Deux Âmes.

10. Adam

Je mets fin à cette patience. 

Ma main se sert encore plus autour de sa taille. J'ai l'impression de m'accrocher à une bouée. J'ai l'impression qu'il suffit que je la lâches ne serait-ce qu'une seule seconde pour que la tempête m'emporte. Pourtant j'y ai même pas encore goutté. Le jour ou j'y goutterais, je ne sais pas ce qui m'arriverais. Je sais très bien à quoi m'attendre avec elle. Je sais que dès que nous coucherons ensemble, ce sera finit. Elle va fuir parce qu'elle sait qu'il se passe quelque chose bien au-delà du physique. Je vais pas mentir, je refuses d'êtres dans le déni envers ma propre personne, j'ai peur. Peur de ressentir quoi que ce soit. Peur de me sentir incomplet peu importe ce qui se passe, j'ai peur de ne plus pouvoir rassembler toutes les pièces de mon coeur. J'ai peur qu'elle ne finisse par me détruire plus que je ne le suis actuellement même si cela me semble totalement impossible. 

-Il n'y a pas que toi qui a peur Yara. 

-Qui t'a dit que j'avais peur?

-Ne sais-tu pas que les yeux sont les fenêtres de l'âme? Tu n'as pas besoin de me le dire, je le vois. 

-Je ne sais pas si c'est que tu vois réellement ou si c'est ce que tu as envie de voir. 

-Qu'insinues-tu? Que je suis en train de me faire des illusions?

-Il semblerait que oui. 

-Oh donc je suis totalement fou de croire que la dame en face de moi a peur que le contrôle qu'elle tente tant bien que mal de contenir est en train de lui échapper? 

-Oui, tu es totalement fou de croire que tu peux être l'élément déclencheur de ce pseudo ressentiment. 

-Bien. 

-Bien. 

Je peines à détacher mes mains de sa taille. Je peines à m'écarter d'elle. Je peines à d'évier mon regard du sien. Mais cette salope vient clairement de me manquer de respect. Peu importe à quel point elle m'attire, je ne permettrais jamais à qui que ce soit de me manquer de respect, encore moins une femme. 

Je vois Vladimir la scruter encore de loin tandis qu'elle se sert un verre d'eau au bar. Je sers des poins pour contenir ma rage à son égard. Je suis peut-être une homme impulsif. Mais je suis surtout un homme et je me dois de contrôler mes pulsions, aussi fortes soit-elles. Je tournes le dos et m'en vais. Je prends une nouvelle voiture et laisse mon chauffeur à Yara. Je suis un batard mais je n'ai pas encore atteint ce stade là. 

J'arrives à la maison, le silence toujours régnant dans l'habitacle. Un silence pesant et transperçant. Je suis fatigué mentalement mais physiquement, mon coeur brule encore de désiré envers l'autre. Je sais que peu importe la femme que je ferais venir pour s'occuper de moi, je resterais insatisfait. Il se pourrait même que je bande en pensant à elle et croyez moi, c'est extrêmement malsain. 

Je montes alors dans mon bureau, faire ce que je sais faire de mieux, travailler. Je ne m'en suis pas rendu compte mais cette femme m'a pris énormément de temps, je l'avait en tête constamment m'empêchant ainsi de penser à autre chose. 

Lorsque je lèves la tête de mes dossiers, une heure trente est passée. Elle n'est toujours pas rentré. J'ai ordonné à mes hommes de me prévenir de son arrivée. C'est lorsque je décides de me lever pour appeler Ed, mon bras droit, pour aller la chercher qu'elle déboule dans mon bureau. Elle a enlevé tout le maquillage qu'elle avait sur le visage et je la trouve encore plus belle(bonne) ainsi. Je vois qu'elle a enfilé à nouveau la combinaison avec laquelle elle est arrivée il y a de cela deux jours. Le même sac et les mêmes escarpins. Putain.