parce que son âme est éparpillées de partout et à moins qu'il ne parvienne à rassembler tous les morceaux, il n'arrivera jamais à remplir son âme. Cela me semble étrange, il a une famille, un travail, il peut s'offrir tout ce qu'il veut. Qu'est-ce qu'il souhaite de plus? Mes yeux ne peuvent s'empêcher de parcourir son visage, faisant attention au moindre détail pour finir sur ces lèvres, ces lèvres pulpeuses et rouge sang entourées d'une barbe douce et bien taillée. Elles ont l'air tellement douces. Je ne céderais pas. Je finis par le regarder dans les yeux, le surprenant également à regarder mes lèvres. Une tension inexplicable nait dans mon corps et une tension électrique semble nous entourer nous enfermant ainsi dans notre bulle. Je suis une femme forte et indépendante, j'ai toujours su me contrôler, toujours su dire stop mais mon corps ne suis plus à mes réprimandes. Je suis peut-être naïve de penser que ce sera lui qui succombera en premier alors que je semble être la plus attirée mais je ne me méprends pas. Ne pensez surtout pas que je suis le genre de fille qui souhaite finir sa vie avec l'amour de sa vie, qui souhaite construire son propre foyer. Je sais ce qui m'attend, je sais qu'à la moindre erreur, j'exposerais toutes les personnes que j'aime à une mort certaine et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle je suis une solitaire. Étant donné que je n'aime personne, alors je mourrais la conscience tranquille, dénuée de culpabilité. Je suis non seulement une mafieuse mais je mène un combat extrêmement dangereux avec les trafiquants d'êtres humains, je refuse de voir cela se passer sous mes yeux et de faire l'aveugle pour des euros en plus. Hors de question. Je fais les choses en total anonymat. Je décèle tout un réseau et le balance à un agent fédéral que je connais extrêmement bien étant donné qu'il s'agit de l'homme avec lequel j'ai grandis. Ne pensez pas que nous sommes toujours en contact, je lui fais parvenir les dossiers sans qu'il sache que c'est grâce à moi qu'il a son poste. 

-À quoi penses-tu princesse?

-Cesse de m'appeler ainsi, je ne suis pas une princesse et encore moins la tienne. 

-Tu préfères le terme reine?

-Mmh ça me convient beaucoup plus. 

-Donc si tu es la reine, je suis le roi?

-Si tu as des doutes sur le fait que ce soit le cas, c'est que tu ne l'es pas réellement. 

-Alors je le suis. Je n'ai aucun doute. 

Je souris discretement. Il ne doit quand même pas trop s'approcher de moi, comme je vous l'ai déjà dis, j'ai une tendance à détruire tout ce qui m'entoure y compris moi-même et même si je ne le porte pas particulièrement dans mon coeur, je ne lui souhaite pas pour autant du mal. Je vais tenter de toutes. mes forces de rester loin de lui et même si on vient à coucher ensemble, je rentrerais tout de suite après en France, là ou je reprendrais le cours de ma vie sans encombres. Je ne couche que très rarement avec des hommes parce que très souvent, ils développent des sentiments non désirables à mon égard. Ce petit coté mystérieux attire les curieux. 

-Tu devrais vraiment t'éloigner de moi Adam

-Pourquoi ferais-je ça?

-Tu le sais très bien. 

-Dis le.

-Non. 

-Dis le Yara. 

-Je risques de te détruire.

-Tu ne peux pas faire pire. 

-Si. 

-Non Yara, nous sommes deux personnes détruites, rien ne peux faire davantage de mal que de ne rien ressentir. 

-Là est le problème Adam, lorsque tu vas commencer à ressentir des choses tu te rendras compte de la chance que tu as de ne rien ressentir. Même si cela n'a pas été un choix pour moi, je remercie la vie de m'avoir forcé à ne rien ressentir, ni peur, ni tristesse, ni abandon, ni culpabilité. Rien.

-C'est ce que j'appels survivre et non vivre. 

Je ne sais pas quoi lui répondre alors je tentes tant bien que mal de rester stoïque face à une vérité qu'il vient certainement de délivrer. 

-C'est une fatalité que j'ai finis par accepter Adam. 

-Pas moi. Je refuses de passer ma vie à simplement survivre. C'est beaucoup trop facile et beaucoup trop lâche de ma part. Je suis un homme, je ne suis pas une pédale qui se défile face au combat qu'elle doit mener contre elle-même. Je refuses de simplement abandonner. 

-Pourquoi s'entraîner dans un combat dont on connait déjà la finalité?

-Parce que je préfères perdre en me battant plutôt que de rester inactif. 

-Ce que tu ne comprends pas c'est que tu as une raison de te battre, tu as une famille aimante, pas moi. 

-Tu as un frère non?

-Non. Tu as fouiller dans mon passé?

-Tu as fouillé dans mon présent donc j'imagine qu'on est kit. 

Sa main descends encore vers le sud de ma taille tandis que moi je pose ma tête sur son épaule. Si tout ça doit se finir ce soir alors autant en profiter. J'ai bien besoin de décompresser. Mes hanches se balancent au rythme assez lent de la musique, je ne me lasserais jamais de ce son. 

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Coeurs sur vous. 

Deux Âmes. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant