His Bad Side | h.s

One

"Life don't change us, we change life."

R_O_S_E

_____

La mer ne chantait plus ce matin là, comme le disait souvent ma grand-mère. Les poissons avaient arrêté leur nage en pleine synchronisation et les oiseaux, leurs ailes de voler. C'était comme si le monde avait arrêter de fonctionner ce qui était, bien évidemment, faux, mais pas dans mon petit coin de pays.

Mon frère avait été le premier à me découvrir, agonisant sur le sol de ma chambre, le corps détruit par les plaies et les lèvres et la gorge si enflées qu'il m'avais été alors impossible de prononcer plus d'un son glauque et rauque.

Il n'avait pas su comment réagir. Toujours je me souviendrai de son cris, étranglé et lourd de désespoir. C'était comme s'il était lui-même en train de mourir ce qui, heureusement, n'était pas le cas.

C'était par contre mon cas.

Ça avait été le moment où j'avais été le plus proche de la mort dans ma vie à cause de lui.

Tout n'avait toujours été qu'à cause de lui.

_•_•_•

-Maman, je suis assez grande pour y aller sans vous.

Le regard inquiet de ma mère passa du mien à celui de mon père avant qu'un soupir ne franchisse la barrière si souvent rigide de ses lèvres. L'hésitation semblait lui coller à la peau et je détestais la façon dont elle n'arrivait pas à me faire confiance.

Dix-sept ans après ma naissance, soit deux ans après que mon médecin m'ait officiellement déclarée dépressive, et elle n'arrivait toujours pas à me laisser aller seule. Elle avait toujours des milliers d'arguments contre moi de toute façon alors, que je le veuille ou non, cette bataille était perdue pour moi d'avance.

Pourquoi avais-je eu bêtement l'espoir d'un inattendu changement aujourd'hui? J'en sais trop rien. J'avais tendance à être trop optimiste.

-Allez maman, glapis-je tout de même, lui livrant ce simple regard qui vous rendait si piteux.

Elle secoua la tête, ses boucles auburn glissant contre son visage, puis enfouis sa tête dans ses mains.

-Rose, je te rappelle que tu n'as que dix-sept ans et..

-Maman. Laisse moi profiter de ma vie justement.

Son visage se départît d'une quelconque couleur et se fut à mon tour de soupirer. Elle allait se mettre à pleurer. Elle se mettait toujours à pleurer.

Pour mon père ça avait l'air d'être plus facile de contenir ses réactions excessives mais dans le fond, je savais qu'il était beaucoup plus affecté qu'il ne le laissait paraître. C'était évident que mon père était le type d'homme à cacher ses émotions.

-Edith.. Pourquoi pas? Finit par grogner mon père, ses yeux bleus se plissants sous son froncement de sourcils.

La bouche de ma mère, tout comme la mienne, s'ouvrit par étonnement.

-Tu ne dois pas être sérieux Mark!

-Et pourtant je le suis, Rose est tout à fait capable d'aller chez ses grands-parents pour l'été sans nous. Et puis, son frère y sera.

Je ne savais comment réagir. D'un côté je risquais de contrarier ma mère à danser de joie (de plus, cela me prendrais des forces inutilement) et de l'autre, je risquais de la frustrer encore plus en ne prononçant aucune parole.

Je savais que la décision avait maintenant été prise. Ma mère ne prenait jamais la peine de contrarier mon père. Jamais.

Je fis donc qu'aller déposer un long baiser sur la joue de mon paternel pour ensuite monter à ma chambre où je aperçut, non sans surprise, mon frère étalé de tout son long sur mon édredon bleu marine.

-Mais que fais-tu là espèce de fainéant? Grognai-je, le poussant pour qu'il se déplace vers la gauche afin de me faire une place.

Il plissa les lèvres d'une drôle de façon et je ne pus m'empêcher de sourire.

-J'étais en train de me dire que ta chambre aurait besoin de neuf. Elle n'a pas changée depuis au moins dix ans.

Je soupire et m'étends près de lui, son bras replié sous ma tête.

-Elle est très jolie comme ça, Niall.

Il roula des yeux et joua avec mes cheveux, fasciné par leur couleur qu'il ne cessait de m'envier. Comme toutes mes amies le faisait avant, avant les hôpitaux et les longues heures de thérapies.

Il ne me restait plus personne maintenant, mes anciens amis me regardent toujours comme si je venais de mars et ne semblent plus avoir conscience de mon "existence" alors mon seul ami était mon frère, si cela pouvait compter.

Ce n'était, de toute façon, guerre important.

-Je devrais préparer mes valises, soupirai-je et il grogna.

-Tu ne devrais pas venir.

-Va te faire voir Niall, si j'ai envie d'y aller, j'irai. Et puis, tu n'as vraiment pas ton mot à dire là-dessus, crois-moi.

_•_•_•

Le bâtiment était bruyant autour de moi tandis que je tentais avec difficulté de me diriger vers mon casier, ma faible carrure se faisant bousculer d'un côté puis de l'autre.

Tout le monde me demandait toujours pourquoi j'étais revenue au lycée depuis mon hospitalisation et franchement, je me posais moi-même la question à chaque jour, plus spécialement en ce dernier jour avant les vacances d'été.

J'appuie mon front sur le métal froid de mon casier aussitôt que je l'atteint et me dépêche par la suite à déposer mes cahiers de chimie, déjà désespérée par la journée qui venait tout juste de débuter.

La porte de mon casier me fut soudainement enlevée et elle alla rebondir contre l'autre case d'à côté. Je dévisage alors curieusement et avec peur la personne tout juste appuyée sur ma porte.

-Salut Horan.

Ma bouche sembla s'écraser au sol et je sentis mes mains se mettre à trembler excessivement.

-Nora?

Mon ancienne meilleure amie tordit ses lèvres en un sourire qui ne m'inspirais pas du tout confiance et je me surpris à fixer ses lèvres remuer, la senteur à la menthe de sa gomme envahissant rapidement mes narines.

-Alors, comme ça on essaie d'attirer la pitié hein? Evan était un mec bien tu sais. Sache que même si tout le monde te crois, pas moi, cracha-t-elle, ses yeux verts luisants de rage.

Je recule de quelques pas, abasourdie, et baisse les yeux au sol. Sans doutes moi et Nora ne seront plus jamais amies, mais le fait de savoir qu'elle était si.. En colère contre moi, me brisais le coeur.

Evan avait toujours bien sut la manipuler à cause des sentiments qu'elle éprouvait pour lui depuis le jardin d'enfants. Elle n'avait que son nom à la bouche depuis qu'elle avait sut parler.

Et quand Evan et moi avions commencé à sortir ensemble il y a deux ans, cela l'avait anéantie. Pas parce qu'il en aimait une autre, elle était rendue habituée au fait qu'il n'éprouvait rien pour elle, mais parce qu'il m'aimait moi, sa meilleure amie et plus grande rivale de toujours.

-Écoute No..

-Va te faire foutre, cracha-t-elle, s'éloignant rapidement.

Je la fixe un bon moment après qu'elle se soit éloignée, mon sac pressé contre ma poitrine puis soupire.

Evan n'a pas seulement fait un jour partit de ma vie, il l'a ruinée.

_____

Hello lovelies, le début n'est pas nécessairement clair, je sais, mais c'est pour perdurer le mystère ;)

Alors, qu'est-ce qu'Evan a bien put faire à la jolie Rose?

L. xx