Un peu de neige fondue recouvre le sol et les chaussures.
Ce sont de solides baskets noires, blanchi sur les pointes à cause de la poudreuse, qui avancent, incertaines, dans ce qui semble être une forêt. Arbres, buissons, ronces, la progression est difficile rien qu'à la percevoir, comme le prouve les ballotement irréguliers de la caméra, filmant avec grand intérêt le bas.
- Bon... nous y voilà.
La voix, féminine et fatiguée, tente de couvrir le souffle du vent dans les feuilles d'arbres, le bruit de ses souliers sur la terre humide, les quelques étranges sons que produit une forêt, au début de décembre, son propre souffle.
- Alors, là, vous voyez en exclusivité mes pompes. Elles sont classes, hein ? Je les adore, perso.
Un rire forcé s'entend, puis s'arrête bien vite.
- Je m'excuse déjà pour la qualité audio, qui doit s'approcher du dégueulasse, mais... j'avais besoin de sortir. Vraiment.
Elle cherche ses mots durant sa marche, bercée par les bruits de la nature morte.
- Je... je ne sais pas trop comment vous prouver que c'est bien Miss Éricorde elle-même qui vous parle. J'ai aucune preuve, j'pourrais vous balancer autant d'infos confidentielles que vous le voulez, rien ne pourra effacer la possibilité que, peut-être, ce ne soit pas moi, que je ne me contente pas de répéter ce qu'une autre personne m'a demandé d'avouer.
On l'entend renifler.
- Putain, j'vais choper un rhume avec toutes ces conneries !
Sa voix tremble, frôle les aigues. Des larmes sont bloquées sa gorge.
- Je veux pas mentir. C'est bien moi, moi, moi. Juste moi. J'en ai assez de me faire traiter de menteuse, qu'on me dise que je cherche juste à être célèbre, que je bidonne mes trucs pour me donner une importance, parce que ma vie, c'est de la merde.
Elle siffle, alors qu'elle accélère le pas de sa marche, son ton teinté de mauvaise augure :
- Vous pensez que j'ai que ça a foutre, de mentir sur le cas d'adolescents suicidés, de messages chelous, d'affaires d'États ? J'ai la police au cul, pas de famille, pas d'amis, plus de maison, qu'est-ce que j'ai à foutre de m'enfoncer encore plus dans la merde ?!
La jeune femme crache, au propre comme au figuré.
- Qu'est-ce que ça peut vous foutre, ces histoires ? Qu'est-ce que vous en avez à battre, de Yo ? De toute cette merde ? C'était pas votre gosse, après tout... Et pourtant, dès qu'il y a un commérage dessus, boom ! Tout le monde écoute, tout le monde s'intéresse, tout le monde s'occupe de TOUT, sauf de soi !
Elle donne un coup de pied dans un monticule de neige, avant de gémir sous le coup de froid.
- Ma chaussette est trempée ! Hourra ! Avec un peu de chance, je choperai une pneumonie, et les gens fermeront enfin leur gueule !
Elle rit.
- "Voyons, Kisha, tu abuses beaucoup ! La vie te réserve encore de belles choses !"
La jeune femme s'arrête de marcher.
- Je suis au milieu d'une forêt, dans un coin paumé, à six heures du mat'. Si je me fais pas violer, c'est un miracle.
Seul le vent lui répond.
- J'ai rien, pour me défendre, même pas d'alter ! Tu parles d'une nulle ! Tout ça pour quoi ? Une vie de merde que j'ai foiré ? La malédiction de n'être jamais cru, quoiqu'il arrive ? Qu'importe la merde qui arrive dans ce monde, y'a toujours des connards pour dire que TOUT VA BIEN !
Elle éclate en sanglots.
○○○●●●
De : Tahina
Salope.
???De : Tahina
Tu t'es bien foutu de ma gueule.
???De : Tahina
Je ne vais plus être gentil.
???De : Tahina
Izuku, je sais que tu ne me le rendras pas.
???De : Tahina
Même si il est à moi.
???De : Tahina
T'as foutu le bordel partout. J'aurai jamais dû écouter mes sœurs.
???De : Tahina
La prochaine fois que je te croise, je te viole.
???Yuga vous a bloqué.
VOUS LISEZ
Shinkû
Fanfiction"On restera amis ?" "Ne fais pas confiance aux adultes : c'est un piège." "Et aujourd'hui, mes mots sont morts." Le vrai cauchemar ne fait que commencer. //ATTENTION// Thèmes sérieux abordés, violence psychologique et autres horreurs. MHA ne m'appar...