Lundi 5 Septembre 2018, 7h52
Le bruit des conversations d'adolescents résonnait dans les rues ensoleillées de la Rochelle. Erwan se décida finalement à prendre sa sacoche et à sortir de sa voiture, un vent léger faisant s'agiter ses cheveux châtains clairs. La luminosité intensive de cette belle matinée lui fit positionner une main devant ses yeux. Il se fondit aisément dans la masse de lycéens vêtus de leurs uniformes traditionnels bleu marine et suivis ces derniers jusqu'à un grand portail vert en fer forgé. Le jeune homme resta un instant à observer l'immense bâtisse qui se dessinait derrière les vieux murs de briques entourant le lycée Voltaire.
Le lycée se composait de plusieurs bâtiments, tous vêtus de ce même gris terne. Les fissures dans les murs témoignaient de l'ancienneté des vieilles bâtisses sur lesquelles étaient alignées des fenêtres tout aussi âgées. La cour, commune, était principalement constituée d'herbe sur laquelle seule tranchait des sillons de graviers se faufilant tel des serpents entre les différentes dépendances de salles.
Erwan passa le seuil du portail et entra dans le lycée. Il longea les murs pendant quelques secondes avant de repérer une porte ouverte sur laquelle était inscrite en lettres écailleuses « Accueil ». Faisant fi de l'apparente négligence, il pénétra dans le bureau. Au même moment, une sonnerie stridente retentit, pressant les derniers élèves encore présents dans la cour. Derrière son pupitre se trouvait une dame aux cheveux grisonnant. Cette dernière ne daigna même pas relever la tête de sa tasse de café fumant lorsque Erwan fit quelques pas dans sa direction. Le jeune homme se racla la gorge de manière exagérer afin d'obtenir une quelconque attention. La surveillante releva doucement le menton, inexpressive, et lança d'une voix rocailleuse et froide :
- C'est pour quoi ?
Le jeune homme, affublé d'un sourire d'ange, répondit d'un gaie « Bonjour ! » tout en s'avançant et en posant sa sacoche devant la dame.
- Je suis monsieur Fabre, le nouvel enseignant. J'ai rendez-vous avec madame Debègue, la Directrice. Pouvez-vous lui annoncer mon arrivée, s'il vous plaît ? Termina-t-il avec son sourire idiot.
La surveillante le fixa avec un regard dur pendant quelques secondes, avant de consentir à prendre le combiné de son téléphone. Elle appuya sur une touche du clavier et attendit, gardant son inexpressivité. Au bout de quelques secondes, elle déclara d'un ton monotone que son rendez-vous était arrivé. D'un signe de la main elle lui fit signe d'aller patienter tandis qu'elle réglait quelques autres détails sans importances.
Erwan récupéra sa sacoche et se dirigea vers les sièges près de la porte, porte qui s'ouvrit à la volée, laissant entrer une tignasse brune qui le percuta sans ménagement avant de s'excuser en vitesse. La vieille dame du pupitre raccrocha le téléphone et, portant son regard sur le nouvel arrivant, leva les yeux au ciel.
- Vous commencez bien l'année, monsieur Andrieux, soupira-t-elle.
Encore essoufflé par la course qu'il venait de faire, le jeune garçon s'activa à réajuster sa cravate en fermant nerveusement les boutons de sa chemise défaite. Il passa ses doigts dans ses cheveux d'ébènes dans un veine espoir de les coiffer tout en se confondant en excuses. Ne voulant pas laisser sa proie s'échapper aussi facilement, la surveillante eut un sourire féroce lorsque son regard se posa sur l'horloge située dans un coin de la pièce.
- Il est huit heure sept, monsieur Andrieux. Vous avez sept minutes de retard. Qu'est-ce que c'était cette fois-ci ? Une nouvelle panne de réveil ?
- Non... J...Je suis vraiment désolé... Ça ne se reproduira plus...
- J'ai comme une impression de déjà-vu, lança-t-elle en prenant un petit papier jaune sur le coin de son bureau.
En reconnaissant le fameux billet, le jeune garçon s'avança d'un pas, esquissant un geste.
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Les chaînes de son passé / T1 - [BxB]
RomanceComment sauver quelqu'un qui ne souhaite plus rien ? Jeune enseignant, Erwan est un passionné. Étudiant discret, Aaron est un solitaire persécuté par la majorité des homophobes du lycée. Mais cette rentrée sera bien différente des autres nos deux p...